Khouribga: 3ème édition du Festival culturel au profit des détenus africains

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Le festival revêt une grande importance en ce sens qu’il s'insère dans le cadre de la stratégie d’ouverture du Royaume sur sa profondeur africaine et qu’il traduit les efforts déployés par la DGAPR en vue d’assurer la réinsertion des détenus subsahariens dans ses différentes dimensions et manifestations économiques, sociales et humaines. (Mohamed Saleh Tamek)

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Khouribga - La prison locale de Khouribga a accueilli, vendredi, la troisième édition du Festival culturel au profit des détenus africains sous le signe "Le cinéma africain et la question de l'intégration du migrant".

Organisée par la Délégation générale à l’administration pénitentiaire et à la réinsertion (DGAPR) et la Fondation Mohammed VI pour la réinsertion des détenus, cette édition a été marquée par la projection du long-métrage “L’Oeil du cyclone” du réalisateur burkinabé Sékou Traoré en présence de l’équipe du film suivie d’un débat autour de cette oeuvre qui a raflé lors de la 18ème édition du FICAK en 2015 le prix de la meilleure interprétation féminine.

Cet événement, organisé en partenariat avec le Festival international du cinéma africain (FICAK) qui tient sa 22ème édition du 28 mai au 4 juin, a été également marqué par la projection d’un film institutionnel sur le programme de réinsertion des détenus étrangers au Maroc et par la signature d’une convention de partenariat entre la DGAPR et la Fondation du FICAK pour faire bénéficier les détenus issus des pays de l’Afrique subsaharienne de projections de films cinématographiques au sein des établissements pénitentiaires.

Dans une allocution lue au nom du Délégué général à l’Administration pénitentiaire et à la réinsertion, Mohamed Saleh Tamek, a indiqué que ce festival revêt une grande importance en ce sens qu’il s'insère dans le cadre de la stratégie d’ouverture du Royaume sur sa profondeur africaine et qu’il traduit les efforts déployés par la DGAPR en vue d’assurer la réinsertion des détenus subsahariens dans ses différentes dimensions et manifestations économiques, sociales et humaines.

Les établissements pénitentiaires du Royaume accueillent désormais des détenus africains de différentes nationalités et appartenances culturelles, ce qui impose dans le cadre d’une approche visant l’humanisation des conditions d'incarcération, de veiller à les soutenir moralement et à déployer tous les efforts nécessaires pour assurer leur réinsertion et leur réintégration culturelle, économique et sociale au sein de la société marocaine, a-t-il ajouté.

M. Tamek a fait observer dans ce cadre que la DGAPR a consacré durant cette année, au sein de ses programmes de réinsertion structurelle et les différentes actions culturelles, artistiques et sportives, aux détenus étrangers y compris ceux issus des pays de l’Afrique subsaharienne, un programme d'apprentissage de la culture et du dialecte marocain.

Pour sa part, le directeur du FICAK, Iz-eddine Gourirran, a mis en relief la capacité de la culture, de l’art et du cinéma à rassembler à chaque édition du FICAK une pléiade de cinéastes et d’écrivains issus du Maroc et de plusieurs pays d’Afrique car le Royaume était et demeure toujours une terre de rencontres et de communication civilisationnelle entre intellectuels et les les peuples, et acteur agissant en matière de paix et de renforcement des liens d’amitié et de fraternité avec les pays du monde entier.

M. Gourirran a relevé à cet égard que la 22ème édition du FICAK tient à faire perpétuer la tradition qu’elle a initiée lors des éditions précédentes pour faire profiter les détenus subsahariens de cette grand-messe du cinéma africain et de contribuer à leur donner un nouvel sens en ce qui concerne l’intégration partant de sa conviction que le cinéma constitue un important moyen d'intégration culturelle.

De son côté, le directeur général de l'administration pénitentiaire du Burkina Faso, a affirmé dans une allocution lue en son nom par le directeur des ressources humaines, Meda Wilfried, que ce festival remet au goût du jour la grande place qu'occupe la culture dans la transformation qualitative de l’homme en général et du détenu offenseur de la société en particulier.

Cette approche de rédemption par la culture est partagée également au Burkina Faso, invité d’honneur de la 22ème édition du FICAK, a-t-il dit, ajoutant que la tenue de cette troisième édition du festival au bénéfice des détenus vient confirmer le statut de leader du Maroc dans le domaine pénitentiaire.

Il a également fait part du souhait de son pays de développer une véritable coopération sud-sud avec le Maroc dans le domaine pénitentiaire et de bénéficier de la riche expérience du Royaume en la matière.

Quant au président du Conseil de la communauté marocaine à l’étranger (CCME), Driss El Yazami, il a affirmé que le CCME, qui demande constamment le respect des droits de tous les marocains vivant à l’étranger, encourage cette initiative qui vise à respecter les droits des détenus d’origines étrangères et notamment les Subsahariens, ajoutant que toute la société marocaine et les institutions du Royaume doivent participer à ce travail d’intégration des étrangers qui sont au Maroc.

“Nous devons, comme nous demandons l’égalité des droits pour les marocains de l’étranger, veiller à respecter les droits de nos hôtes étrangers qui sont installés dans notre pays”, a-t-il soutenu.

 

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