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L'Afrique du Sud s'apprête à connaître la pire année de coupures d'électricité
La crise d'Eskom, qui génère la quasi-totalité de l'électricité du pays, dont 80% à partir de la combustion du charbon, perturbe à la fois la vie quotidienne en Afrique du Sud et l'activité économique.
Johannesburg - L'Afrique du Sud s'apprête à connaître la pire année de coupures d'électricité en raison de la défaillance des centrales électriques, a révélé vendredi la compagnie publique d'électricité «Eskom».
«Le pays se dirige vers une année record de délestage si le taux de pannes des centrales ne s'améliore pas, en particulier dans les centrales au charbon», a indiqué la compagnie dans un communiqué.
Elle a expliqué avoir commencé à nouveau le rationnement de l'électricité après que diverses unités de production aient été fermées pour réparation ou n'aient pas été remises en service comme prévu. Suite à ces défaillances, la compagnie d’électricité a perdu 1.054 gigawatt-heures durant les quatre premiers mois de cette année contre 2.521 pour toute l'année précédente, ce qui est un record, selon un rapport du Conseil public de la recherche scientifique et industrielle.
La crise d'Eskom, qui génère la quasi-totalité de l'électricité du pays, dont 80% à partir de la combustion du charbon, perturbe à la fois la vie quotidienne en Afrique du Sud et l'activité économique.
Le pays doit ajouter 50.000 MW de capacité de production supplémentaire au réseau national au cours des 13 prochaines années pour couvrir le déficit d'approvisionnement énergétique et remplacer les centrales à charbon, a déclaré le directeur d'exploitation de la compagnie, Jan Oberholzer.
Eskom et le gouvernement planchent actuellement sur des plans visant à utiliser 8,5 milliards de dollars (137 milliards de rands) de financement promis lors du sommet sur le climat COP26 dans le but d'éloigner l'Afrique du Sud du charbon.
L’Afrique du Sud est confrontée depuis plus d’une décennie à une crise énergétique grave à cause du vieillissement des centrales énergétiques à charbon. Les Sud-africains vivent ainsi au rythme de délestages électriques récurrents imposés pour éviter un effondrement total du système de production.
Eskom est également aux prises avec une dette de plus de 26 milliards de dollars. Elle a vu sa crise s’aggraver davantage au cours de l'année dernière en s’enlisant dans l’une de ses pires performances avec plus de 650 heures de délestages.