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L'ANC, la plus grande menace pour la stabilité en Afrique du Sud (étude)
"Plutôt qu'une révolte des pauvres, la montée des troubles sociaux en Afrique du Sud depuis 2009 est davantage le résultat de conflits au sein de l'ANC’’ (Etude)
Johannesburg - Le Congrès national africain (ANC), parti au pouvoir en Afrique du Sud depuis la fin de l’Apartheid en 1994, constitue la plus grande menace pour la stabilité dans le pays, révèle mardi une étude menée par le groupe de réflexion sud-africain Government and Public Policy (GAPP).
"Plutôt qu'une révolte des pauvres, la montée des troubles sociaux en Afrique du Sud depuis 2009 est davantage le résultat de conflits au sein de l'ANC", souligne l'étude intitulée "Élites dangereuses. Protestations, conflits et avenir de l'Afrique du Sud", réalisée en partenariat avec l'Institut d'études de sécurité (ISS).
Elle précise que les luttes intestines au sein du parti au pouvoir obligent les dirigeants politiques régionaux à "montrer leurs muscles" à travers des mobilisations populaires extrêmement perturbatrices, signalant que la contestation des élites au sein du parti au pouvoir est la cause la plus importante de l'instabilité politique et des conflits en Afrique du Sud.
"La principale cause de protestations, de troubles et de violence en Afrique du Sud n'est pas la pauvreté endémique ou la mauvaise prestation de services, mais plutôt l'ANC et ses propres drames politiques", insiste l’étude.
Dans ce sens, elle met en garde que le pays est entrée dans une "phase d'instabilité violente sans précédent", à la suite des émeutes de juillet 2021 qui se sont déclenchées après l’emprisonnement de l’ancien président, Jacob Zuma, reconnu coupable pour outrage à la justice.
"Ce qui est sous-estimé en Afrique du Sud, c'est la mesure dans laquelle la protestation politique est une activité planifiée et dirigée par des élites politiques, en grande partie au sein de l'ANC", soutient le rapport.
Il explique également que "les événements de protestation sont souvent organisés par des personnes influentes au sein de l'organisation qui se disputent l'autorité dans une structure locale ou nationale ou qui cherchent à maintenir leur pouvoir".
L’Afrique du Sud a été secouée, en juillet dernier, par une vague d’émeutes meurtrières et de pillages sans précédent qui ont causé la mort de plus de 350 personnes et provoqué des pertes estimées à plus de 50 milliards de rands (plus de 3 milliards de dollars).
De grandes villes comme Johannesburg, Durban et Pietermaritzburg ont été ravagées par des violences et des actes criminels qui ont pris racine dans la province du KwaZulu-Natal, puis se sont étendues vers d'autres régions du pays, notamment Gauteng, considérée comme la province la plus peuplée du pays.