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La plateforme non-alignés, espace idéal pour lancer les bases d'un nouvel ordre mondial juste et équitable
La pandémie du Covid-19 a mis à nu la fragilité du système multilatéral et sa faible efficacité face à ce défi sans précédent en termes d’impact et de conséquences mondiales (Omar Hilale)
Bakou - L'ambassadeur représentant permanent du Maroc auprès de l’ONU, Omar Hilale, a appelé, jeudi à Bakou, à stimuler la réflexion collective au sein du Mouvement des non-alignés (MNA) afin de répondre aux défis urgents post-Covid-19, et de les ériger en une opportunité pour jeter les bases d'un nouvel ordre mondial plus juste et plus équitable.
Dans son allocution lors du sommet du MNA qui se tient en Azerbaïdjan, le diplomate a relevé que "la phase post-Covid-19 se caractérise par de nombreux défis urgents liés aux questions de la santé, l'énergie, l'alimentation et des disparités entre les pays et au sein des sociétés dans le contexte de la relance de l'économie mondiale après une crise qui a duré plus de deux ans".
"Il est devenu impératif pour nous, en tant que plus grand rassemblement d'Etats après les Nations Unies, de stimuler la réflexion collective au sein de notre mouvement afin relever ces défis et les ériger en opportunité pour jeter les bases d'un nouvel ordre mondial plus juste et équitable", a-t-il affirmé, notant que cet ordre mondial doit reposer sur une approche pragmatique et réaliste basée sur des résultats qui placent les besoins de la population mondiale au centre des préoccupations, loin des conflits idéologiques stériles.
De l’avis de M. Hilale, la pandémie de la Covid-19 a mis à nu la fragilité du système multilatéral et sa faible efficacité face à ce défi sans précédent en termes d’impact et de conséquences mondiales.
Alors que cette crise supposait l'intensification de la coopération internationale constructive, de la synergie et de la solidarité, les pays ont choisi une approche fermée et ont privilégié leur intérêt national, ce qui a contribué à accroître la fragilité de l'action internationale conjointe et à affaiblir le rôle des organisations internationales, a-t-il fait remarquer.
Et de souligner que plus de trois ans après le début de la pandémie de Covid-19, la communauté internationale fait face à un moment décisif qui appelle l'humanité à donner le meilleur pour répondre aux défis profonds et aux transformations successives relatives aux questions de sécurité alimentaire et énergétique, au changement climatique et à la perturbation des chaînes d'approvisionnement.
Le diplomate a rappelé, dans ce sens, que SM le Roi Mohammed VI a mis ces défis en avant dans le discours adressé à la 26ème session de la Conférence des Parties à la Convention-Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques à Edimbourg.
Dans ce discours, Sa Majesté le Roi a indiqué que "dans la suite logique des rapports successifs sur le climat, une évidence s’impose désormais à tous : les scénarios les plus sombres brossent la réalité amère d’une humanité appelée à choisir entre la tentation périlleuse de s’abandonner à un laisser-aller autodestructeur et la volonté sincère et déterminée d’engager sans délai des dispositions pratiques et propres à induire un véritable changement du paradigme actuel qui s’est révélé inefficace", a relevé M. Hilale.
Le continent africain est le plus affecté par les répercussions de la situation économique difficile liée à la crise géopolitique que connaît le monde, a constaté le diplomate, notant que l’Afrique subit le plus grand fardeau en raison des prix élevés des denrées alimentaires et de l'énergie, d’où la nécessité de stimuler la recherche de solutions pratiques par le biais d’initiatives de développement intégré capables d'améliorer la capacité du continent à résister aux chocs économiques actuels et futurs.
A l’heure où certains voyaient dans cette crise une opportunité de reconstruire le système multilatéral sur de nouvelles bases, les évolutions géopolitiques ont modifié la scène internationale en raison de leur interconnexion avec des enjeux stratégiques et vitaux des populations mondiales, à savoir la santé, l'énergie, l'alimentation et la sécurité économique, a poursuivi M. Hilale.
Le Maroc considère que cette étape critique interpelle le Mouvement des non-alignés sur son rôle et sa capacité à formuler de nouvelles approches qui en feraient une plate-forme d'action capable de relever les défis actuels et futurs, à la faveur de mécanismes qui profitent à tout un chacun, en particulier aux groupes vulnérables, a souligné le diplomate.
M. Hilale a qualifié la tenue du premier sommet du Groupe de contact sur la Covid-19 d’acquis tangible pour le Mouvement des non-alignés, lequel démontre la capacité du MNA à s'adapter à l'émergence de nouveaux défis au début de ce siècle.
A cette occasion, le diplomate a exprimé ses remerciements et sa gratitude à la République d'Azerbaïdjan pour cette initiative, qui a abouti à des résultats concrets dans le suivi des besoins des pays du mouvement en matière de vaccins, de médicaments et d'autres fournitures médicales de base.
"La convocation de cette réunion constitue une opportunité pour formuler des approches horizontales capables de produire des solutions réalistes et pragmatiques aux crises de sécurité dans son concept global et d’élaborer une vision globale capable d'apporter les réponses nécessaires aux sérieux défis auxquels le monde fait face’’, a-t-il dit.
Les travaux du Sommet du groupe de contact du MNA se sont ouverts jeudi avec la participation du Maroc.
La délégation marocaine, conduite par M. Hilale, comprend notamment, l'Ambassadeur du Maroc en Azerbaïdjan, Adil Embarch, le directeur des Nations Unies et Organisations Internationales au ministère des Affaires étrangères, de la coopération africaine et des marocains résidant à l'étranger, Radouane El Husseini, et le Secrétaire Général du ministère de la Santé et de la protection Sociale, Abdelkrim Meziane Belfkih.
L'Azerbaïdjan assure la présidence tournante du MNA, une coalition composée de 120 pays et considérée comme le deuxième plus grand rassemblement d'États après les Nations Unies.
Le Maroc figure parmi les fondateurs de cet organe, dont l’objectif est de défendre une nouvelle perspective dans les relations internationales fondée sur le renforcement de la solidarité, la synergie entre les États membres et l'intensification de leur coopération.
La vision Royale de la relance économique post-Covid-19 soulignée à Bakou
L'ambassadeur représentant permanent du Maroc auprès de l’ONU, Omar Hilale, a par ailleurs mis en avant, toujours à Bakou, la vision Royale de la relance économique post-Covid-19 et ce, dans le cadre des travaux du Sommet du Mouvement des non-alignés (MNA).
Dans son allocution lors de ce sommet axé sur la relance mondiale post Covid-19, le diplomate a détaillé les initiatives lancées par le Royaume dans les domaines économique et sanitaire, en application des Hautes instructions Royales liées au plan de relance de l'économie post-Covid-19.
"Conformément à la sage vision royale de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu l'assiste, le Royaume a adopté un nouveau modèle de développement basé sur la priorité des besoins et aspirations des citoyens et sur une réforme profonde et rapide du système national de santé sur la base des principes de durabilité, de résilience, de sécurité et de souveraineté sanitaire", a-t-il indiqué.
Le diplomate marocain a relevé, à cet égard, que SM le Roi a lancé un ensemble d'initiatives touchant à de nombreuses questions fondamentales pour la relance de l'économie et le renforcement de la résilience du système de santé national et continental.
Ces initiatives portent notamment sur le lancement d’un plan de relance doté d'une enveloppe de 12 milliards de dollars, soit l'équivalent de 11% du produit intérieur du Royaume, outre la création du Fonds Mohammed VI pour l'investissement, en tant que locomotive pour dynamiser les investissements et contribuer à la reprise économique dans un contexte de crise mondiale.
Il s’agit également, selon M. Hilale, de la réforme du système de santé sur la base de la durabilité, la résilience, la sécurité et de la souveraineté sanitaire, à travers le renforcement des ressources humaines, la création de nouveaux mécanismes de gouvernance du secteur, la digitalisation du système de santé et la mise en œuvre d'un système intégré d'information sur la santé.
Ces initiatives comprennent également le lancement d'un atelier pour la généralisation de la protection sociale et le regroupement de ses différents systèmes dans un système unifié incluant l'ensemble de la population, ainsi que la mise en place du premier projet national de fabrication et de production de vaccins antiépidémiques en tant que mesure proactive à même de répondre à tous les besoins nationaux et africains, a-t-il ajouté.
Dans le même ordre d’idées, le diplomate a indiqué que le Royaume a accueilli la première Conférence africaine sur la réduction des risques en santé, placée sous le Haut Patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, laquelle a recommandé l'élaboration d'une Charte Panafricaine pour la réduction des risques en santé et la création d’un Fonds continental indépendant de sécurité sanitaire.
"Le Royaume du Maroc est honoré de son rôle de partenaire du processus de négociation de l'Assemblée générale des Nations Unies sur la déclaration politique de la réunion internationale de haut niveau sur la prévention, la préparation et la lutte contre les épidémies", a-t-il poursuivi, en référence au rôle du Royaume dans l'élaboration de la déclaration politique sur ce sujet, laquelle sera adoptée au niveau des chefs d'État et de gouvernement, lors de la semaine de haut niveau de la 78e session de l'Assemblée générale, le 20 septembre.
Le rôle pionnier du Maroc au niveau multilatéral international est une reconnaissance de la conduite éclairée de Sa Majesté le Roi, qui a permis au Maroc d'adopter une approche proactive distinguée pour contrôler l'épidémie de Covid-19 et faire face à ses effets dans le cadre d'une politique globale de solidarité efficace avec les citoyens marocains et les pays africains, a-t-il indiqué.
Dans ce contexte, M. Hilale a souligné que le Maroc demeure convaincu que la réalisation de l'objectif de la résilience, la sécurité et de la souveraineté nationale passe d'abord par le renforcement de la résilience, la sécurité et de la souveraineté régionales et continentales, notamment dans le cadre de la coopération Sud-Sud.
Fort de cette ferme conviction, le Royaume du Maroc soutient les efforts continentaux visant à mettre en place des systèmes de santé capables de répondre plus efficacement aux futures crises sanitaires, à travers son plein soutien à la mise en place de l'Agence africaine du médicament et les efforts du Centre africain pour le contrôle et la prévention des maladies, a poursuivi le diplomate.
"Le Maroc restera attaché à une action multilatérale efficace basée sur des projets et des initiatives concrètes pour relever les défis globaux auxquels sont confrontés nos pays, sur la base des principes fondateurs de notre mouvement et dans un esprit de solidarité, de réalisme et de pragmatisme", a-t-il dit.
Les travaux du Sommet du groupe de contact du MNA se sont ouverts jeudi avec la participation du Maroc.
La délégation marocaine, conduite par M. Hilale, comprend notamment, l'Ambassadeur du Maroc en Azerbaïdjan, Adil Embarch, le directeur des Nations Unies et Organisations Internationales au ministère des Affaires étrangères, de la coopération africaine et des Marocains résidant à l'étranger, Radouane El Husseini, et le Secrétaire Général du ministère de la Santé et de la protection Sociale, Abdelkrim Meziane Belfkih.
L'Azerbaïdjan assure la présidence tournante du MNA, une coalition composée de 120 pays et considérée comme le deuxième plus grand rassemblement d'États après les Nations Unies.
Le Maroc figure parmi les fondateurs de cet organe, dont l’objectif est de défendre une nouvelle perspective dans les relations internationales fondée sur le renforcement de la solidarité, la synergie entre les États membres et l'intensification de leur coopération.