La Tunisie, qui rejette les conditions d'un prêt du FMI, risque de s’effondrer

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Pour 2023, il manque à l’Etat tunisien 24 milliards de dinars (plus de 7 milliards d’euros) pour boucler un budget de 69 milliards (20 milliards d’euros)

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Bruxelles - En refusant les conditions d’un prêt du Fonds monétaire international (FMI), le chef de l’Etat tunisien, Kaïs Saïed, a engagé son pays dans un "pari souverainiste très incertain", qui pourrait conduire à l’effondrement de la Tunisie, souligne mardi le quotidien belge “Le Soir”.

Le président Saïed a rejeté les conditions du FMI pour l’octroi d’un prêt de 1,9 milliard de dollars sur quatre ans, négociées depuis des mois par le gouvernement qu’il a pourtant lui-même choisi, relève le journal.

Techniquement acquis depuis le mois d’octobre, l’accord était suspendu à l’engagement formel du chef de l’Etat exigé par le FMI, échaudé par l’échec des plans de réformes liés aux deux précédents prêts en 2013 et 2016, explique-t-on.

Par ailleurs, le chef de l’Etat n’a pas promulgué le décret réformant la gouvernance des entreprises publiques adopté le 9 février par le gouvernement, ajoute la publication dans un article intitulé “La Tunisie tourne le dos au FMI, au risque de s’effondrer”.

Et de rappeler que le 20 mars dernier, le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, s’était alarmé du risque d’effondrement de la Tunisie en l’absence d’accord.

Pour 2023, il manque à l’Etat tunisien 24 milliards de dinars (plus de 7 milliards d’euros) pour boucler un budget de 69 milliards (20 milliards d’euros), dont 15,8 milliards (4,7 milliards d’euros) pour rembourser sa dette.

"Le Soir" cite Hamza Meddeb, directeur du programme économie politique du Moyen-Orient à Carnegie Middle East center, qui affirme que sans les financements suspendus à l’accord avec le FMI, «le défaut de paiement est inéluctable dans un horizon de six à huit mois».

“Cela signifie que privée de devises, la Tunisie ne pourra plus importer, les rayons seront vides et les entreprises à l’arrêt», a-t-il indiqué.

Le pari souverainiste du président tunisien est “risqué pour un pays sans ressources naturelles stratégiques abondantes et en voie de désindustrialisation”, note le grand tirage.

 

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