Le Niger retire le permis d'exploitation d'une grande mine d'uranium au français Orano

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Niamey - qui fait de la souveraineté un de ses mantras – a, plusieurs fois, répété qu'il souhaitait revoir en profondeur le système d'exploitation des matières premières sur son sol par des compagnies étrangères

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Le Niger a retiré le permis d'exploitation de l'importante mine d'uranium d'Imouraren (nord) à l'entreprise française Orano, malgré le lancement récent de travaux sur le site, a annoncé la société dans un communiqué publié jeudi.

"Orano prend acte de la décision des autorités du Niger de retirer à sa filiale Imouraren SA son permis d'exploiter le gisement, et ce malgré la reprise des activités sur site conformément aux attentes qu’elles avaient exprimées", a-t-il écrit.

Dans une note datée du 11 juin, le ministère des Mines du régime militaire au pouvoir au Niger rappelait que le permis d'exploitation d'Imouraren serait retiré à Orano et remis "au domaine public", si des "travaux d'exploitation" n'avaient pas commencé dans un "délai de trois mois", après le 19 mars.

Le 12 juin, un porte-parole d'Orano avait annoncé à l'AFP que des "travaux préparatoires" avaient été lancés "récemment".

Dans son communiqué de jeudi, Orano dit que "les infrastructures" d'Imouraren étaient "rouvertes depuis le 4 juin 2024 pour accueillir les équipes de construction et faire avancer les travaux".

"Plusieurs dizaines de personnes étaient mobilisées durant la phase de relance du projet. A terme, Imouraren SA devait employer 800 personnes, sous-traitants compris", a indiqué jeudi soir Orano, à l'AFP.

Orano exploite une autre mine d’uranium au Niger, la Somaïr, dans la région d’Arlit (nord), après la fermeture de la Cominak en 2021.

Mais le pouvoir à Niamey depuis juillet 2023 - qui a fait de la souveraineté un de ses mantras - a plusieurs fois répété qu'il souhaitait revoir en profondeur le système d'exploitation des matières premières sur son sol par des compagnies étrangères.

D'autres entreprises - chinoises, australiennes, américaines, britanniques, italiennes, canadiennes, indiennes et russes - ont obtenu des permis de prospection des mines d'uranium ces dernières années au Niger. En février 2022, 31 permis de recherche d’uranium et 11 titres d’exploitation d’uranium étaient en vigueur. La Société des mines d'Azelik (Somina), majoritairement détenue par des Chinois, va reprendre ses activités d'exploitation de l'uranium dans le nord du Niger, suspendues il y a dix ans faute de rentabilité.

Orano se dit "disposé à maintenir ouverts tous les canaux de communication avec les autorités du Niger sur ce sujet, tout en se réservant le droit de contester la décision de retrait du permis d’exploitation devant les instances judiciaires compétentes, nationales ou internationales".

Imouraren, dans le nord du Niger, est l'un des plus grands gisements d'uranium au monde, avec des réserves estimées à 200.000 tonnes.

Le Niger fournit 4,7% de la production mondiale d'uranium naturel, loin derrière le Kazakhstan (45,2%), selon des chiffres de 2021 de l'agence d'approvisionnement d'Euratom (ESA).

Environ un quart de l'approvisionnement en uranium naturel aux centrales nucléaires européennes en 2022 provenait du Niger, le 2e pays derrière le Kazakhstan et devant le Canada. (AFP)

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