Le pétrole et le gaz poussés par les craintes concernant l'offre

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"Quelle est la force motrice ultime des cours? La crainte d'une récession ou une pénurie de l’offre ?",

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Les prix du pétrole se reprenaient jeudi, les craintes d'un resserrement de l'offre prenant le dessus, pendant que le gaz naturel bondissait après des nouvelles de perturbations de l'approvisionnement venant de Russie.

Vers 15H50 GMT (16H50 à rABAT), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet grapillait 0,17% à 107,69 dollars.

Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison en juin prenait quant à lui 0,68% à 106,43 dollars.

"Le va-et-vient sur le marché du pétrole se poursuit", commente Carsten Fritsch, analyste pour Commerzbank. "Les prix du pétrole manquent de direction claire".

Les cours du pétrole avaient vivement rebondi mercredi après plusieurs séances de pertes, galvanisés par les craintes de perturbation de l'offre, avant de flancher jeudi plus tôt dans la séance.

"Quelle est la force motrice ultime? La crainte d'une récession ou une pénurie de l’offre ?", interroge Tamas Varga, analyste chez PVM Energy.

Les récentes perturbations des livraisons de gaz russe ont fait grimper les cours, mais ont également ravivé les craintes quant à une restriction des livraisons d'hydrocarbures russes, dans un marché pétrolier déjà tendu.

L'Europe doit couper l'"oxygène énergétique" de la Russie et mettre un terme définitif à sa dépendance envers le gaz russe, a réclamé le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kouleba, jeudi lors d'une visite à Berlin qui dépend du gaz russe.

L'Ukraine dit depuis deux jours qu'elle ne peut plus garantir les livraisons via Sokhranivka, dans la région de Lougansk, en raison de la présence des forces armées russes.

"L'arrêt de (l'approvisionnement par) Sokhranivka marque la première fois que les livraisons de gaz à l'Europe sont interrompues en raison de la guerre", affirme Ole R. Hvalbye, analyste chez Seb.

"Cette situation n'est pas synonyme de crise mais elle constitue un signal d'alarme pour l'avenir", poursuit-il.

Jeudi, le géant gazier russe Gazprom a annoncé cesser d'utiliser un gazoduc clé pour le transit de gaz à l'Europe via la Pologne, en réplique aux sanctions occidentales imposées à la Russie.

"Moscou a tiré une deuxième salve de perturbations gazières sur l'Europe, provoquant de nouvelles incertitudes et une flambée des prix", estime Kaushal Ramesh, de Rystad Energy.

De quoi faire accélérer "les efforts de l'Europe pour se procurer du gaz naturel supplémentaire" et "éventuellement envisager des mesures liées à la demande telles que le rationnement du gaz", selon l'analyste. Plus facile à dire qu’à faire

La référence du marché du gaz naturel européen, le TTF néerlandais, prenait près de 10%, évoluant à 103,00 euros le mégawattheure (MWh) après avoir touché les 115,00 euros le MWh.

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