Madrid - Entre manifestations, grèves, mécontentement, insécurité, chômage et manque de croissance, les perspectives pour la France ‘’ne pourraient être plus sombres’’, souligne, lundi, le portail espagnol ‘’Voz Populi’’.

‘’Près de vingt ans après la publication de ‘‘la France qui tombe’’, le livre dans lequel l'essayiste Nicolas Baverez décrivait en 2004 le panorama désolant d'une France paralysée par l'absence de croissance, le chômage, le travail précaire, les grèves, les impôts, l'immigration, l'insécurité, etc.…, la France qui entre dans la troisième décennie du siècle non seulement n'a résolu aucun de ces problèmes, mais semble les avoir consolidés, voire accrus’’, indique la publication dans une tribune intitulée ‘’La France à l’agonie’’.

Les manifestations de masse contre le projet de réforme des retraites ont, une fois de plus, donné au monde l'image d'une France absolument réticente à toute forme de changement, aussi nécessaire soit-il, écrit l’auteur de l’article, précisant qu’’’après la première grande manifestation du 19 janvier, plus d'un million de personnes sont à nouveau descendues dans la rue mardi, et une autre grande mobilisation est annoncée pour le 7 février qui touchera les transports, l'éducation, la santé, l'énergie, l'administration, la poste...’’.

Toute annonce de réforme touchant le très généreux État de bien-être français (plus de 80 milliards d’euros de subventions sur la période 2020/21) provoque une réaction furieuse d'une société qui s'accroche encore à l'idée hédoniste d'appartenir à un pays riche qui ne l'est plus, fait noter le portail espagnol.

‘’La France d'aujourd'hui est un pays gravement malade (…). La dette extérieure a désormais dépassé la barre des 3.000 milliards d’euros, soit l'équivalent de 115 % de son PIB, et est devenue la troisième plus importante au monde après les États-Unis et le Japon, des économies beaucoup plus puissantes’’, détaille ‘’Voz Populi’’.

‘’La dette par habitant est désormais proche de 46.000 euros, contre 40.000 euros en Grande-Bretagne, 37.000 en Grèce et 32.000 en Espagne. Les dépenses publiques, les plus élevées de l'OCDE, dépassent 61% du PIB (51,6 % dans le cas de l'Espagne, 47,8 % au Portugal, 42,3% aux États-Unis); le déficit public est d'environ 5% et le déficit commercial a déjà dépassé 100 milliards d'euros et continue d'augmenter’’, rapporte l’auteur de l’article, notant que ‘’la France a cessé d'appartenir à la riche Europe du Nord pour devenir un membre à part entière du ‘Club Med’ des pays du Sud, victimes de gouvernements habitués à dépenser sans compter, bien au-delà des biens et services qu'ils produisent’’.

‘’La vieille aspiration française à codiriger l'UE avec la puissante Allemagne s'est éteinte. Un rêve brisé, comme le sentiment de frustration provoqué, au pays de Pasteur et de Sanofi, par l'incapacité à développer son propre vaccin anti-Covid. Des symptômes alarmants du déclin d'une nation’’, affirme ‘’Voz Populi’’.