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Maladie de Parkinson: une expérimentation française montre des résultats prometteurs
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Pour les malades manquant de dopamine, le traitement idéal serait d’apporter directement celle-ci jusqu’à leur cerveau. Appelé +DIVE+ pour Dopamine IntracérébroVEntriculaire, ce traitement permet une plongée dans le cerveau pour mieux traiter la maladie
Paris - Des chercheurs français ont développé un dispositif aux résultats prometteurs, permettant d’injecter de la dopamine dans le cerveau de patients atteints de Parkinson pour atténuer les symptômes de la maladie.
"Actuellement mené au CHU de Lille, +DIVE+ est un essai clinique révolutionnaire sur la maladie de Parkinson. Il repose sur le développement et l’évaluation d’un nouveau système d’administration du traitement de la maladie consistant à injecter directement dans le cerveau la dopamine manquante chez les malades, afin de limiter les effets indésirables des traitements conventionnels", indique un communiqué du CHU de Lille.
"Pour les malades manquant de dopamine, le traitement idéal serait d’apporter directement celle-ci jusqu’à leur cerveau. Appelé +DIVE+ pour Dopamine IntracérébroVEntriculaire, ce traitement permet une plongée dans le cerveau pour mieux traiter la maladie, sur le modèle de l’administration en continu d’insuline chez les patients diabétiques", indique le professeur David Devos, neurologue au CHU de Lille, cité dans le communiqué.
Selon les résultats de l’essai français de phase I/II DIVE, qui ont été publiés dans "Nature Medicine" et relayés par des médias français, la perfusion en continu de dopamine directement dans le cerveau des patients s’est avérée "sûre" et "efficace".
Implantée chez douze patients parkinsoniens du CHU de Lille, la perfusion cérébrale de dopamine a permis un gain de plus de quatre heures de contrôle des symptômes et de plus de six heures de temps d’autonomie fonctionnelle par période de 24 heures, par rapport au traitement oral par L-DOPA seul. Après quatre ans de traitement, le bénéfice se maintient et aucun événement indésirable grave n’est apparu.
"Notre essai clinique réalisé par le CHU de Lille a démontré d’excellents résultats pour nos patients sur la faisabilité, la sécurité et l’effet clinique sur le contrôle du handicap", s’est réjouie pour sa part la professeure Caroline Moreau du CHU de Lille.
La maladie de Parkinson touche actuellement quelque 200.000 personnes en France. Cette maladie entraîne une carence en dopamine dans le cerveau."Pour pallier ce manque, le traitement actuel repose sur la prise orale répétée d’une molécule qui se transforme en dopamine, avec une durée d’action limitée et entraînant des complications motrice invalidantes chez de nombreux patients", note le CHU de Lille.
La solution "DIVE" est "plus simple et moins risquée" et semble également moins invasive que la stimulation cérébrale profonde pourtant plébiscitée par les patients, souligne-t-on.
"Les premiers résultats cliniques confirment une meilleure ergonomie que les traitements actuels par pompe, une grande sécurité et un effet clinique très prometteur. Une source d’espoir pour de très nombreux malades !", conclut la même source.