Marrakech - Les participants à un panel organisé dans le cadre du 2è Séminaire régional sur l’innovation et la cybersécurité, ont plaidé mardi à Marrakech, en faveur de l’adoption d’une stratégie proactive visant à réduire le nombre d’attaques cybernétiques dans le domaine de l'aviation civile.

Les intervenants à cette session placée sous le thème "Cybermenaces et risques dans l'aviation : Encourager les acteurs de l'aviation à travailler ensemble sur la découverte, la recherche et l'atténuation des cybermenaces", ont souligné la nécessité d'améliorer la communication et l’échange d'informations entre les différents acteurs en charge de la cybersécurité en matière d'aviation civile.

Le chef du Conseil de la Cybersécurité des Émirats Arabes Unis, M. Mohamed Al-Kuwaiti, a fait savoir que les axes de la stratégie adoptée par son pays dans ce domaine reposent sur une forte collaboration entre les différentes parties prenantes, dont les universités, les établissements publics, le gouvernement et les centres de cybersécurité.

Il s’agit aussi de bâtir une culture cybersécuritaire à partir des écoles afin de favoriser l’implication de tous les citoyens, intégrer ces aspects dans les programmes scolaires et parvenir à vulgariser cette culture dans tous les supports médiatiques (réseaux sociaux, télévision et téléphonie mobile entre autres), a-t-il expliqué.

L'Etat des Emirats Arabes Unis (EEAU) a aussi procédé à l'identification des 13 infrastructures et secteurs les plus vulnérables et les plus exposés aux attaques cybernétiques, dont l’éducation, le transport, les services financiers et l’aviation civile, a-t-il poursuivi, insistant sur la nécessité de l’amélioration de la communication et de l’échange des informations entre les différents intervenants en matière de cybersécurité.

M. Mohamed Al-Kuwaiti s'est dit aussi en faveur d’une coopération internationale mieux organisée pour faire face aux menaces cybernétiques, soulignant l'impératif de mener des exercices cybernétiques conjoints afin de mieux s'informer sur la situation réelle de ces risques.

La cheffe du projet sur la sécurité de l’aviation au sein du Bureau des Nations-Unies de lutte contre le Terrorisme (UNOCT), Mme Rachel Manis, a pour sa part, présenté cette structure onusienne, ses missions ainsi que ses programmes, notamment le Programme des Nations-Unies sur les modèles d'évaluation des menaces pour la sûreté de l'aviation (Programme TAM).

Le programme repose sur l'impératif de l’approfondissement du dialogue et de la coopération autour des questions relatives à la sûreté de l'aviation, y compris l'échange d'informations entre les autorités compétentes sur les risques en la matière, a-t-elle insisté.

Le programme TAM aide les États membres à développer des processus de coordination inter-agences efficaces, afin d'établir une approche commune des évaluations nationales des menaces dans le contexte de la sécurité de l'aviation civile.

De son côté, Mme Hanane Achahboun, chef de projet, équipe de projet CEAC-CASE, a présenté les priorités européennes inhérentes à la cybersécurité dans le domaine de l’aviation civile.

Lors de cette session destinée à discuter des cybermenaces, d’analyser les cibles et les risques éventuels et d'examiner comment la coopération peut aider à établir une défense, une prévention et une réponse, plusieurs pays et organisations internationales ont présenté leurs stratégies et programmes en matière de cybersécurité dans le domaine de l’aviation civile.

Initiée par l’Organisation Arabe de l’Aviation Civile (OAAC), en partenariat avec la Conférence Européenne de l’Aviation Civile (CEAC), la Commission Africaine de l’Aviation Civile (CAFAC-AFCAC), et la Transportation Security Administration (TSA), cette rencontre connait la participation de plus de 40 pays et plus de 15 organisations.

Ce séminaire qui se tient pour la seconde fois à Marrakech, se fixe pour objectifs de présenter les meilleures pratiques dans le domaine de la sécurité de l’aviation civile, de renforcer les capacités de façon à faire face à toutes les menaces cybernétiques, et de mener une réflexion sur les voies à emprunter pour faire face aux risques et menaces cybernétiques.