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Projection des films marocains en compétition au Festival Ecrans Noirs de Yaoundé
Quelque 100 films concourent pour les prix de la 26ème édition écrans noirs, répartis en trois catégories : les films étrangers, les films centrafricains et les films camerounais
Par Abdelatif Abilkassem (Envoyé spécial MAP)
Yaoundé - Trois films marocains ont été projetés, lundi soir à Yaoundé, au Cameroun, dans le cadre de la 26ème édition du Festival Écrans Noirs, qui se poursuit jusqu'au 8 octobre, sous le thème "Le cinéma, un art total".
Le public a eu à découvrir les films "Habiba" de Hassan Benjelloun et "La marchandise" de Mohamed Nesrate, en compétition dans la catégorie "long-métrage, fiction internationale", et "Le Chant du péché" de Khalid Maâdour, qui concourt dans la catégorie "court-métrage, fiction internationale".
Le premier film raconte l'histoire de Habiba qui vient vivre chez son professeur de musique après la fermeture de l'hôtel où elle résidait à cause de la Covid-19.
Les deux personnages se dévoilent l'un à l'autre dans un contexte particulier. Fettah parle de sa famille qui l'a quitté à cause de son handicap alors que Habiba évoque sa fugue pour réaliser ses rêves à faire de la musique.
Au-delà de la frustration, une connivence va naître entre les deux protagonistes de l'œuvre cinématographique pour se transformer en amour.
Le film "Habiba" (90 min), dont les principaux rôles sont interprétés par le musicien et compositeur, Fettah Negadi et l'actrice Fatim Ezzahra Baladi, retrace les conditions difficiles qu'a connu le monde lors de la période du confinement en mettant l'accent sur l'isolement vécu par les personnes en situation de handicap et ceux en mobilité réduite, a indiqué M. Benjelloun dans un entretien téléphonique accordé à la MAP.
Le réalisateur s'est aussi réjoui de la participation du film "Habiba" à cet événement, considéré comme une manifestation cinématographique importante pour les films africains, permettant la rencontre et l'échange entre les réalisateurs, les producteurs et les artistes du continent.
Le film "La marchandise" (90 min) évoque les souffrances vécues par un groupe de migrants subsahariens habité par le désir de rejoindre clandestinement l'autre rive de la Méditerranée dans l'espoir d'améliorer leur situation sociale ainsi que les conditions de vie de leurs familles restées en Afrique, avant d'être victimes de la traite humaine.
Ce travail cinématographique braque les projecteurs sur les souffrances auxquelles sont confrontés les immigrants clandestins d'Afrique, d'Amérique latine et d'Asie, ainsi que l'exploitation et les pratiques dont ils sont sujets. Cela peut arriver jusqu'au trafic d’organes, a déclaré le réalisateur du film, Mohamed Nasrat.
Le film se veut un cri contre ces pratiques, où l'homme est devenu une simple "marchandise", ce que suggère le titre du film lui-même. Le réalisateur a aussi souligné le rôle du cinéma dans l'introduction de ce type d'enjeux en sensibilisant à la nécessité de transcender l'âme humaine de tout ce qui exploite la fragilité et les conditions de l'être difficile.
«Le chant du péché» (14 minutes) raconte, lui, l'histoire de Sophonis et Yuba, qui sont d’Imidyazen, un groupe de chanteurs, musiciens et musiciennes qui célèbrent les mariages et les noces dans la région du Rif au nord-est du Maroc.
Quelque 100 films concourent pour les prix de la 26ème édition écrans noirs, et sont répartis en trois catégories de films : les films étrangers, les films centrafricains et les films camerounais. Chaque catégorie comprend des compétitions pour le long métrage et le court métrage de fiction, un long métrage documentaire et un court métrage documentaire, ainsi qu'un concours spécial séries télévisées.
Le festival écrans noirs est un espace de rencontres entre le public, les acteurs, les réalisateurs, les producteurs et les professionnels du cinéma en Afrique pour un échange sur les enjeux du septième art au niveau du continent.
Le festival, organisé par l'association "Ecrans Noirs" au Cameroun, vise à promouvoir l'industrie africaine de l'art et du cinéma et à contribuer à leur développement, à présenter les meilleures productions cinématographiques et audiovisuelles africaines et à stimuler la créativité, la production et la coopération africaine conjointe.
Le programme de cette édition comprend des concours, des projections de films, un forum international et un marché international du film en Afrique centrale, qui seront organisés dans le cadre d'un atelier de formation de critiques de cinéma, d'un coin de cinéma pour enfants, et d’autres activités parallèles.
Le Maroc a déjà remporté trois fois le Golden Screen Award dans le cadre du Festival Écrans Noirs au Cameroun en la personne du réalisateur Mohamed Amine Benamraoui pour son film «Adios Carmen» (2014), et du réalisateur Hisham El Jebbari pour son film «Les larmes du diable» (2016), et la réalisatrice Fatima Boubekdi, pour son film «Annatto» (en 2021).