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Que l’Espagne dégage alors
L’Espagne ou l’expression d’un anachronisme colonial assumé
Sur le Site d’une chaine de télé, la Sexta, un article, illustré par une photo du Souverain, un journaliste, Antonio Maestre, s’est fenduu de ce qu’il y a de fielleux sans rien épargner pour parler du Roi du Maroc. Avec un titre, bien mis en exergue, ce journaliste, de petite facture, réclame de l’Etat espagnol « d’humilier Mohamed VI » et de cesser de « jouer l’apaisement avec une dictature comme celle du Maroc ». Outre son strabisme divergent, car dans le Maghreb toute la planète sait où se trouvent les dictatures, le texte ampoulé manque d’humour. Il aurait pu tout aussi bien exiger, pourquoi pas, revenir à la bataille d’Anoual pour refaire le match.
On sait que la colère égare. Mais tout de même. C’est grave d’ignorer que l’insulte n’est que l’arme des faibles. Hautaine et bouffie de condescendance, la plume comme libérée de son surmoi, cherche à blesser et visiblement à cajoler les instincts les plus enfouis des Espagnols dans leurs rapports avec les « Maures ». A la lecture, on sent exsuder l’orientalisme le plus éculé de l’Occident arrogant. Nulle part en Europe, un journaliste, autre qu’espagnol, se permettrait de proférer de telles insanités. Le racisme espagnol a cela de spécifique, il est maurophobe. La France à une indigestion historique avec l’Algérie. L’Espagne, obsédé dans son inconscient par les Maures a, avec le Maroc, une double indigestion historique, toutes les deux carabinées : l’Andalousie et Anoual.
La raison du courroux de notre journaliste, c’est de voir dans la déferlante des nageurs sur Sebta une forme de chantage ourdi par le Roi du Maroc, avec, le calcul suivant : châtier l’Espagne pour son accueil « humanitaire », avouera le plumiste, de Brahim Ghali, touché par le Covid. Il y a du risible si on n’était pas dans le tragique. Matière Covid, le Maroc, pays souverain, n’a eu besoin de personne et s’en sort mieux que d’autres, Espagne comprise. Question sous-jacente, l’Algérie, protectrice du Polisario, serait-elle incapable de soigner ses mercenaires qu’elle gave au détriment du peuple algérien ? Question inutile, elle n’a même, pas été capable de soigner son propre président. Et pourquoi donc, l’Espagne accepte-elle, au mépris des ses intérêts stratégiques, de recevoir un criminel de guerre ? Sous faux nom, ce qui est une circonstance aggravante.
Autre question sous-jacente. Notre journaliste ignore-il que l’immigration est un phénomène planétaire. L’Europe ne rémunère-elle pas Erdogan, à coup de milliards, pour l’aider à étancher ses frontières ? Trump, malgré toutes ses forfanteries, ne s’est-il pas cassé les dents sur la déferlante sud-américaine. L’Espagne, tête de pont d’une Europe déboussolée et effrayée par la démographie africaine qui se trouve à ses portes, n’a-elle pas trouvé dans le Maroc un partenaire fiable qui lui a rendu tant de service ? Et quand bien même le Maroc aurait fait délibérément ce choix, ne serait-ce pas de bonne guerre ?
Que voulez-vous ? Qu’on soit les Rottweilers de votre tranquillité ? Les cerbères de votre confort ? Les chiens de grades de vos frontières qui sont sur notre sol ? Les scrupules ne vous étouffent pas quand les enfants, que vous défendez opportunément aujourd’hui, sont les victimes de vos pédophiles. Sans compter que votre conscience malheureuse vous enferme dans des contradictions insoutenables. Il est tout de même cocasse de demander à un pays, qui n’est pas le vôtre, d’offrir un territoire sien à un peuple fantoche au moment même où vous vous accommodez de la colonisation incongrue, anachronique de deux villes qui sont sur le sol marocain. Ce ne sont pas les Marocains qui sont chez les Espagnols. Ce sont les Espagnols, par un colonialisme qui défie la raison et la géographie, qui sont sur le sol marocain.
Mohamed VI n’est pas Erdogan. Il ne vous demande pas d’argent. Le peuple marocain est trop fier pour cela. Insulter son Roi, c’est insulter le peuple marocain, celui-là même qui a fait la Marche Verte et qui est en mesure de relever bien d’autres défis.
Si les Espagnols, et l’Europe avec, ne veulent plus de problèmes avec les déferlantes migratoires, marocaines soient-elles ou afraicaines, la solution est simple : Qu’ils dégagent alors de Sebta et Mellilia.