Sénégal : Ousmane Sonko, condamné à deux mois avec sursis, toujours présidentiable selon sa défense

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Ousmane Sonko était poursuivi pour " diffamation, injures et faux" contre le ministre du Tourisme Mame Mbaye Niang

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Dakar - L'opposant sénégalais, Ousmane Sonko, chef du parti Pastef, a a été condamné jeudi par le tribunal de Dakar à deux mois de prison avec sursis et à 200 millions F Cfa à titre d’amende.

Le maire de Ziguinchor (sud), 48 ans, candidat déclaré à la Présidentielle de 2024, était poursuivi pour " diffamation, injures et faux" contre le ministre du Tourisme Mame Mbaye Niang. IL est arrivé 3eme lors du scrutin de 2019, fait l'objet depuis deux ans d'une procédure pour "viols et menaces de mort" après une plainte d'une employée d'un salon de beauté de Dakar. Un juge d'instruction avait décidé le 18 janvier de renvoyer devant une chambre criminelle l'opposant inculpé et placé sous contrôle judiciaire en mars 2021.

L'audience de ce jeudi s'est déroulée en l'absence de Ousmane Sonko et de ses avocats.

En prévision de cette audience, la ville de Dakar a été quadrillée par un imposant dispositif de sécurité composé de policiers et de gendarmes et l'activité tournait à nouveau au ralenti dans la capitale sénégalaise.

Depuis le matin, des véhicules de la gendarmerie et des Sapeurs-pompiers ont été positionnés aux abords du tribunal alors que les entrées à l'intérieur du Palais de Justice étaient filtrées par les forces de l'ordre.

Face aux risques de troubles, comme lors de l'audience du 16 mars, de nombreux commerces et banques ont décidé de restreindre leurs activités ou aménager leurs horaires. La société de transport public, "Dakar Dem Dikk", avait, elle aussi, annoncé la suspension du trafic de ses bus durant cette journée.

En prévision d'éventuels troubles lors de ce procès, l'Université Cheikh Anta Diop UCAD de Dakar et les écoles sénégalaises ont avancé le début des vacances de Pâques à mardi, au lieu du 1er avril et du 31 mars.

De son côté, le gouverneur de Dakar, après avoir interdit la vente de carburant au détail, a décidé l'interdiction de la circulation des deux roues ce jeudi de 06 h du matin à 00 h pour "des raisons de sécurité".

Le ministre Mame Mbaye Niang reproche à Ousmane Sonko, d’avoir dit qu’il avait été épinglé par un rapport de l’Inspection générale d'Etat à cause de la mauvaise gestion d'un fonds de 29 milliards de francs CFA du Programme des domaines agricoles communautaires (Prodac).

En mars 2021, la mise en cause de Ousmane Sonko dans une autre affaire de "viols présumés" sur une femme et son arrestation à cette époque, avaient contribué à déclencher les plus graves émeutes depuis des années au Sénégal.

Ousmane Sonko reste éligible pour la présidentielle de 2024

Selon ses avocats, cette peine préserve l'éligibilité de Ousmane Sonko pour la Présidentielle de février 2024. Le chef du Pastef doit tenir une conférence de presse à 12h30 à Dakar.

Selon la Constitution sénégalaise, seuls les candidats disposant de leurs droits civiques peuvent se présenter à des élections. Avec cette condamnation de deux mois avec sursis, Ousmane Sonko ne fait pas partie de cette catégorie. Lorsque les élections présidentielles auront lieu en 2024, sa condamnation aura expirée, ce qui lui permettra de se présenter en tant que candidat.

L'avocat Juan Branco de Sonko  expulsé

L'avocat franco-espagnol Juan Branco a été expulsé du Sénégal parce qu'il a traité le chef de l'Etat sénégalais, Macky Sall, de "tyran" et a lancé "un appel à l'insurrection" dans le pays, a déclaré, jeudi, le ministre sénégalais de l'Intérieur, Antoine Diome.

"M. Branco a publié, avant son arrivée à l'aéroport international Blaise-Diagne, un post sur les réseaux sociaux dans lequel il traitait […] le président de la République, Macky Sall, de tyran et faisait également un appel à l'insurrection dans notre pays", a souligné le ministre sénégalais dans un communiqué.

"Devant ce comportement inacceptable de la part d'un citoyen étranger, il s'est vu refuser l'entrée dans le territoire national", a-t-il ajouté.

Le ministre de l'Intérieur a évoqué "l'attachement de l'Etat du Sénégal aux valeurs d'hospitalité et de teranga, qui ont toujours caractérisé notre pays à condition qu'elles soient sous-tendues par le respect dû à nos institutions".

 

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