Sénégal : Sur fond de dissidence en Casamance et de présidentielle incertaine, suspension des départs à la retraite des militaires

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Outre la tension politique en perspective de la présidentielle, le Sénégal fait face à la réanimation de la dissidence en Casamance

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Dakar - Le Président sénégalais, Macky Sall, a décidé la suspension à titre exceptionnel, des départs à la retraite des personnels militaires des armées.

Macky Sall a signé le décret n°2023-1007 portant suspension à titre exceptionnel des départs à la retraite des personnels militaires des armées.

« Du 1er juillet 2023 au 30 juin 2024, il sera procédé à la suspension, à titre exceptionnel, des départs à la retraite des personnels militaires des armées. Le décret n°2023-1007 y portant a été signé le 8 mai 2023 par le président de la République, Macky Sall », lit-on dans ce document.

A signaler que le Sénégal organise le 25 février 2024 l'élection présidentielle. L'actuel chef de l'Etat, Macky Sall, élu en 2012 et réélu en 2019, n'a pas encore dévoilé son intention de briguer un 3ème mandat, qui soulève un débat dans le pays. Macky Sall avait déclaré dernièrement à un média français qu'il a le droit de se présenter à ce scrutin. Le Sénégal, outre la tension politique en perspective de la présidentielle, fait face à la réanimation de dissidence en Casamance où depuis l'accord de cessez-le-feu de 1991, la région a vécu une situation de « ni guerre, ni paix », une alternance de violences et de négociation. 

 Le 13 mai 2023, L'État du Sénégal et une faction rebelle du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC, sud) ont signé un accord de paix par lequel ces rebelles s’engagent à déposer les armes. Cet accord a été paraphé dans le camp rebelle de Jakai situé à quelques encablures du village de Mongone dans le département de Bignona, dans le sud du pays. Au moins, 250 combattants du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC) avaient acté ce jour le dépôt de leurs armes lors d'une cérémonie organisée à Mangone, une localité du département de Bignona, qui abritait par le passé un importante base du mouvement.

Lundi, des heurts ont opposé les forces de l'ordre sénégalaises et des partisans d'Ousmane Sonko à Ziguinchor (sud) à la veille de la comparution prévue de l'opposant devant un tribunal pour viols, un complot du pouvoir pour l'écarter de la présidentielle selon lui.

L'affaire Sonko, feuilleton aux confins de la politique et des mœurs qui tient le Sénégal en haleine depuis plus de deux ans, a une fois de plus fait monter la tension et fait craindre un accès de violences.

Ousmane Sonko s'expose à son arrestation s'il s'en tient à son refus de se présenter devant des juges, selon lui complices d'un coup monté pour l'empêcher de concourir à la présidentielle de 2024. Une incertitude totale régnait sur ses intentions lundi en milieu de journée.

Des jeunes se sont mobilisés lundi à Ziguinchor, la ville dont il est le maire depuis 2022 et où il s'est retiré il y a quelques jours, à plusieurs centaines de kilomètres de Dakar en Casamance.

Des groupes ont lancé des pierres contre les forces de l'ordre, qui ont riposté avec des gaz lacrymogènes.

Les sympathisants de M. Sonko ont établi des barrages dans différentes rues à l'aide de blocs de pierre et de troncs, et brûlé des pneus.

De nombreux partisans de tous les âges se sont regroupés dimanche soir autour de son domicile à Ziguinchor pour former un bouclier humain contre une tentative d'arrestation, ont rapporté les médias.

Le président "Macky Sall devra passer par nous s'il veut attraper Sonko", a dit Cheikh Tidiane Dieye, une des personnalités de l'opposition qui ont fait le voyage de Ziguinchor pour le soutenir.

M. Sonko, président du parti Pastef-les Patriotes et troisième de la présidentielle en 2019, est censé se présenter mardi devant une chambre criminelle à Dakar pour viols et menaces de mort sur une employée d'un salon de beauté de la capitale.

M. Sonko a toujours réfuté les accusations et crié au coup fourré.

Il a annoncé qu'il ne répondrait plus aux convocations de la justice, instrumentalisée selon lui, après avoir été condamné en mai à six mois de prison avec sursis pour diffamation contre un ministre. Cette peine à elle seule pourrait le priver de son éligibilité.

Les textes stipulent que M. Sonko devrait se présenter au greffe du tribunal au plus tard la veille de son procès. A défaut, la justice peut le faire amener de force ou le juger par contumace. Elle peut aussi décider de le placer en détention en vue de son procès s'il se présente au greffe. (Quid avec MAP et AFP)

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