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Sénégal: L’opposition en ordre de bataille en lançant le F24, le procès en appel d’Ousmane Sonko renvoyé au 8 mai
Plus de 100 organisations politiques et de la société civile ont lancé, dimanche à Dakar, la coalition "Mouvement des forces vives du Sénégal F24", en référence à la présidentielle prévue en février 2024, en présence de plusieurs chefs de l'opposition, dont le leader du parti Pastef Ousmane Sonko.
Dakar - Le procès en appel pour "diffamation’’ opposant le ministre sénégalais du Tourisme et des Loisirs, Mame Mbaye Niang, au leader de Pastef (Patriotes du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité, opposition), Ousmane Sonko, a été renvoyé, lundi, au 08 mai prochain.
Ousmane Sonko poursuivi pour "diffamation, injures et faux" contre Mame Mbaye Niang, a été condamné le 30 mars dernier à 2 mois de prison assortis de sursis et 200 millions de francs cfa de dommages et intérêts à verser à la partie civile. Une peine en dépit de laquelle le chef de file de l’opposition sénégalaise reste éligible à la présidentielle du 25 février.
Le ministre avait annoncé le 31 mars dernier sa décision de faire appel du jugement rendu par le tribunal de grande instance de Dakar.
Mame Mbaye Niang reprochait à Ousmane Sonko, d’avoir dit qu’il avait été épinglé par un rapport de l’Inspection générale d'Etat à cause de la mauvaise gestion d'un fonds de 29 milliards de francs CFA du Programme des domaines agricoles communautaires (Prodac).
Le leader de Pastef, Ousmane Sonko (48 ans), candidat déclaré à l'élection présidentielle du 25 février 2024, et qui est arrivé 3ème lors du scrutin de 2019, fait l'objet depuis deux ans d'une procédure pour "viols et menaces de mort" après une plainte d'une employée d'un salon de beauté de Dakar. Un juge d'instruction avait décidé le 18 janvier de renvoyer devant une chambre criminelle l'opposant inculpé et placé sous contrôle judiciaire en mars 2021.
Lancement du "Mouvement des forces vives du Sénégal F24" pour le ‘’respect de la constitution
Plus de 100 organisations politiques et de la société civile ont lancé, dimanche à Dakar, la coalition "Mouvement des forces vives du Sénégal F24", en référence à la présidentielle prévue en février 2024, en présence de plusieurs chefs de l'opposition, dont le leader du parti Pastef Ousmane Sonko.
La coalition est formée notamment de partis, d'organisations de la société civile et de personnalités indépendantes. Elle vise "le respect par le président Macky Sall de la Constitution et de la parole donnée et son renoncement à présenter sa candidature pour un troisième mandat illégal et illégitime", selon sa déclaration publiée dimanche.
Plus de 120 entités ont signé dimanche la charte du Mouvement F24, selon ses initiateurs.
La coalition réclame aussi la libération des "détenus politiques" arrêtés lors des manifestations liées au procès en diffamation intenté contre Ousmane Sonko par le ministre du Tourisme Mame Mbaye Niang, également responsable du parti présidentiel.
Le président Macky Sall, élu en 2012 pour sept ans et réélu en 2019 pour cinq ans, n'a pas encore exprimé ses intentions quant à sa volonté de se présenter aux élections présidentielles pour un troisième mandat.
Le dirigeant sénégalais a maintenu ouverte la question de sa candidature en faisant valoir que seuls des facteurs politiques, et non pas constitutionnels, l'empêcheraient de se présenter, dans un entretien publié mi-mars par un magazine français.
"Sur le plan juridique, le débat est tranché depuis longtemps" en sa faveur, déclare-t-il dans cet entretien. "Maintenant, dois-je me porter candidat pour un troisième mandat ou non ? (...) Je n'ai pas encore apporté ma réponse. Le moment venu, je ferai savoir ma position".
M. Sonko doit être jugé en appel lundi, après avoir été condamné le 30 mars à deux mois de prison avec sursis et 200 millions de francs CFA (300.000 euros) de dommages et intérêts. L'opposant conserve cependant son éligibilité pour la présidentielle de 2024, selon ses avocats.
Le parquet et la partie civile ont fait appel de ce jugement.
M. Sonko et ses soutiens accusent le pouvoir d'instrumentaliser la justice pour l'empêcher de se présenter à la présidentielle de 2024. Le parti présidentiel accuse de son côté M. Sonko de vouloir paralyser le pays et de se servir de la rue pour échapper à la justice.