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Taounate : première usine de transformation de cannabis légal
Le projet a permis la création de 25 emplois permanents, auxquels s’ajoutent plus de 300 emplois saisonniers répartis tout au long de l’année
Taounate - Le Directeur général de l’Agence Nationale de Réglementation des Activités relatives au Cannabis (ANRAC), Mohamed El Guerrouj, a procédé, mardi, à l’inauguration la première usine de transformation de cannabis légal dans la province de Taounate.
Marquant le début d’une nouvelle ère pour l’industrie du cannabis au Maroc, cette inauguration, tenue en présence du gouverneur de la province de Taounate, Saleh Daha, s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre de la loi 13-21 relative aux usages licites du cannabis. Elle s’annonce porteuse de changements significatifs, notamment avec la création d’emplois et le développement d’une filière à haute valeur ajoutée, visant à améliorer l’économie locale et à promouvoir une industrie plus responsable.
Dans une déclaration à la presse en marge de cette cérémonie d’inauguration, M. El Guerrouj a souligné que le démarrage effectif des activités de cette première usine de transformation permet d’ouvrir de nouvelles perspectives pour l’économie locale.
"Grâce aux efforts conjoints du gouvernement et de l’ANRAC, toutes les conditions sont réunies pour un lancement réussi de cette nouvelle industrie", s’est-il réjoui.
Il a fait savoir que parmi les priorités de ce lancement figure l’accompagnement des investisseurs et des agriculteurs, relevant que "cette initiative permettra à un nombre croissant d’acteurs locaux de bénéficier des opportunités offertes par cette nouvelle filière légale".
En parallèle, le directeur général de l’ANRAC a souligné que l’agence a lancé également un programme de contrôle rigoureux pour assurer le respect des normes et de la réglementation.
Selon lui, "ce programme visant à promouvoir une industrie responsable et de qualité, sera évalué régulièrement afin de garantir son efficacité et son adaptation aux évolutions du secteur".
En marge de cette cérémonie, Mustapha El Missouri, investisseur originaire de Taounate, a partagé son enthousiasme quant aux perspectives offertes par cette nouvelle industrie.
Dans une déclaration à la MAP, M. El Missouri a souligné que cette nouvelle unité de transformation de cannabis est le fruit d’un investissement conséquent de 20 MDH et d’une vision à long terme pour la région.
"Construite sur une superficie de plus de 3000m², cette usine intègre des pépinières et des unités industrielles d’extraction à la pointe de la technologie", a expliqué ce porteur du projet.
Soulignant l’impact positif sur l’emploi local, il a ajouté que ce projet a permis la création de 25 emplois permanents, auxquels s’ajoutent plus de 300 emplois saisonniers répartis tout au long de l’année. Ce qui représente, selon lui, une véritable opportunité pour la main-d’œuvre locale et un boost pour l’économie de la province de Taounate.
M. El Missouri a également mis en lumière le parcours complexe mais fructueux qui a mené à cette inauguration.
"Depuis la légalisation du cannabis, nous avons travaillé sans relâche pour obtenir toutes les autorisations nécessaires. Nos activités ont débuté en 2023, grâce à un effort collectif impliquant l’ANRAC, les autorités locales, la Direction des Médicaments et de la Pharmacie, l’ONSSA et le ministère du Commerce et de l’Industrie", a-t-il détaillé.
Il a mis en exergue la Grâce que le Roi Mohammed VI a accordé, à l’occasion de l’anniversaire de la Révolution du Roi et du Peuple, à des condamnées, poursuivies ou recherchées dans des affaires liées à la culture du cannabis, ce qui a apporté un grand soulagement aux agriculteurs et les a encouragés à adhérer à ce projet.
"Nous recevons de nombreuses demandes de participation, ce qui témoigne de l’espoir suscité par cette nouvelle filière légale. Notre ambition est de faire de cette usine un modèle de réussite, bénéficiant à toute la région et au-delà", a-t-il souligné.
A rappeler que dans le cadre des efforts déployés pour garantir une transformation de qualité et respectueuse des normes, l’ANRAC avait mis en place une série de mesures, allant du renforcement des contrôles à l’élargissement des opportunités pour les agriculteurs locaux, en passant par un soutien aux investisseurs et un investissement conséquent dans la formation des acteurs de la filière. L’objectif est de faire de cette inauguration un véritable tremplin pour le développement économique de la région et du pays.