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USA: L’élection du président de la chambre des représentants bloquée
Le chef du parti républicain, Kevin McCarthy fait face à une fronde de la part d’une vingtaine d’élus
Washington - Les élus de la Chambre des représentants des Etats-Unis ont voté, mardi à trois reprises, sans parvenir à élire leur président, une première depuis 1923, en raison de profondes divisions au sein des républicains.
Le chef du parti, Kevin McCarthy, a fait face à une fronde de la part d’une vingtaine d’élus de son clan qui ont rejeté sa candidature, l’empêchant de recueillir les 218 voix nécessaires pour succéder à la démocrate Nancy Pelosi au poste clé de «speaker».
Le vote à la Chambre basse du Congrès américain reprendra mercredi.
Au premier tour comme au second, 19 élus républicains ont préféré d'autres candidats conservateurs, laissant M. McCarthy avec seulement 203 soutiens. Lors du deuxième vote, ces élus ultraconservateurs se sont rangés derrière Jim Jordan, un républicain de l'Ohio qui avait pourtant appelé ses collègues à s'unir derrière M. McCarthy, leader de la minorité républicaine lors de la dernière session.
Doté d'une faible marge de manœuvre, McCarthy fait face à une vive contestation de la part de critiques ultraconservateurs malgré une série de récentes concessions.
Dans un revers pour le Grand Old Party, qui a remporté la majorité lors des dernières élections de mi-mandat, les trois tours de vote ont vu une avancée du représentant démocrate de l'État de New York, Hakeem Jeffries, qui a obtenu l'appui en bloc des 212 élus de son parti. Il s'agit d'une première place strictement symbolique puisque M. Jeffries ne peut pas espérer récolter les voix nécessaires pour l'emporter, les démocrates étant minoritaires à la chambre basse du Congrès.
Les républicains se sont emparés d'une courte majorité à la Chambre basse du Congrès en remportant 222 sièges lors des élections de mi-mandat, en novembre dernier. Ils ont promis d'user de leur contre-pouvoir en ouvrant de nombreuses enquêtes sur le président Joe Biden.
Les divisions affichées lors de ce vote fragilisent davantage le parti qui a échoué à sécuriser "la vague" anticipée avant les élections de mi-mandat, et compliquent leurs promesses de rendre la vie dure au locataire de la Maison Blanche durant les deux dernières années de son mandat.
«Cela fait plus d'un siècle qu'il a fallu plus d'un tour de scrutin pour élire un président », rappelle le quotidien « The Hill». Mais les analystes estiment qu’il est peu probable que cette élection soit aussi longue que celle de 1856 lorsque les élus de la Chambre avaient mis plus de deux mois et 133 tours pour choisir leur président.