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Variole du singe: le risque d'une pandémie est ''trop faible'', mais la vigilance reste de mise (expert)
La souche détectée actuellement dans plusieurs pays, est ouest-africaine. Cette souche est moins virulente avec des taux de mortalité "trop faibles".
Par Jalal Chouhani (MAP)
Casablanca - Le risque de voir la variole du singe se transformer en pandémie demeure "trop faible", dans la mesure où ce virus ne se propage pas aussi facilement que le coronavirus, et sa chaîne de transmission se brise rapidement, a affirmé le chercheur en politiques et systèmes de santé, Dr Tayeb Himdi, soulignant que "la vigilance reste de mise".
La variole du singe fait partie des zoonoses d'origine virale qui se transmettent de l’animal à l’être humain. Les premiers cas ont été détectés chez des singes transférés en 1958 au Danemark pour des besoins de recherche, tandis que le premier cas humain a été découvert en 1970 au Congo, a-t-il déclaré, dans un entretien accordé à la MAP, suite à la détection d'un premier cas confirmé de cette maladie au Maroc.
L'expert a tenu à préciser qu’il y a deux souches de variole du singe qui sévissent dans les pays tropicaux d'Afrique centrale et de l'ouest, où il y a un taux d’humidité trop élevé. Il s'agit d'abord de la souche centrafricaine qui est plus virulente et mortelle à 10 pc. La second, détectée actuellement dans plusieurs pays, est ouest-africaine, a-t-il expliqué, notant que cette souche est moins virulente avec des taux de mortalité "trop faibles".
Selon Dr. Hamdi, ce virus peut être guéri au bout de 2 à 4 semaines, alors que sa chaîne de propagation se brise en Afrique au terme de sept maillons de transmission. En l'absence de climats "super-propagateurs", en l'occurrence des grands rassemblements avec des contacts intimes, il n'y a pas raison de s'inquiéter outre mesure d'une transmission accélérée du virus, a-t-il rassuré.
Et de poursuivre qu'à la différence du coronavirus, notamment avec le variant Omicron, les symptômes de la variole du singe sont très perceptibles. Il y a trois lots de symptômes, qui débutent par la fièvre, les céphalées intenses, les douleurs musculaires et articulaires, en passant par des lésions cutanées avant d’avoir des adénopathies.
L’expert a précisé que s'il n’existe pas de vaccins spécifiques contre la variole du singe (Monkeypox), le vaccin contre la variole (Smallpox), éradiquée vers la fin des années 70, est efficace à 85pc notamment celui de la troisième génération. Il a relevé que le vaccin ne peut être administré qu’au cas contacts à risque, autrement dit ceux qui ont eu des contacts intimes ou sont restés trop longtemps avec le cas infecté ou vivent avec la malade.
Dr. Himdi a averti que durant la période estivale, il y a un "risque de propagation vu les voyages, les rencontres et les fêtes qui marquent cette période de l’année", mettant l’accent sur l’importance du système de veille sanitaire et de la sensibilisation tant de la population que des professionnels de la santé, outre l'investigation pour connaître l’origine de chaque cas détecté.
Et de préciser que chez les personnes en bonne santé, la guérison se fait "de manière spontanée". Il suffit de s’isoler et de prendre le traitement nécessaire. Cependant, a-t-il ajouté, ce virus peut provoquer des cas graves allant jusqu’au décès notamment chez les enfants et les personnes immunodéprimées.
A la différence de la smallpox qui a fait des millions de morts durant des siècles avant son éradication, la variole du singe peut être facilement traitée sans laisser de cicatrices ou de problèmes de déformation, a expliqué le chercheur en politiques et systèmes de santé.
Les médecins marocains, a-t-il souligné, ont les connaissances et les moyens nécessaires pour distinguer les symptômes de la variole du singe par rapport à d’autres pathologies, prévenant que dans les cas douteux, il faut recourir aux analyses pour infirmer ou confirmer les cas.