Culture
Le Festival international du film de femmes débat de ''la nécessité de la beauté''
Image créée par l’IA selon le thème de la beauté parfaite telle que véhiculée par Hollywood.
Depuis le Moyen Âge, la beauté a été influencée par les facteurs d’intégrité, d’harmonie et de proportionnalité et a longtemps été inspirée par la nature pour devenir aujourd’hui un "concept artificiel", a souligné Mohamed Lotfi M’rini, tout en revenant sur le concept du "nombre d’or" selon lequel l’humain tente de puiser la beauté de la nature afin de "trouver une formule" permettant des créations esthétiques. C’était au débat sur "La nécessité de la beauté" au séminaire intellectuel organisé, jeudi, par le Festival international du film de femmes de Salé dans sa 16ème édition.
Outre l’écrivain et acteur Mohamed Lotfi M’rini, discuter de la ‘’nécessité de la beauté’’ est revenu au critique d’art et de cinéma Mohammed Chouika à travers une analyse de la perception de la beauté dans les peintures abstraites, du langage ‘’indécent’’ dans les films marocains, de l’industrie de la beauté à travers les effets visuels et audio dans les films de science-fiction ou encore des enjeux des mécanismes de créativité.
Pour clarifier son approche d’harmonie et de proportionnalité et leur rapport avec et à la nature, M. M’rini a mis en avant la proportionnalité utilisée par l’architecte et urbaniste Le Corbusier, ainsi que la manière "mathématique" par laquelle certains compositeurs classiques ont organisé leurs partitions musicales.
L’écrivain a expliqué que la beauté est par définition subjective. Il a souligné la nécessité d’avoir une sorte d’harmonie "entre le fond et la forme" pour aboutir à un rendu final esthétique dans le monde du cinéma et de l’art.
Il a également évoqué le rôle du "Star system" mis en place par Hollywood pour dicter et véhiculer les codes de la beauté à travers des célébrités ayant recours à la chirurgie esthétique.
"Il n’y a pas de beauté parfaite", a-t-il dit, faisant remarquer que l’industrie hollywoodienne tente de commercialiser des standards de beauté particuliers pour les internationaliser à travers ses "supers stars" en changeant la perception du public.
Le critique d’art et de cinéma Mohammed Chouika a, lui, apporté un regard sur le cinéma marocain, l’usage de la vulgarité dans certains films et son poids dans la création de l’esthétique.
Dans chaque société, a dit M. Chouika, il y a des "critères intrinsèques de pudeur" qui relèvent de la religion et de l’éducation conservatrice du spectateur ainsi que de son milieu culturel.
Le jargon linguistique est esthétique quand il reflète la réalité sociale du personnage, a-t-il fait savoir, notant que le cadrage, la luminosité et la musique utilisés jouent un rôle prépondérant dans la création esthétique.