Ce que gagne le Maroc et ce qu’il risque de perdre après la baisse du prix du pétrole

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couv-oil Le gouvernement a annonc? dimanche que les prix de certains carburants, non subventionn?s, baisseront ? partir du 1e d?cembre. Le prix du gasoil demeure inchang? jusqu'au 16 d?cembre. Le gasoil, utilis? par plus de 80?% des automobilistes et 100?% des camionneurs, a continu? ? b?n?ficier d'une subvention de 45 centimes ? partir d'octobre dernier jusqu'au premier d?cembre. Le gouvernement a annonc? qu'il proc?dera ? l'annulation de la subvention du gasoil et ? la lib?ralisation des prix de tous les carburants ? partir de janvier prochain. Ce qui marque un tournant. D'ailleurs, les d?penses de la compensation pour l'ann?e prochaine ne comportent que les arri?r?s de l'ann?e en cours. Le gouvernement a inform? les op?rateurs du secteur que les arri?r?s seront apur?s au premier trimestre 2015. La d?compensation et la lib?ralisation co?ncident avec une baisse des prix des carburants sur les march?s internationaux dans le sillage de la chute continue du prix du p?trole depuis ao?t dernier. Cette chute, assimilable au contre choc p?trolier des ann?es 1980, a pris de l'ampleur apr?s la r?union tenue par l'OPEP du 27 novembre 2014. La d?cision du cartel, domin? par l'Arabie Saoudite, de maintenir le plafond de production tel qu'il est, ? savoir 30 M barils/ jour, renforce les exc?dents sur un march? o? la demande est atone et pousse les prix vers la baisse. Le Brent pour livraison en janvier a atteint lundi 67,53 $ le baril, un prix jamais atteint depuis octobre 2009, le WTI s'est, pour sa part, ?chang? pour la m?me p?riode ? 63,72 $, son plus bas niveau depuis juillet 2009. Les analystes pr?voient que le prix du baril du Brent continuera ? baisser jusqu'? moins 65 $ pendant les prochains mois. Beaucoup de facteurs tirent ce prix vers le bas. A part l'?volution de la demande, tributaire de la croissance en Europe et en Chine, la course aux parts de march?s entre les OPEPs et les NONOPEPs, les contraintes budg?taires de certains pays producteurs et les enjeux politiques et ?conomiques, y compris la volont? de l'Arabie Saoudite de mettre en ?chec la tentative am?ricaine de d?velopper la production du p?trole non conventionnel d'une part et les pressions sur la Russie d'autre part, sont susceptibles de lancer les prix du p?trole dans un trend baissier ? moyen terme. D'ailleurs cette baisse est attendue depuis le d?clenchement de la crise de 2008, m?me si d'autres facteurs g?opolitiques et strat?giques interviennent aujourd'hui. Les prix des mati?res premi?res sont entr?s dans cycle baissier apr?s l'?puisement du cycle haussier. Le cycle ?conomique, impact? par une baisse g?n?ralis?e de la demande globale, renforce cette tendance baissi?re et risque de rendre le cycle baissier plus long que le cycle haussier, surtout si les majors de la production p?troli?re aux USA arrivent ? r?sister aux pressions saoudiennes et si les pays consommateurs r?ussissent ? reconstituer des r?serves strat?giques importantes. Notre pays se trouve, certes, parmi les pays b?n?ficiaires de cette nouvelle donne du march? p?trolier mondial. La baisse du prix du p?trole ? 65-70 $ lui permettra de r?duire son d?ficit commercial d'au moins 20 milliards de dirhams sur une ann?e, m?me avec un dollar fort, et de r?duire l'inflation par les co?ts qui limite la comp?titivit? du produit marocain ? l'export, surtout si le gouvernement revoit ? la baisse les tarifs de l'?lectricit? sans tarder et ne p?nalise pas les producteurs et les consommateurs pour servir certains int?r?ts. Mais cette donne risque de produire des effets non d?sir?s, car les compagnies de prospection p?troli?re op?rant au Maroc, ind?pendantes dans la plupart des cas, se trouveront oblig?es d'arr?ter ou de r?duire leurs forages de prospection, surtout en offshore, ou m?me de cesser toute activit?, faute de capitaux. La r?action des march?s financiers ? la d?cision de l'OPEP de maintenir le plafond de la production de ses membres lance une alerte. Les investissements dans les ?nergies renouvelables et les autres sources d'?nergie non conventionnelles peuvent eux aussi ?tre dissuad?s, ce qui est susceptible de retarder la mise en place du plan ?nerg?tique visant ? limiter la d?pendance absolue de l'importation. Le nouveau partenariat avec les pays de la CCG, s'il int?gre le volet ?nerg?tique, peut sauver ce plan et m?me lui ouvrir de nouvelles perspectives, surtout si ces pays consacrent une partie des investissements annonc?s ? Casablanca au secteur ?nerg?tique, y compris la prospection, le raffinage et la production de l'?lectricit?. Le Maroc est, en outre, bien situ? pour l'installation d'un march? spot. Tanger Med et Jorf Lasfer peuvent s'adapter pour l'abriter. Le transfert de SAMIR vers Jorf Lasfer peut ?tre int?gr? dans la perspective de cr?ation de ce march? spot en ce qui concerne les carburants.

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