économie
La Banque mondiale projette une baisse des prix des produits de base favorisée par une offre ''surabondante'' de pétrole
La BM prévoit pour l’an prochain une offre du pétrole excédentaire de 1,2 million de barils par jour en moyenne par rapport à la demande, un chiffre qui n’a été surpassé que deux fois auparavant
Washington - Les prix des produits de base devraient chuter en 2025 à leur plus bas depuis cinq ans à la faveur d’une offre "surabondante" de pétrole, a indiqué mardi la Banque mondiale.
Dans son dernier rapport sur les marchés mondiaux des matières premières, l’institution financière prévoit l’an prochain une offre du pétrole excédentaire de 1,2 million de barils par jour en moyenne par rapport à la demande, un chiffre qui n’a été surpassé que deux fois auparavant, lors des mesures de confinement liées à la pandémie de 2020 et de l’effondrement des cours en 1998.
Cette situation est due à la stagnation de la demande de pétrole en Chine et à la hausse de la production des pays non-membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et de l’OPEP+, explique le rapport.
L’institution de Bretton Woods prévoit, ainsi, un prix moyen annuel du Brent ramené à 73 dollars en 2025, son niveau le plus bas depuis quatre ans, contre 80 dollars le baril cette année.
Toutefois, dans le cas où le conflit au Moyen-Orient s’intensifiait d’ici la fin de l’année, une possible réduction de l’offre mondiale de pétrole de 2%, soit 2 millions de barils par jour, entraînerait des perturbations portant les prix à un pic de 92 dollars le baril.
Le rapport nuance que les producteurs de pétrole qui ne sont pas touchés par le conflit pourraient réagir en augmentant leur production, entraînant une stabilisation des cours du pétrole à une moyenne de 84 dollars le baril en 2025.
Selon les prévisions de l’institution financière, entre 2024 et 2026, les cours mondiaux des produits de base et des denrées alimentaires devraient respectivement chuter de 10% et de 9%, puis de 4% supplémentaires en 2025 avant de se stabiliser.
Ces prix resteront, cependant, supérieurs de près de 25% à leur niveau moyen sur la période 2015-2019, prévient la Banque mondiale.
Pour ce qui est des prix de l’énergie, l’on s’attend à un fléchissement de 6% en 2025, puis d’encore 2% l’année suivante, selon les prévisions de la Banque mondiale, qui prévient que “si cette double baisse devrait permettre aux banques centrales de maîtriser plus facilement l’inflation, une escalade des conflits armés risque de compromettre cet effort”.
“La chute des cours des matières premières et l’amélioration des conditions d’approvisionnement peuvent constituer un amortisseur contre les chocs géopolitiques”, explique Indermit Gill, économiste en chef et vice-président senior du Groupe de la Banque mondiale, qui remarque que “ces facteurs ne contribueront guère à atténuer les difficultés liées au coût élevé des denrées alimentaires dans les pays en développement”.
Le prix moyen de l’or devrait, lui, atteindre un niveau record cette année, avec une hausse de 21% par rapport à la moyenne de 2023, selon la Banque mondiale. Durant les deux prochaines années, son cours devrait rester 80% plus élevé que la moyenne des cinq années précédant la pandémie de Covid-19.