Dossier Cannabis licite : L’ANRAC, qui, quoi, pourquoi et comment

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Le programme de l’usage licite du cannabis, lancé par le Maroc à travers la publication de la loi précitée, vise des objectifs fondamentaux comprenant la mise en place d’un cadre légal permettant de développer les circuits d’usage médical et industriel du cannabis conformément aux engagements internationaux du Royaume et l'exploitation des opportunités qu’offre ce marché

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Quid avec MAP

Le Maroc a entamé ce jeudi la phase opérationnelle de la, mise en œuvre de l’exploitation licite du cannabis à des fins médicamenteuses et industrielles. L’Agence nationale de réglementation des activités relatives au cannabis (ANRAC), qui a tenu jeudi dernier son premier conseil d’administration a pour mission de prendre en charge ‘ensemble du circuit de l’opération, de la production au produit fini et sa commercialisation. L’ANRAC c’est quoi et pourquoi ? L’arsenal juridique pour l’application de la loi, que prévoit-il ? Quelles sont les régions autorisées pour la production et qu’en est-il des autres ? Le tarissement des circuits mafieux comment ? C’est à toutes ces questions que tente de répondre ce dossier.

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Abdelouafi Laftit - Le décret, dans son premier article, a nommément désigné la partie en charge de la tutelle sur l’Agence, à savoir le ministère de l’Intérieur

En plus du ministre de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit, plusieurs ministres se sont penchés jeudi 2 juin sur la mise en route de l’usage licite du cannabis. Pas moins de cinq : Le ministre des Affaires étrangères, celle de l’Economie et des Finances, celui de l'Agriculture, celui de l’Industrie et du Commerce et celui de l'Enseignement Supérieur, de la Recherche Scientifique et de l'Innovation. A ce cénacle, il faut ajouter des représentants des autorités gouvernementales en charge de la santé, de l’eau et de l’environnement, ainsi que des Directeurs généraux de l'Agence Marocaine de Développement des Investissements et des Exportations et de l’Office National de Sécurité Sanitaire des produits Alimentaires.

La première réunion du Conseil d'administration de l’Agence nationale de réglementation des activités relatives au cannabis (ANRAC) ne méritait pas moins pour structurer une action qui a fait polémique et continue suscitant les réserves de quelques psychiatres dont un de renom Jalal Taoufiq, et les condamnations des islamistes, notamment du PJD, et au sein du PJD, de l’inénarrable Abdalilah Benkirane qui y a trouvé en son temps, alors qu’il jouissait de sa retraité dorée, ses amis du parti restés au gouvernement ?

Les choses sérieuses vont donc commencer et l’ANRAC est le premier pas institutionnel de la assure la mise en œuvre de la loi relative aux usages licites du cannabis. Elle a en charge la stratégie de l’Etat dans le domaine de la culture, de la production, de la fabrication, de la transformation, de la commercialisation, de l’exportation du cannabis et de l’importation de ses produits à des fins médicales, pharmaceutiques et industrielles, indique un communiqué du ministère de l'Intérieur.

Gardien du temple et gendarme du chantier en quelque sorte, l’Agence est chargée aussi de réglementer et d’assurer le suivi et le contrôle de l’ensemble des opérations relatives au cannabis et à ses usages licites. Il n’est pas question de déroger aux engagements internationaux du Royaume, elle veillera en conséquence à ce qu’aucun détournement de l’opération ne vienne perturber le circuit. Du moins il faut l’espérer puisqu’elle est comptable de l’organisation et du développement des différentes étapes de cette activité, de la production des semences jusqu’à la commercialisation du produit final et du soutien à la recherche sur l’utilisation du cannabis dans les domaines médical, cosmétique et industriel. Elle se doit également de veiller à la simplification des procédures administratives en coordination avec les autorités administratives concernées, ainsi que l’orientation des activités illégales vers des activités licites, durables et génératrices de revenus. Ce qui n’est une mince affaire dont elle aura à éprouver les difficultés dans le feu de l’action. 

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Première réunion du conseil d’administration de l’ANRAC, le premier pas la mise en œuvre de la loi relative aux usages licites du cannabis. En approuvant l'organigramme et du statut de son personnel, l’Agence commence à prendre forme

Pour l’instant, la première réunion du conseil d’administration de l’agence a approuvé l'organigramme de l’Agence et du statut de son personnel, ainsi que sur son budget au titre de 2022.

Pour cette même année, son plan comprend plusieurs axes. Entre autres,  l’adoption des cahiers de charges fixant les critères techniques afférents aux activités de la culture, de la production, de la transformation et de l’industrialisation du cannabis, ainsi que de ses semences et des plantes, de la commercialisation, de l’exportation et de l’importation de ces produits à des fins industrielles. L’entame des procédures d’octroi des autorisations aux opérateurs nationaux et internationaux dans l’industrie du cannabis médical et industriel, aux sociétés de semences, aux pépinières, aux compagnies de transport. Et enfin la création des premières coopératives pour la transformation et l’industrialisation des produits locaux dont les membres sont des agriculteurs locaux, poursuit le communiqué.

Le programme de l’usage licite du cannabis, lancé par le Maroc à travers la publication de la loi précitée, vise des objectifs fondamentaux comprenant la mise en place d’un cadre légal permettant de développer les circuits d’usage médical et industriel du cannabis conformément aux engagements internationaux du Royaume et l'exploitation des opportunités qu’offre ce marché pour attirer des opérateurs internationaux, le soutien de l’investissement dans la transformation et l’industrialisation des produits extraits du cannabis, ainsi que la réorientation progressive des cultures illégales destructrices de l'environnement vers des activités légales durables et productrices de valeur et d'opportunités d’emploi.

Il s’agit aussi de la préservation du patrimoine national et de sa consolidation, ainsi que de la création d’un système rigoureux de suivi et de contrôle pour empêcher l’arrivée sur le marché du cannabis illégal et de ses dérivés.

 

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