E-commerce : De plus en plus un substitut au commerce traditionnel

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E-commerce : De plus en plus un substitut au commerce traditionnel

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Par Salma El Badaoui  (MAP)

Casablanca - Le e-commerce, un secteur qui a fait montre de résilience depuis le début de la crise liée à la pandémie de covid-19, continue à prospérer, modifiant ainsi le comportement du client marocain, devenu plus enclin que par le passé à l’achat en ligne.

Offres variées, tarifs intéressants, livraison à domicile rapide, ou encore un retour possible sans frais, les sites marchands ont déployé des stratégies bien ficelées poussant toute personne réfractaire à ce commerce digitale à sauter le pas.

Les récents chiffres du Centre monétique interbancaire (CMI) indiquent que les sites marchands et sites des facturiers affiliés au Centre monétique interbancaire (CMI) ont réalisé 4,5 millions d'opérations de paiement en ligne via cartes bancaires, marocaines et étrangères, pour un montant global de 1,8 milliard de dirhams (MMDH) durant le premier trimestre de cette année. Cette activité ressort ainsi en progression de 58,8% en nombre et 31% en montant par rapport au T1-2020.

Il est vrai que depuis la crise sanitaire, les internautes sont moins réticents à faire leurs achats en ligne. Cependant, ces nouvelles habitudes dans le mode de consommation des Marocains vont-elles se pérenniser après la pandémie ?

La crise sanitaire a donné un vrai coup de boost au e-commerce, relève Ismael Belkhayat, fondateur et gérant de l’une des start-ups dans l’activité e-commerce sur le marché national, expliquant que les consommateurs limitant leurs sorties, ont eu recours pour la première fois au e-commerce pendant le confinement et "c’est ainsi qu’ils se sont rendus compte de l’utilité des outils en ligne pour faire son shopping".

Au Maroc le secteur du e-commerce n’est qu’à ses débuts, profitant entre autres d’une utilisation intense des réseaux sociaux par les Marocains où des publicités de produits sont proposées.

"De nombreuses boutiques commencent sur Instagram ou Facebook et arrivent à ventre sans site web, la prise de contact se fait sur les réseaux sociaux, puis une négociation voit le jour sur WhatsApp et enfin la transaction se fait à la livraison", explique I. Belkhayate.

L’offre est devenue plus abondante puisque différents magasins contraints de fermer pendant le confinement n’ont eu d’autres choix que d’ouvrir une boutique en ligne pour continuer à écouler leur stock.

Ainsi, ces sites ont commencé à proposer du "cash on delivery" comme moyen de paiement permettant aux personnes encore réticentes à l’utilisation de leur carte bancaire en ligne de tester les services de certains sites, a-t-il dit, mettant l’accent sur l’augmentation des dépenses de communication de ces sites qui ont opté pour cette stratégie en vue notamment d'initier la population à ces nouveaux modes de consommation.

Interrogé sur la pérennité de ces nouvelles habitudes dans le mode de consommation des Marocains, M. Belkhayat estime qu’à l’issue de cette crise, "la consommation en ligne serait marquée par un recul, puis un regain permettant de retrouver les chiffres de la période actuelle".

"D’abord, les gens auront besoin de sortir et de rencontrer du monde et retourneront alors à une vie normale où le shopping se fait en magasins, mais progressivement, ils se rendront compte que les prix sont plus importants en magasin qu’en ligne" dit-t-il, notant que les charges supportées par les magasins devraient se répercuter automatiquement sur les prix de vente.

Dans un moyen terme "les consommateurs utiliseront alors les boutiques physiques pour faire du lèche vitrine, découvrir de nouveaux produits, tester les tailles, suite à quoi ils iront en ligne pour acheter ces mêmes produits à un prix moins cher".

Si les utilisateurs sont de plus en plus attirés par le Web pour effectuer leurs achats, Internet s’avère dans cette nouvelle vague un outil formidable pour comparer les prix et leur dénicher les meilleures offres en toute transparence. Une situation qui a certes fait décoller les ventes du e-commerce pendant cette période de crise, mais cette cadence se maintiendra-t-elle après la crise ? Sans doute que c’est l’inéluctabilité de l’e-commerce qui s’impose à l’échelle mondiale rythmé par le pouvoir grandissant des mastodontes des GAFA.

 

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