France, Italie et Espagne principaux principaux pourvoyeurs en migrants de retour

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Le Maroc est de plus en plus au cœur des problématiques liées au phénomène de la migration internationale. Considéré, jadis, comme pays d’émigration, notre pays est devenu, ces dernières années, un pays de transit et de séjour d’immigrés, en particulier ceux de l’Afrique subsaharienne. 

La bonne gouvernance des questions migratoires est tributaire de la mise en place d’un système d’informations fiables, intégrées et actuelles sur la migration, intégrant des données issues de recensements, d’enquêtes et de sources administratives, estime le HCP dans les conclusions de ses enquête sur la migration internationale en 2018 – 2019.

Cette enquête, qui s’inscrit dans le cadre du programme de coopération MEDSTAT mis en œuvre dans les pays du sud de la Méditerranée, vise à fournir, dans une première phase, des données représentatives, rétrospectives et comparatives sur les caractéristiques et le comportement des migrants actuels, des migrants de retour et des non migrants. La deuxième phase de cette enquête, dont la réalisation est prévue au premier trimestre de 2020, concerne la migration forcée et irrégulière.

La première phase de cette enquête a ciblé un échantillon de 15.076 ménages répartis en 8.144 ménages de migrants actuels, 4.072 ménages de migrants de retour et 2.860 ménages de non migrants. La collecte des données, effectuée sur support informatique, a été réalisée sur le terrain entre août 2018 et janvier 2019.

Cette note présente les premiers résultats relatifs à la première phase de l’enquête. Elle révèle les caractéristiques sociodémographiques et économiques des migrants actuels et des migrants de retour, ainsi que les intentions d’émigrer des personnes non migrantes. Les résultats détaillés de la première phase de cette enquête seront présentés et débattus lors d’un atelier prévu au premier trimestre de 2020.

Caractéristiques sociodémographiques des migrants actuels

Est défini comme étant un migrant actuel, toute personne de nationalité marocaine, âgée de 15 ans ou plus, qui était membre du ménage objet de l’enquête et qui réside actuellement à l’étranger. L’Enquête Nationale sur la Migration Internationale a couvert un échantillon représentatif de 11.780 migrants actuels.

Les migrants actuels sont majoritairement jeunes, de sexe masculin et mariés

Plus des deux tiers sont des hommes (68,3%). La proportion des femmes atteint son niveau le plus élevé parmi les 30-39 ans (34,4%) et le plus faible parmi les 60 ans et plus (2,9%). 

Pour ces migrants, un sur quatre est un jeune âgé de 15 à 29 ans (27,0%), les femmes sont relativement plus nombreuses que les hommes dans cette tranche d’âge, avec respectivement 32,8% et 24,4%. Un tiers est âgé de 30 à 39 ans (32,5%), avec des parts presque équivalentes entre hommes et femmes, respectivement 31,6% et 34,4%. La part des personnes âgées de 60 ans et plus est de 3,9%, 4,4% parmi les hommes et 2,9% parmi les femmes.

Il convient de noter qu’au moment de leur première émigration, l’âge moyen de ces migrants était de 25,3 ans, quasiment le même pour les hommes que pour les femmes, 25,4 ans et 25 ans.

Sept sur dix (72,7%) étaient célibataires à la première émigration et 26,2% mariés. Ces proportions sont quasiment inversées au moment de l'enquête, avec respectivement 33,6% et 62,4%. L'âge moyen au premier mariage est de 27,3 ans, 28,8 ans pour les hommes et 24,3 ans pour les femmes.

Un tiers de ces migrants ont atteint le niveau d’enseignement supérieur  

Au moment de l’enquête, 33,6% de ces migrants ont atteint le niveau d’enseignement supérieur, 24,5% l’ont achevé et 9,1% ne l’ont pas achevé. La part de ceux ayant le niveau secondaire qualifiant est de 17,4%, le niveau collégial 16,3% et le niveau primaire 16,9%. La part de ces migrants n’ayant aucun niveau d’éducation est de l’ordre de 10,2%.

Un sur quatre a une double nationalité, les femmes plus que les hommes

Plus de 7 de ces migrants sur 10 (71,9%) ont la nationalité marocaine uniquement, 27,4% ont acquis une autre nationalité, les femmes plus que les hommes avec respectivement 33,3% et 24,6%.

Plus de la moitié ont émigré pour des raisons liées à la recherche d’un emploi et le quart pour les études

Plus de la moitié (53,7%) ont émigré principalement pour des raisons liées à la recherche d’emploi ou à l’amélioration de leurs conditions de vie, 69,2% parmi les hommes et 20,5% parmi les femmes. L’éducation ou la poursuite d’études viennent en seconde position avec 24,8% (30,4% parmi les femmes et 22,3% parmi les hommes). Le regroupement familial ou le mariage sont évoqués par 20,9% d’entre eux, particulièrement parmi les femmes pour lesquelles cette proportion est de 48,7% contre 8% pour les hommes.

La France, l’Espagne et l’Italie attirent les trois-quarts de ces migrants

L’Europe prédomine en tant que destination d’émigration avec une part de 86,4%. La France vient en première position avec 31,1% suivie par l’Espagne (23,4%) et l’Italie (18,7%). L’Amérique du Nord attire 7,4% de ces migrants (3,8% pour le Canada et 3,6% pour les USA) et les pays Arabes 4,2%. 

Graphique 1 : Migrants actuels selon le pays d’accueil (%)

Source : HCP, Enquête Nationale sur la Migration Internationale 2018-2019

Deux tiers sont des actifs occupés, les hommes 2 fois plus que les femmes 

Dans l’ensemble, 2 sur 3 (64%) exercent une activité professionnelle dans leur pays d’accueil. La part des hommes actifs occupés, de l’ordre de 76%, est deux fois plus importante que celle des femmes (38,2%). Cette proportion varie nettement selon l’âge. Elle passe de 37,9% parmi les jeunes âgés de 15 à 29 ans à 79,6% parmi les 40-49 ans. Il convient de noter qu’une part non négligeable de ces migrants âgés de 60 ans et plus est toujours en activité (44,2%).

Sur le plan du statut professionnel, plus de 8 sur 10 (82,2%) sont des salariés, 69,4% avec contrat et 12,8% sans contrat. La part des indépendants est de 10,4% et celle des employeurs de 3,3%. Avec 13,6%, la proportion des indépendants est plus importante dans les nouveaux pays européens d’immigration (l’Italie et l’Espagne) que dans les Pays arabes (8,9%), les pays d’Amérique du nord (7,6%) et les anciens pays européens d'immigration (France, Belgique, Allemagne et Hollande) avec 7,1%.

Plus de 40% transfèrent de l’argent à leur ménage au Maroc

Plus de 4 sur 10 (42,3%) ont déclaré avoir transféré de l’argent aux membres de leur ménage d’attache ou à d’autres personnes au Maroc au cours des 12 derniers mois précédant l’enquête. La part des hommes est significativement plus élevée que celle des femmes, respectivement 49,4% et 26,7%. Cette proportion augmente avec l’âge, passant de 18,2% parmi ceux âgés de 15 à 29 ans à 63,2% pour les 60 ans et plus.

Les migrants actuels résidant dans les nouveaux pays européens d'immigration sont plus nombreux à transférer de l’argent au Maroc avec une part de 55,3%, suivis par ceux des pays arabes (45,5%), ceux des anciens pays européens d'immigration (32%) et ceux des pays d’Amérique du nord (27,1%).

Les bénéficiaires de ces transferts sont en premier lieu les parents (69,9%), avec un avantage pour la mère (38,1%) par rapport au père (31,8%), suivis par le conjoint (17,5%) et d’autres personnes au Maroc (9,3%).

La majorité (80,3%) ont déclaré transférer de l’argent au Maroc plus d’une fois par an et 19,7% une fois par an.  

Très peu de migrants investissent au Maroc

Seuls 3,9% de ces migrants ont déclaré avoir réalisé des projets d’investissement au Maroc, 3,4% parmi les hommes et 1,8% parmi les femmes. Cette proportion augmente avec l’âge, passant de 2,4% pour ceux âgés de 30 à 39 ans à 3,8% pour les 40-49 ans, à 6,7% pour les 50-59 ans et à 8,2% pour ceux âgés de 60 ans et plus. 

Les principaux secteurs d’investissement sont l’immobilier avec une part de 40,7%, l'agriculture (19,0%), la construction (16,6%), le commerce (5,5%), la restauration et les cafés (4,5%) et les autres services (6%).

Les raisons qui freinent leurs investissements dans leur pays d’origine sont liées notamment au manque ou à l’insuffisance de capital (38,9%), aux procédures administratives compliquées (14%), au faible appui financier ou manque d’incitations fiscales (8,6%), à la corruption et au favoritisme (7,5%) et à leur faible expérience et formation (5,5%).

Caractéristiques sociodémographiques des migrants de retour

Le migrant de retour est défini comme étant tout membre du ménage enquêté, né au Maroc, qui a vécu à l’étranger pendant au moins 3 mois et qui est rentré au Maroc depuis le 1er janvier 2000 et était âgé de 15 ans ou plus à son retour. L’enquête a couvert un échantillon représentatif de 4.635 individus migrants de retour.

8 migrants de retour sur 10 résident en milieu urbain et plus de la moitié dans 3 régions

Selon les résultats de l’enquête, le nombre total de ces migrants au Maroc depuis l’année 2000 s’élève à 187.566 individus et 81,2% d’entre eux résident dans les villes.

Trois régions sont les plus attractives en concentrant un peu plus de la moitié (51,6%) de ces migrants. Il s’agit des régions de Casablanca-Settat avec 21,4%, Rabat-Salé-Kénitra (15,7%) et Béni-Mellal-Khénifra (14,5%). Les régions de Tanger-Tétouan-Al Hoceima, l’Oriental et Marrakech-Safi sont dans une situation intermédiaire et accueillent chacune environ 10% d’entre eux. Enfin, les régions de Fès-Meknès (6,9%), Souss-Massa (5,1%), Draa-Tafilalet (3,7%) et les trois régions du Sud (2,9%) enregistrent les proportions les plus faibles.

Graphique 2 : Répartition des migrants de retour (%) selon la région de résidence

Source : HCP, Enquête Nationale sur la Migration Internationale 2018-2019

Ces migrants sont en majorité des hommes 

La structure par sexe de ces migrants révèle une nette prédominance des hommes avec 71,9% contre 28,1% de femmes. Cet écart est relativement plus important en milieu rural avec 86,4% d’hommes et 13,6% de femmes qu’en milieu urbain avec respectivement 68,6% et 31,4%. 

Graphique 3 : Migrants de retour (%) selon le milieu de résidence et le sexe

Source : HCP, Enquête Nationale sur la Migration Internationale 2018-2019

Plus de la moitié de ces migrants sont âgés de 15 à 39 ans 

Les résultats de l’enquête révèlent que le retour de migration touche tous les âges. Il est plus élevé parmi les jeunes âgés de 15 à 39 ans avec 52,5% (54,7% en milieu urbain et 42,7% en milieu rural). Environ 16,4% sont âgés, au moment du retour, de 40 à 49 ans et 14,6% de 50 à 59 ans. Enfin, les personnes âgées de 60 ans et plus représentent 16,5%, avec une prédominance du milieu rural (23,7% contre 14,9% pour le milieu urbain). 

Tableau 1: Répartition des migrants de retour (%) selon le milieu de résidence et le groupe d’âge au moment du retour 

  

Milieu de résidence

Groupe d'âge au moment du retour

Total

15-29

30-39

40-49

50-59

60 et +

Urbain

30,4

24,3

16,5

13,9

14,9

100,0

Rural

19,3

23,4

15,9

17,8

23,7

100,0

Total

28,3

24,2

16,4

14,6

16,5

100,0

Source : HCP, Enquête Nationale sur la Migration Internationale 2018-2019

Près des trois-quarts proviennent de France, d’Italie et d’Espagne

La France, l’Italie et l’Espagne qui constituent les principaux pays d’accueil des marocains résidant à l’étranger, sont également les principaux pourvoyeurs en migrants de retour avec respectivement 32%, 22,2% et 19,1%. Les autres pays sont la Libye (3,1%), la Hollande (2,7%), les USA (2,4%), l’Allemagne (2,2%), les Emirats Arabes Unis (2,1%) et le Canada (2,0%).

Graphique 4: Migrants de retour selon le pays de résidence (%)

Source : HCP, Enquête Nationale sur la Migration Internationale 2018-2019

En ce qui concerne les femmes, la proportion la plus élevée parmi ces migrants provient de la France, pays traditionnel d’immigration des Marocains, avec 38%, suivie par l’Italie (20,3%) et l’Espagne (11%).  

Même constat en ce qui concerne l’âge, dans la mesure où la France se positionne comme le plus grand pourvoyeur de migrants de retour âgés de 60 ans et plus avec une part de 50,4%, devançant de loin l’Italie (13,5%) et l’Espagne (12,9%), nouveaux pays d’immigration.

Un quart ont un niveau d’enseignement supérieur, les femmes plus que les hommes

Un peu plus du quart de ces migrants ont le niveau d’enseignement supérieur (28,5%) avec une prédominance des femmes avec 39,1% contre 24,3% pour les hommes. Ceux ayant le niveau collégial sont de l’ordre de 13,6% et le niveau secondaire qualifiant de l’ordre de 13,2%.

Il y a lieu de noter que près du quart (24,5%) ne dispose d’aucun niveau d’instruction, presque à égalité entre hommes et femmes avec respectivement 24,2% et 25,4%.

Le regroupement familial est la raison principale du retour 

Depuis l’année 2000, le regroupement familial ou le mariage constituent la raison principale du retour avec une part de 27,3%. Ce motif concerne plus les femmes (44,4%) que les hommes (20,5%). Selon les pays de provenance, le regroupement familial est plus récurrent parmi ceux issus des pays d’Amérique du nord avec 41% et des anciens pays européens d’immigration avec 29,6%.

Les contraintes liées au travail, à savoir le chômage, les mauvaises conditions de travail et la fin du contrat de travail, viennent en deuxième position avec 15,2%, les hommes étant plus touchés que les femmes avec respectivement 17,8% et 8,9%.

La retraite se situe en troisième position comme raison du retour avec 14,2%, les hommes (18,3%) plus que les femmes (3,5%). 

Les autres raisons évoquées sont principalement la nostalgie de retourner au pays d’origine (7,6%), les expulsions et refoulements (6,1%), l’éducation et formation des enfants (6%), les raisons de santé (4,2%) et le désir d’investir dans le pays d’origine (3,4%).

Ce migrant, lui-même, est dans la majorité des cas celui qui a pris la décision de retourner dans le pays d’origine avec une part de 83% (85,2% parmi les hommes et 76% parmi les femmes). Les autres membres de la famille n’interviennent que rarement, sauf pour les femmes pour lesquelles le conjoint est à l’origine de la décision du retour dans 18,3% des cas.

La moitié des hommes et le quart des femmes de retour d’émigration sont des actifs occupés 

Au moment de l’enquête, le type d’activité de ces migrants est dominé par le statut des actifs occupés (44,5%), les hommes (51,2%) beaucoup plus que les femmes (27,2%). Les inactifs constituent 42,3% notamment les retraités (17,3%), les femmes au foyer (14,4%) et les étudiants (2,2%). La part des chômeurs est de 13,2%, 14,7% parmi les hommes et 9,2% parmi les femmes.

Par ailleurs, un peu moins de la moitié des migrants de retour actifs (45,5%) sont des salariés, les femmes plus que les hommes, respectivement 64,7% et 42,1%. Les indépendants viennent en deuxième position avec 38,6%, les hommes (41,9%) plus que les femmes (21,7%). La part des employeurs est de 9% (10,3% parmi les femmes et 8,8% parmi les hommes) et celle des aides familiales représente 4,6% (5,1% parmi les hommes et 1,8% parmi les femmes).  

14% de ces migrants investissent au Maroc, essentiellement dans le commerce

Ceux qui ont déclaré avoir investi au Maroc sont de 14%, 16,7% parmi les hommes et 7,1% parmi les femmes. Une infime minorité de ces migrants a déclaré avoir investi à l’étranger (1,7%).  

Les principaux secteurs d’investissement sont le commerce avec 25,4%, l’agriculture (17,3%), les cafés et les restaurants (11,4%), l’immobilier (8,7%), la construction (6,7%) et l’industrie (2,9%).

Selon eux, les raisons les empêchant d’investir au Maroc sont principalement le manque ou l’insuffisance de capital avec 36%, les difficultés et contraintes administratives (15,6%), l’absence de motivations fiscales et d’aides financières (12%), la corruption et le favoritisme (9,5%) et le manque d’expérience ou de formation (6%). 

1 - intentions d'émigrer des personnes non migrantes

Au sens de l'enquête, le non migrant est défini comme étant toute personne membre du ménage, âgée de 15 à 59 ans qui n’a jamais résidé à l’étranger ou qui y a résidé pour une durée inférieure à 3 mois. L’enquête a couvert un échantillon de 5.765 individus non migrant.

Forte propension à l’émigration parmi les jeunes  

Près du quart (23,3%) des non migrants ont l’intention d’émigrer. L’intention d’émigrer ne varie pas selon le type de ménages. Elle est de 23,3% parmi les non migrants issus des ménages n’ayant aucun migrant (ménage non migrant) et de 23,8% parmi ceux issus des ménages ayant au moins un migrant (ménage migrant).

Cependant, l’intention d’émigrer varie de manière significative selon le sexe, l’âge et le niveau d’instruction. Elle est le fait de 28,6% des hommes contre 17,7% des femmes et de 40,3% pour les personnes âgées de 15 à 29 ans contre 10,3% pour les 45-59 ans. 

Elle est également le fait de 25% de ceux ayant le niveau d’études secondaires ou supérieures contre 12,4% pour ceux n’ayant aucun niveau d’instruction. En outre, 4 non migrants ayant suivi une formation professionnelle sur 10 (40,6%) ont l’intention d’émigrer.

La région de l’Oriental vient en tête des intentions d’émigrer

41,1% des non migrants de la région de l’Oriental souhaitent émigrer à l’étranger, suivis de ceux de Tanger-Tétouan-Al Hoceima (30,8%), de Marrakech-Safi (26,7%) et de Drâa-Tafilalet (26,2%). Les autres régions enregistrent des proportions inférieures à la moyenne nationale (23,3%). La région de Souss-Massa enregistre la proportion la plus faible (10,5%).

La moitié des non migrants chômeurs ont l’intention d’émigrer

L’intention d’émigrer est relativement plus élevée parmi les non migrants chômeurs (50,9%). Les actifs occupés expriment également, de leur côté, une intention d’émigrer avec une proportion de 21,9%. 

Les raisons économiques sont le principal motif de l’intention d’émigration

Avec 70%, les raisons économiques constituent le principal motif avancé par ceux ayant l’intention d’émigrer suivies des raisons sociales (24,4%). Les raisons économiques sont plus élevées parmi les ménages sans migrants (70,2%) que parmi les ménages avec migrants (64,6%). A l’opposé, les raisons sociales sont plus élevées parmi les ménages avec migrants (31,3%) que parmi ceux sans migrants (24,2%). 

Les raisons d’émigrer diffèrent selon le sexe. Si pour les hommes, les motifs sont strictement d’ordre économique avec 79,7%, elles sont, pour les femmes, à la fois d’ordre économique (53,8%) et social (38,1%). 

Graphique 5: Raisons de l’intention d’émigrer selon le sexe (en%)

Source : HCP, Enquête Nationale sur la Migration Internationale 2018-2019

L’Europe reste la région de destination préférée des personnes ayant l’intention d’émigrer 

L’Europe arrive en tête des destinations des personnes interrogées avec 80% des choix exprimés. Viennent ensuite, les pays de l’Amérique du Nord avec 8,8% et les pays arabes (2,8%). 

ménages et migration internationale

Près d’un ménage sur dix est concerné par la migration 

Sur une population de 8,1 millions de ménages en 2018, 8,4% sont touchés par la migration, c'est-à-dire, ont soit un membre émigré soit de retour d’émigration, ou les deux à la fois.

La femme chef de ménage est plus présente dans les ménages de migrants 

L’accès des femmes au statut de chef de ménage reste tributaire de la présence dans le ménage de l’un ou des deux phénomènes de migration. En effet, si pour les ménages non migrant, 14,7% sont dirigés par une femme, cette proportion atteint 33,5% pour les ménages de migrants actuels. 

Forte présence des chefs de ménage aux âges avancés dans les ménages migrants 

L’âge moyen des chefs des ménages de non migrants est relativement inférieur à celui des chefs de ménages migrants, respectivement 51,3 ans et 62 ans. En outre, 58,4% des chefs de ménages migrants sont âgés de 60 ans et plus contre 27,1% parmi les ménages de non migrants.  

Pour les chefs de ménages migrants, moins d’hommes actifs occupés et plus de femmes au foyer 

La proportion des chefs de ménage hommes actifs occupés est de 77,4% pour les ménages non migrants contre 44,5% pour les ménages migrants. Celle des femmes au foyer chef de ménage est de 49,6% parmi les non migrants contre 70,4% parmi les migrants. 

Les ménages migrants se perçoivent moins défavorisés 

Seulement 13,7% des ménages migrants se considèrent appartenir à la classe pauvre contre 36,6% pour les ménages non migrants. Parallèlement, les ménages migrants sont plus nombreux à se considérer parmi la classe moyenne (52,2%) contre 31,7% chez les ménages non migrants. La part des ménages migrants qui s’estiment appartenir aux classes sociales supérieures (entre classe moyenne et classe aisée ; classe aisée) atteint 9,1% contre 6,1% pour les ménages non migrants.

Graphique 6 : Perception de la classe sociale d’appartenance et type de ménage

Source : HCP, Enquête Nationale sur la Migration Internationale 2018-2019

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