économie
Enquête du Haut-Commissariat au Plan : Le Maroc est pessimiste
Le Haut-Commissariat au Plan a produit une enquête de conjoncture auprès des ménages relatifs au quatrième trimestre de l'année 2017. Les résultats sont, pour la majorité, négatifs, mais quelques points ont fait l’objet d’une amélioration. Récapitulatif
L’optimisme n’est pas de mise
On commence avec le niveau de vie des ménages. 35 % des marocains déclarent une dégradation de ce niveau de vie au cours des 12 derniers mois. La qualité et quantité des biens et services qu’une personne ou une population entière peut s’approprier semble s’amenuiser pour les marocains.
Le chômage fait aussi l’objet d’une perception négative. 72.8% s’attendent à une hausse du chômage. Un chiffre ahurissant témoignant de la confiance accordée au gouvernement pour redresser la barre de l’emploi. Lié à cela, la perception de la conjoncture perçue comme peu propice à l’achat de bien durable. 53.8% estiment que ce n’est pas le moment d’acheter, ce qui est compréhensible au vu du niveau d’activité et de la précarité du travail au Maroc actuellement.
La situation financière fait aussi l’objet d’un vrai pessimisme. Un tiers des ménages déclarent s’endetter ou puiser dans leurs épargnes pour couvrir leurs dépenses. 80% des marocains savent pertinemment qu’ils n’auront pas les moyens d’épargner. La situation financière des ménages s’étant dégradée pour 31.4% d’entre eux, ce qui complexifie l’épargne encore plus.
Le prix des produits alimentaires est une peur présente chez les familles marocaines. 88.9% estiment que les prix des produits alimentaires vont augmenter. Joindre les deux bouts s’avère de plus en plus difficile dans la perception du peuple marocain.
Deux secteurs capitaux font aussi l’objet de critiques : l’enseignement et la santé. Critique en accordance avec le constat du HCP, qui avait souligné l’exceptionnelle croissance négative des services de l’éducation et de la santé en 2017. Ainsi, 45.4% déplorent une détérioration de l’enseignement et 60% affirment que les services de santé se sont détériorées.
Quelques lueurs d’espoir
Après un discours royal critiquant l’Administration marocaine, il semble que 61.% des ménagesontune perception positive quant à l’évolution de la qualité des prestations administratives.
Ce n’est pas tout, les marocains ressentent une amélioration de la qualité de l’environnement. En 2017, 48,7% des ménages pensent que la qualité de la situation en matière de protection de l’environnement au Maroc s’est améliorée et 19,6% considèrent qu’elle aurait régressée.
Malheureusement on constate que le bilan est largement négatif, l’optimisme est de mise que pour trop peu de domaines. Les marocains sont-ils trop pessimistes ou simplement trop réalistes ?