économie
La demande mondiale de pétrole aurait atteint un pic en 2019, selon un cabinet norvégien
Oslo - La demande mondiale de pétrole et les émissions de dioxyde de carbone ont probablement atteint un pic en 2019, en raison de l'impact durable de la pandémie de Covid-19, a indiqué mercredi le cabinet de conseil en énergie DNV GL.
La société basée en Norvège, qui conseille à la fois les compagnies pétrolières et d'énergie renouvelable sur la gestion des risques et la technologie, a estimé que la consommation mondiale d'énergie serait inférieure de 8% en 2050 par rapport aux estimations précédentes à cause de la pandémie.
"Des changements de comportement durables dans les habitudes de voyage, de déplacement et de travail réduiront la consommation d'énergie et diminueront la demande de combustibles fossiles dans le secteur des transports ainsi que dans la production de fer et d'acier", a écrit DNV GL dans son rapport sur l'impact de la pandémie de Covid-19 sur la demande de pétrole et les émissions de CO2.
"Alors que nous nous attendons à une reprise de la demande de pétrole l'année prochaine, nous pensons qu'il est probable qu'elle n'atteindra jamais les niveaux observés en 2019", a déclaré Sverre Alvik, directeur des perspectives de transition énergétique de DNV GL.
L'Agence internationale de l'énergie a indiqué le 16 juin qu'elle ne s'attendait pas à ce que la demande de pétrole revienne à son niveau pré-pandémique avant 2022, en raison d'une baisse des voyages en avion.
DNV GL avait précédemment prédit que la demande de pétrole atteindrait un plateau en 2022.
Le scepticisme croissant à l'égard de la demande mondiale de pétrole à long terme dans un monde post-pandémique fait pression sur les sociétés pétrolières pour qu'elles revalorisent leurs actifs.
Shell a déclaré mardi qu'elle annulerait des actifs d'une valeur pouvant atteindre 22 milliards de dollars après que la crise du coronavirus a fait baisser la demande de pétrole et de gaz et affaibli les perspectives des prix de l'énergie.
Les énergies renouvelables semblent, en revanche, bénéficier de la crise, car lorsque la demande totale d'énergie diminue, les sources les moins chères, telles que l'énergie éolienne et solaire, sont préférées aux combustibles fossiles, a souligné Alvik.
Alors que les émissions mondiales de CO2 ont également probablement atteint un sommet en 2019, la baisse attendue à l'avenir ne serait pas suffisamment prononcée pour atteindre les objectifs de l'accord de Paris sur le climat, de sorte que d'autres mesures telles que la capture et le stockage du carbone (CSC) et une plus grande utilisation de l'hydrogène seraient nécessaires, conclut le rapport.