Le tourisme international ne retrouverait son niveau pré-Covid qu’en 2024 (OMT)

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Au Maroc, la fermeture des frontières suite à la propagation d’Omicron dans le monde avant le rush touristique de la fin d’année a fini par anéantir les espoirs d’un rebond plus ou moins rapide. Ce qui a contraint le gouvernement à approuver le 17 janvier 2021 un plan d’urgence d'un montant de 2 milliards de dirhams (MMDH) pour le soutien du secteur.

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Les arrivées de touristes internationaux dans le monde ne devraient retrouver leur niveau d'avant pandémie qu'en 2024, selon un baromètre publié mardi par l'Organisation mondial du tourisme (OMT), qui prévoit un début d'année 2022 encore "perturbé" par le variant Omicron.

Selon l'agence onusienne basée à Madrid, le nombre d'arrivées de touristes internationaux a progressé de 4% dans le monde l'an dernier par rapport à 2020, tout en restant inférieur de 72% à celles de 2019, année ayant précédé le début de la pandémie de Covid-19.

"Le rythme du redressement" est resté "lent et inégal d'une région du monde à l'autre en raison des différences" relatives aux "restrictions sur la mobilité, (aux) taux de vaccination et (aux) niveaux de confiance des voyageurs", explique l'OMT.

Au Maroc, le tourisme parmi les secteurs les plus touchés

Au Maroc le tourisme représentait en 2018 1,14 million d’emplois, réalisait un chiffre d’affaires de 76,4 milliards de dirhams (7,2 milliards d’euros) et contribuait au produit intérieur brut à hauteur de 3,3 % (6,5 % en ajoutant l’artisanat de service). Si en 2019 les recettes du secteur touristique avoisinaient 80 milliards de dirhams (7,5 milliards d'euros) pour 13 millions de touristes, elles avaient chuté de 65% début 2021, à 28 milliards de dirhams, selon des chiffres officiels. Les nuitées d'hôtel ont suivi la même tendance en s'effondrant de 25,2 millions en 2019 à 7 millions en 2020, soit une diminution de 72%. La fermeture des frontières suite à la propagation d’Omicron dans le monde avant le rush touristique de la fin d’année a fini par anéantir les espoirs d’un rebond plus ou moins rapide. Ce qui a contraint Le gouvernement à approuver le 17 janvier 2021 un plan d’urgence d'un montant de 2 milliards de dirhams (MMDH) pour le soutien du secteur.

Cette mesures concernent le prolongement du versement de l’indemnité forfaitaire de 2000 dirhams durant le premier trimestre 2022, pour l’ensemble des employés du secteur du tourisme, les transporteurs touristiques et les restaurants classés, ainsi que le report des charges dues à la CNSS pendant 6 mois pour ces mêmes employés.

Ce plan d’urgence prévoit d’établir un moratoire relatif aux échéances bancaires sur une durée pouvant aller jusqu’à 1 an, pour les hôteliers et les transporteurs touristiques. Les intérêts intercalaires seront pris en charge par l’État pour une période équivalente aux mois de non activité en 2021, ainsi que le premier trimestre 2022.

Il s’agira également de la prise en charge par l’État de la taxe professionnelle due par les hôteliers en 2020 et en 2021, et de l’octroi d’une subvention de l’État au secteur de l’hôtellerie, pour un montant global de 1 MMDH. L’objectif de cette aide est de soutenir l’effort d’investissement (entretien, rénovation, formation…) des hôtels souhaitant se préparer à un redémarrage rapide de l’activité dès la réouverture des frontières.

Dans le reste du monde, guère mieux

En Europe et dans les Amériques, les arrivées de visiteurs étrangers ont ainsi rebondi respectivement de 19% et 17% sur un an. Au Moyen-Orient, elles ont au contraire reculé de 24% par rapport à 2020, tandis qu'en Asie-Pacifique, elles ont chuté de 65% et restent inférieures de 94% au niveau de 2019.

Pour 2022, les experts de l'OMT jugent les perspectives "plus favorables", même si la situation devrait rester "perturbée" en début d'année, en raison de la vague récente de cas de Covid-19, dopée par le variant Omicron.

Les arrivées de touristes internationaux devraient grimper de "30% à 78%" par rapport à 2021, tout en restant très inférieures à 2019. Selon une majorité d'experts, le retour au niveau pré-pandémie n'interviendra ainsi "qu'en 2024" voire après.

Le redémarrage du tourisme international est attendu avec impatience par les professionnels du secteur mais aussi par de nombreux pays, dont l'économie a été mise à mal par la pandémie.

Selon l'OMT, la "contribution économique du tourisme" a ainsi plafonné à 1.900 milliards de dollars (1.675 milliards d'euros) l'an dernier dans le monde. Un chiffre très éloigné des 3.500 milliards de dollars (3.090 milliards d'euros) rapportés par le secteur en 2019.

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