économie
PSA et Renault restent ''totalement'' impliqués dans leurs sites au Maroc (CCFA)
Bruno Le Maire ministre français de l’Economie
Paris - Le Comité des Constructeurs Français d'Automobiles (CCFA) a affirmé, jeudi, que les groupes PSA et Renault "restent totalement impliqués dans leurs sites au Maroc".
Approché par la MAP suite aux dernières déclarations du ministre de l’Economie Bruno Le Maire qui a conditionné toute aide de l’Etat au secteur automobile français, durement touché par la crise du Coronavirus, à une relocalisation dans l’Hexagone, le CCFA a affirmé que « notre position officielle est que PSA et Renault restent totalement impliqués dans leurs sites au Maroc et qu’il n’y a aucune remise en cause de la part des constructeurs français».
Mardi sur BFMTV, le ministre français de l’Economie a déclaré que les constructeurs français devront relocaliser pour bénéficier du soutien de l'Etat en ces temps de crise.
"Je pense que l'industrie automobile française a trop délocalisé, elle doit pouvoir relocaliser certaines productions", a indiqué Bruno Le Maire.
"Si on dit aux constructeurs automobiles nous sommes prêts à vous aider, nous sommes prêts à améliorer par exemple les primes à la conversion, nous sommes prêts à regarder ce qui peut améliorer votre compétitivité sur les sites de production français, la contrepartie ça doit être quelle relocalisation est-ce que vous envisagez", a-t-il estimé.
En 2019, PSA a réalisé 36% de sa production mondiale en France alors qu'au sein du groupe Renault ce chiffre s'élevait l'an passé à près de 18%.
Deux des modèles phare de la production nationale, les citadines Peugeot 208 et Renault Clio, ne sont ainsi plus fabriqués en France. La Clio 5 est essentiellement assemblée en Turquie et en Slovénie alors que la 208 est produite en Slovaquie et au Maroc.
Ce n’est pas la première fois que le ministre français de l’Economie évoque l’idée de la relocalisation en France.
Déjà en décembre dernier, Bruno Le Maire avait critiqué le modèle de la délocalisation de la filière automobile qui est, selon lui, « un échec ».
"Je redis à quel point le modèle sur lequel nous avons avancé depuis 20 ans est un modèle obsolète. Délocaliser, perdre des emplois, réimporter du CO2, c'est fini et je ne donnerai plus mon blanc-seing à ce type de construction industrielle qui est mauvaise pour notre industrie et mauvaise pour les Français. Je ne vois pas pourquoi les contribuables français paieraient pour des aides qui ensuite se traduisent par des délocalisations et des réimportations de CO2", avait alors lancé le ministre devant l’ensemble des professionnels de la filière automobile.
Les constructeurs justifient en partie cette politique pour des raisons de coûts de production, "cela n'a aucun sens", avait-il encore asséné, avant d’annoncer le lancement d’une mission pour évaluer d'éventuelles relocalisations.
Pour le Medef, le patronat français, la relocalisation des productions n’est pas réalisable à court terme.
« On reproche à l’industrie européenne d’avoir délocalisé, mais ce mouvement s’est produit sous la pression des prix et des clients, parce que la compétitivité du site France n’était plus au bon niveau. Il ne s’agit pas de produire aussi bon marché qu’en Asie, mais de trouver un juste milieu », a estimé le Président du Medef Geoffroy Roux de Bézieux, dans un entretien mercredi au journal Le Monde.
« On ne reviendra pas complètement en arrière sur l’évolution des chaînes de valeur. Mais cette crise a montré qu’on est parfois allé trop loin dans certains secteurs stratégiques, et à l’intérieur même des entreprises. Cela a un coût : un masque produit en France sera plus cher que son équivalent en Chine », a-t-il encore dit.
En France, l’industrie automobile est l’un des secteurs les plus touchés par la crise économique induite par le coronavirus, aux côtés de l’aérien, la construction, l’hôtellerie et la restauration.
Récemment, le Comité des constructeurs français d'automobiles a annoncé qu’il table sur une baisse de 20 % du marché sur l'année.