Environnement
COP22 : Au jour le jour, comme si vous y étiez - J2
Pendant toute la durée de la COP22, notre rédaction vous fera un récapitulatif quotidien des principaux évènements de la conférence des parties, afin de vous faire vivre les meilleurs moments de cet événement international… Comme si vous y étiez.
Les peuples et communautés autochtones, l’Afrique et l’eau, les championnes du climat, le Maroc reconnu leader dans le solaire par la Banque Mondiale, les assurances indicielles et Loubna et Hicham, les pilotes de ligne qui permettent à un petit village de s'élever. Le mardi 8 novembre, nous sommes toujours dans les meilleures conditions possibles. Compte rendu.
Les peuples et communautés autochtones et les savoir-faire traditionnels
Cet après-midi, un side event organisé par le comité de coordination des peuples autochtones d’Afrique s’est tenu dans la zone verte sur les thématiques suivantes : la migration, l’adaptation et le changement climatique en Afrique.
La tchadienne Diva Chavi et la kenyane Aniece Lena ont animé l’événement en partageant leurs vécus avec l’audience et en démontrant la teneur que ces problématiques ont sur leurs quotidiens. Hamdani Mohamed, membre de l’IPACC au Maroc a notamment mis en exergue les modèles coutumiers nord-africains pour la gestion collective des ressources.
Cependant, évoquer des problématiques n’était pas le seul but de cette conférence, c’était également l’occasion de donner des pistes de solution. Ainsi Nigel Crawhall, directeur de l’IPACC dira « notre message pour la COP22 est qu’il faut aussi investir dans les populations sur le terrain ».
Le pavillon Maroc reçoit des ministres africains en charge de l’eau
Les ministres africains en charge de l’eau ayant pris part au side event organisé par le Pavillon Maroc ont souligné la nécessité de placer les questions hydriques au centre de l’agenda COP22, à la lumière des conséquences dramatiques du changement climatiques sur les ressources en eau.
A ce sujet, Charafat Afilal, ministre déléguée chargée de l’eau dira que « le changement climatique cause des dégâts sur le cycle de l’eau entrainant des répercussions sur les écosystèmes des sociétés et entravant la réalisation des objectifs de développement durable en Afrique ». Elle a affirmé que le momentum constaté en termes d’amélioration de la résilience de l’eau avait été renforcé à la COP21 et consolidé davantage à l’occasion de la Conférence internationale pour l’eau et le climat, qui avait débouché sur l’adoption de l’Appel de rabat : « De l’eau pour l’Afrique ».
Par ailleurs, le Président d’honneur du Conseil mondial de l’eau, Loïc Fauchon, a salué les efforts conduits par le roi Mohammed VI permettant de considérer l’eau comme un des défis climatiques principaux de la COP22.
Les ministres du Burkina Faso et du Tchad, eux, ont mentionné les défis auxquels font face leurs pays respectifs dans la lutte contre les conséquences du changement climatique sur l’eau.
Hakima El Haité et Laurence Tubiana, deux championnes du climat
L’Agenda global de l’Action, initié en 2014 à l’occasion de la COP20 à Lima et confié à Hakima El Haité et Laurence Tubiana, vient d’être officiellement lancé ce 8 novembre, à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC). Il permet d’appuyer les engagements pris par les Etats en accordant une place officielle aux acteurs non-étatiques et à leurs initiatives.
Durant la COP22, il mettra en place un programme de 9 journées thématiques : forêts, eau, industrie et business, résilience des villes, bâtiments, énergie, transport, océans et agriculture. Près de 20 conférences sectorielles sont également prévues avec plus de 150 intervenants.
Les acteurs non-étatiques s’engagent dans plus de 12 500 initiatives
Le 17 novembre, Laurence Tubiana et Hakima El Haité co-organisent pour la première fois l’événement sur l’action climatique durant lequel elles présenteront leurs recommandations pour la suite de leur mission.
Sur la plateforme Non-State Actors Zone Climate Action (NAZCA), plus de 12 500 engagements ont été déposés, dont plus de 2 500 de la part des villes et un peu plus de 2 100 de la part des entreprises.
Le Maroc reconnu leader dans l’énergie solaire à un événement de la Banque mondiale
Ali Zerouali, Directeur de la coopération et des partenariats de l’Agence marocaine pour l’énergie solaire (MASEN) était l’un des conférenciers invité à un side event tenu au Pavillon africain aujourd’hui autour de la promotion de l’énergie solaire dans le continent.
À l’heure actuelle, l’énergie solaire ne représente environ que 0,5% de l’énergie produite dans les pays d’Afrique subsaharienne.
Selon Charles Cormier, Practice Manager pour l’énergie et les extractibles à la Banque mondiale, les challenges du développement de capacité solaire ne sont pas la construction d’installations, mais surtout le financement et le stockage de l’énergie solaire. Le Groupe de la Banque mondiale entend lever 16 milliards de dollars d’ici 2018 pour l’énergie solaire, l’hydroélectricité et les projets d’énergie géothermique sur le continent. Le groupe mobilisera également 1,8 milliard de dollars d’ici à Juin 2017 pour des projets solaires intégrés au réseau dans divers pays, y compris l’Ethiopie, le Sénégal et la Zambie.
Les assurances indicielles, un moyen clé d’aider les petits agriculteurs d’Afrique à s’adapter au changement climatique
« Les plantations africaines alimentées par les pluies ressentent déjà les conséquences du changement climatique sur leurs productions. Il est donc urgent de mettre en place des mécanismes d’adaptation permettant de faciliter l’accès au financement à travers le développement d’un système d’assurances indicielles ciblant les petits agriculteurs » tel est le message lancé par les participants d’un side event tenu au Pavillon Maroc de la COP22.
Durant cet événement, organisé par l’Agence marocaine pour le développement agricole (ADA) en partenariat avec l’Agence française pour le développement et le Fonds français pour l'environnement mondial, les participants ont souligné la vulnérabilité de l’agriculture africaine au changement climatique, ce dernier affectant les rendements des petites exploitations avec des sécheresses récurrentes et des conditions météorologiques désordonnées.
Tout au long de la COP22, d’autres thèmes seront explorés tels que migration, résilience et santé ; les industries côtières ; transport, innovation et océan ; héritage et sécurité ; genre et santé ; finance et énergie.
Loubna et Hicham, les pilotes de ligne qui permettent à un petit village de s´élever
Loubna et Hicham Guenoun sont pilotes de lignes. Investis dans diverses associations caritatives durant des années, ils ont voulu que leurs actions soient inscrites dans la durée. Leur décision était prise : ils allaient développer Ait Aissa, l´association du village Ait Ben Haddou, fondée par le père de Loubna il y a 27 ans.
Ait Ben Haddou a été classé Patrimoine Mondial de l´Humanité en 1987, et a servi de décor à de nombreux films et séries tels que Lawrence d´Arabie, Gladriator ou Game of Thrones. Cela a apporté une immense notoriété ce village de 900 habitants, visité par 100 000 touristes par an. Mais très vite, les effets néfastes se sont fait sentir : l´argent du tourisme ne profite pas aux habitants. Les hôtels et restaurants ne leur appartiennent pas. Et les enfants, plutôt que d´aller à l´école, préfèrent aller grappiller quelques dirhams aux visiteurs.
Après un an de préparation et de consultation des villageois Ait Aissa, originellement fournisseuse d´infrastructures de base, est devenu l´association de réorientation du village. Son projet : permettre aux habitants de se réapproprier leur village.
En creusant son histoire, en recherchant ses pratiques anciennes, l´association a permis de redessiner l´identité culturelle de Ait Ben Haddou et de ses habitants. L´objectif est de leur permettre de se réapproprier leur lieu de vie.
Ait Aissa a ainsi lancé un certain nombre de projets : la réhabilitation du vieux village, avec la construction de lieux racontant son histoire, comme la maison de moralité qui propose une immersion des cinq sens dans les rites et rituels ancestraux berbères ; et la transformation du nouveau village en village éco-durable.