Environnement
COP22 : Au jour le jour comme si vous y étiez – J3
Pendant toute la durée de la COP22, notre rédaction vous fera un récapitulatif quotidien des principaux évènements de la conférence des parties, afin de vous faire vivre les meilleurs moments de cet évènement international… Comme si vous y étiez.
La première conférence de presse du Maroc après la passation de la présidence, la HACA sur le rôle des médias pour l’environnement, la journée dédiée à l’eau, la toile géante de l’association "Tous pour Rabat ville verte" et la rencontre préparatoire à la déclarations de Marrakech. Le mercredi 9 novembre, nous sommes toujours dans les meilleures conditions possibles. Compte rendu.
Rencontre préparatoire en amont de l’adoption de la Déclaration de Marrakech
En préparation de l’adoption le 14 novembre de la Déclaration de Marrakech : « Instaurer la Soutenabilité, la Stabilité et la Sécurité en Afrique », le Pavillon Maroc de la COP22 accueillait mercredi un side-event faisant intervenir des experts sur les moyens de résoudre les risque multidimensionnels lié au changement climatique sur le continent.
S’exprimant à l’ouverture de ce side-event, le premier ministre du Sénégal, M. Mahammed Boun Abdallah Dionne, a insisté sur la nécessité d’orienter l’action durant la Conférence vers les moyens de répondre aux causes profondes et climatiques de l'instabilité, le développement et la sécurité en Afrique. Il a affirmé que cette Déclaration et son plan d’action serait propice aux efforts visant à aider le continent à « évoluer de la vulnérabilité au changement climatique vers la résilience ».
A cet égard, le plan d’action intitulé « 3S Plan d’action pour l’Afrique », qui sera adopté aux cotés de la Déclaration à une conférence ministérielle africaine le 14 novembre, vise entres autres à stabiliser les zones propices aux migrations et à la radicalisation en prévenant la dégradation environnementale ainsi qu’à combattre l’influence des mouvements terroristes et du trafic d’être humain en renforçant la veille et la gestion des ressources naturelles abandonnées.
Cette discussion était organisée par les gouvernements marocains et sénégalais et la Convention des Nations Unies sur la Lutte Contre la Désertification (UNCFD) en partenariat avec World Wildlife Fund (WWF), le Nouveau Partenariat pour le développement de l'Afrique (NEPAD), le Centre international pour le développement des politiques migratoires (CIDPM) et l'Organisation internationale pour les migrations (OIM).
Driss El Yazami donne la première conférence de presse du Maroc après la passation de la présidence de la COP22
Driss Elyazami, chef du pôle société civile du comité de pilotage de la COP22 et président du Conseil National des Droits de l’Homme (CNDH), a tenu aujourd’hui la première conférence de presse du Maroc après la passation de la présidence de la COP au Royaume.
Driss Elyazami s’est félicité de la participation massive de la société civile nationale et internationale à la 22ème Conférence des Parties à la Convention Cadre des Nations Unies pour le Changement Climatique, précisant que « 280 réseaux internationaux et nationaux de la société civile sont représentés en Zone Verte ». Il a également souligné le rôle important que jouent ces réseaux pour faire avancer l’action climatique, se positionnant comme force de proposition pour les Parties. « La société civile internationale a joué un rôle essentiel dans l'Accord de Paris », a-t-il ainsi déclaré. « Les réseaux de la société civile ont développé la capacité pour présenter des propositions pendant les négociations », a-t-il ajouté.
S’exprimant sur l’importance de la coordination de l’action de la société civile et des autorités locales, Driss Elyazami a souligné le travail effectué par les collectivités locales, précisant que les infrastructures, les initiatives et les projets de lutte contre le changement climatique sont réalisés en premier lieux au niveau local. A ce propos, Driss Elyazami a annoncé que « le Sommet des Elus Locaux et Régionaux se tiendra le 14 novembre à Marrakech », et permettra de discuter les différents aspects de l’action climatique des régions et territoires, et le rôle que peut jouer la société civile dans son amplification.
Les femmes sont souvent les plus affectées par les effets du changement climatique. Leur action est d’autant plus importante qu’elles représentent un pilier à part entière de la société civile. A ce sujet, Driss Elyazami a salué l’importante représentation des femmes à la COP22, précisant qu’un « grand nombre de coopératives de femmes marocaines et africaines sont représentées en Zone Verte ».
Enfin, Driss Elyazami a appelé l’ensemble des parties prenantes à poursuivre leur engagement et leur action en faveur du climat, déclarant qu’il « faut agir pendant la COP22, et pendant toute la durée de la présidence marocaine ».
Side event de la HACA sur le rôle des médias pour la promotion de la lutte contre le changement climatique
Plusieurs professionnels et experts ont mis en évidence les principaux rôles des médias nationaux dans le domaine de la protection de l'environnement, la préservation de la nature et la lutte contre le réchauffement climatique.
Les conférenciers, experts, journalistes et reporters ont convenu, lors d'un événement organisé par la Haute Autorité de la Communication Audiovisuelle dans la Zone Verte du village de la COP22, de nombreux défis à relever par les médias. L'objectif est de sensibiliser les citoyens et toutes les parties à lutter contre le changement climatique et susciter une réelle prise de conscience de son impact direct sur la vie quotidienne, ainsi que la nature et la planète en général.
Deux membres du Comité de pilotage de la COP22 ont participé à cet événement, à savoir Nizar Baraka, président du Comité scientifique, et Driss El Yazami, chef du pôle société civile. Au cours de leurs interventions, ils ont discuté des progrès réalisés par le Maroc dans la lutte contre le changement climatique et l'importance du contexte national et international dans lequel se déroule la Conférence des Parties de Marrakech.
En ce sens, Driss El Yazami a déclaré que « le but du comité de pilotage de la COP22 est de mobiliser toutes les parties à saisir l'occasion qui nous est présentée par le l'Accord de Paris et la conférence, afin de sensibiliser les Marocains et tout le monde sur le développement durable et le changement climatique ». Il a également souligné que les médias sont un acteur fondamental et décisif pour expliquer le phénomène dans ses différents détails et le rapprocher des citoyens.
Par ailleurs, Nizar Baraka a déclaré que « le Maroc, après avoir reçu la présidence officielle de la Conférence des Parties, vise à lutter contre le phénomène avec une nouvelle logique basée principalement sur la participation des gouvernements et des parties non gouvernementales ». « Nous avons besoin de changer le paradigme et nos pratiques quotidiennes en tant que citoyens, États, institutions, journalistes, organisations, individus ou groupes, dans nos relations avec la nature », a-t-il dit, ajoutant que « les médias doivent clarifier et simplifier cette nouvelle logique les citoyens et relayer les expériences et innovations réussies rendues possible grâce à des alternatives réelles pour la lutte contre le réchauffement climatique ».
Les experts de la HACA ont quant à eux mis en lumière le cadre juridique et son rôle important dans la protection du rôle de l'environnement, en particulier parce que la tâche de l'Autorité est de surveiller l'activité. À cet égard, ils ont souligné que la constitution actuelle du Maroc est très riche en lois visant à protéger la nature et l'environnement. Le Maroc se base, selon un professeur de droit, sur les conventions internationales qu'il a signées, des discours réels, et les lois qui régissent ce domaine.
Un grand nombre de directeurs de stations de radio et des journaux nationaux, publics et privés ont participé à cet événement. Les interventions étaient axées sur l'importance de la formation, la supervision des journalistes et des médias pour une participation active à la protection de l'environnement.
Première journée dédiée à l'Eau dans l'histoire de la COP
Organisée pour la première fois dans l'histoire de la COP, la Journée d'Action pour l'Eau créée dans le cadre de l’Agenda de l’Action climatique globale vise à attirer l'attention sur le secteur de l'eau en tant que pourvoyeur de solutions pour la mise en œuvre de l'Accord de Paris. En effet, dans 93% des contributions déterminées prévues au niveau national dans le cadre de la CCNUCC, les pays ont identifié l'eau comme un élément clé de l'adaptation. En plus de sa dimension de besoin primordial, l’eau est fondamentale pour la sécurité alimentaire, la santé humaine, la production d'énergie, la productivité de l’industrie, la biodiversité. Assurer la sécurité de l’accès à l'eau signifie assurer la sécurité dans tous ces domaines. De plus, l'eau est essentielle à l'atténuation du changement climatique, car de nombreux efforts pour réduire les émissions de gaz à effet de serre dépendent d'un accès fiable à cette ressource. Relever ces défis de façon systématique est donc essentiel pour s'adapter au changement climatique et réduire les impacts négatifs des catastrophes liées à l'eau.
À cette occasion, le gouvernement marocain et ses partenaires ont dévoilé le "Livre Bleu sur l'Eau et le Climat", un résultat concret de la Conférence internationale intérimaire sur l'eau et le climat, organisée à Rabat en juillet 2016, en coopération avec le Gouvernement français et le Conseil mondial de l'eau.
Cette publication rassemble les orientations et les recommandations formulées par la communauté internationale de l'eau pour la mise en œuvre des engagements climatiques et propose un large éventail de solutions concrètes et applicables par la gestion de l'eau pour l'adaptation et la résilience.
« Cela correspond parfaitement à la COP22, qui aspire à être une COP de l’action ! », a déclaré Mme Charafat AFAILAL, ministre déléguée chargée de l'Eau du Maroc. « Nous devons maintenant prendre conscience de ce qui est en jeu, étant donné que l'insécurité de l'eau conduit à des conflits accrus, des tensions entre les populations, et provoque également des migrations qui menacent la stabilité globale ».
La justice climatique est également une priorité de la Journée de l'Action de l'Eau, comme en témoigne le lancement de l'initiative « De l’Eau pour l'Afrique », créée par le Royaume du Maroc et soutenue par la Banque africaine de développement. Cette initiative vise à rendre justice à l'Afrique par l'adoption d'un plan d'action spécifique qui mobilisera différents partenaires politiques, financiers et institutionnels internationaux pour améliorer les services et la gestion de l'eau et de l'assainissement en Afrique, pour les personnes les plus affectées par le changement climatique.
« Alors que l'humanité fait déjà l’expérience d’une pression démographique et socio-économique croissante, les récents épisodes climatiques extrêmes dans le monde ont ajouté de nouveaux niveaux de complexité dans la recherche de solutions. L'eau est l'une des ressources les plus touchées, mais l'eau apporte également des solutions à ces défis », a souligné Benedito Braga, président du Conseil mondial de l'eau.
En outre, les trois alliances pour les bassins, les mégalopoles et les entreprises, créées à la COP21 à Paris et fortement engagées dans l'action sur l'eau et le climat, qui représentent aujourd'hui plus de 450 organisations au travers du monde, ont signé un engagement commun à mobiliser conjointement leurs partenaires, à identifier et diffuser les bonnes pratiques et à soutenir le développement de nouveaux projets par les acteurs de terrain engagés dans l'adaptation et la résilience du secteur de l'eau.
Lors de la conférence thématique sur l’eau, ces trois Alliances ont montré les progrès réalisés dans le cadre de projets phares lancés à la COP21 sur l'adaptation, tels que le système d'information hydrologique du fleuve Congo transfrontalier, la gestion intégrée du fleuve Hai en Chine, le renforcement de la nouvelle Métropole de Mexico pour le drainage en cas d’inondations urbaines ou le projet «Eco-cuencas» pour l'adaptation du climat entre les pays européens et andins. De nouveaux projets d'adaptation sur l’eau ont également été annoncés lors de la Journée de l’eau de la COP22 comme par exemple la gestion du fleuve Sebou au Maroc, la création du Centre de formation sur l'adaptation à l'eau à Brasilia ou l'utilisation future du satellite SWOT pour les observations hydrologiques, entre autres.
« L'adaptation des ressources en eau au changement climatique doit être organisée au l’échelon naturel du bassin des rivières national ou transfrontalier, des lacs et des aquifères, où l'eau coule de l'amont à l'aval et mobiliser tous les acteurs sur le terrain, notamment les autorités locales, les secteurs économiques et la société civile pour mettre en œuvre, en concertation et en temps voulu, une vision commune pour faire face aux défis du changement climatique », a précisé Roberto Ramirez de la Parra, président du Réseau international des Organismes de Bassin.
En Zone Verte, l’association "Tous pour Rabat ville verte" organise une toile géante
Pour cette troisième journée de la 22e Conférence des Parties (COP22), l’association Travive (« Tous pour Rabat ville verte) organise une toile géante à l’espace Société civile de la Zone Verte. Ouvert à tous les visiteurs, cet événement invite les participants à laisser un message artistique pour la COP22.
« L’objectif de cette toile est de laisser une archive aux participants qui rappellera l’engagement de tous pendant la COP22 à Marrakech », précise Aïcha Detsouli, présidente de Travive et membre de la Coalition marocaine pour la justice climatique (CMJC).
Une fois recouverte, cette toile de 10x7m, labellisée par le comité scientifique de la COP22, sera reproduite sous différentes formes : tableau, carte de vœux, marque-pages, timbres…
« Nous voulons que la toile soit à la portée de tous, distribuée et exposée pour rappeler sans cesse l’empreinte laissée à Marrakech », poursuit Detsouli.