Environnement
COP22 : Au jour le jour, comme si vous y étiez – J4
Pendant toute la durée de la COP22, notre rédaction vous fera un récapitulatif quotidien des principaux évènements de la conférence des parties, afin de vous faire vivre les meilleurs moments de cet évènement international… Comme si vous y étiez.
Le side event de l’OCP Policy Center, le coaching territorial et les opportunités de Hub Africa pour les entrepreneurs. Le jeudi 10 novembre, nous sommes toujours dans les meilleures conditions possibles. Compte rendu.
OCP Policy Center organise un side event en Zone Verte autour des énergies renouvelables dans la région MENA, les Caraïbes et l’Amérique Latine
Le Conseil pour les relations entre le monde arabe, l’Amérique latine et les Caraïbes (CARLAC), en collaboration avec l’OCP Policy Center, l’Université de Maryland (États-Unis), la Fondation Getulio Vargas (Brésil), et le Ministère de la Municipalité et de l’Environnement du Qatar, ont organisé un side event en Zone Verte du village de la COP22 sur « l’énergie renouvelable : réduction de l’émission de carbone, expériences des pays du MENA de l’Amérique latine et des Caraïbes ».
L’événement, qui a rencontré un grand succès auprès du public présent en masse, a vu l’intervention de nombreux experts et chercheurs internationaux en matière d’énergies renouvelables. L’ensemble des intervenants a salué les avancées réalisées par le Maroc dans le domaine, soulignant son leadership régional.
A ce sujet, Simone Tagliapietra, expert en énergies renouvelables au sein de l’organisation Bruegel, think-tank international sur les questions des politiques économiques, a affirmé « qu’investir dans les énergies renouvelables au Maroc est aussi sûr qu'en Espagne ou en Italie. Le Maroc est de loin le leader de la région MENA en matière d'énergies renouvelables ».
Nathan Hultman, directeur du département développement durable de l’Université du Maryland et ex-conseiller sur les questions liées à l’environnement du président Barack Obama, également parmi les intervenants de l’événement, a quant à lui insisté sur la nécessité de trouver de nouveaux mécanismes de financement des projets d’énergies renouvelables afin de permettre aux pays de la région d’atteindre les objectifs qu’ils se sont fixés dans le cadre de leurs contributions nationales (NDCs).
De son côté, Mohammed bin Abdullah bin Metab Al-Rumaihi, ministre qatari des Municipalités et de l’Environnement, a assuré que le Qatar travaillait pour le « développement d’une stratégie visant à inclure les énergies renouvelables de manière importante dans le mix énergétique du pays ».
Tatiana Bruce Da Silva, chercheuse au Centre brésilien pour les études énergétiques, a partagé avec l’audience les pratiques du Brésil en termes de développement des énergies renouvelables. Elle a ainsi déclaré que « le Brésil développe les énergies renouvelables en plus de l'hydroélectricité déjà existante en masse ». Elle a également souligné que « la meilleure façon de réduire les émissions est d'utiliser l'énergie de façon efficiente".
A la fin de l’événement, les intervenants se sont dirigés vers Dar Media, l’espace réservé à la presse en Zone Verte, où ils ont tenu un point de presse et répondu aux question des journalistes présents.
Le coaching territorial : dépasser ses craintes et agir pour l’environnement
Une grande diversité de personnes et d’organisations se croisent et se rencontrent dans la Zone verte de la COP22. Cette COP sera celle de l’action. Mais il faut parfois un petit coup de pouce pour que les idées, les ambitions et les projets voient le jour.
En 2013, des coaches Marocains, ayant une expérience riche dans le domaine politique, social, développement des territoires, régionalisation, politiques des villes, et gouvernance, ont formé le pool d’experts qui ont produit « la boite à Outils Coaching Territorial ».
Le coaching territorial est une des solutions pour passer à l’action : il vise à accompagner la mise en synergie des acteurs locaux pour mobiliser leurs potentiels respectifs en vue de résoudre un problème spécifique ou de promouvoir le développement durable et l’attractivité du territoire. Pour cela, il applique à ceux qui sont désireux d’agir pour l’environnement – associations, collectivités, entreprises, ou parfois de simples individus – les techniques du coaching personnel. L’idée est de renforcer la confiance en soi, d’affronter ses peurs, de rationaliser ses objectifs.
Il part du principe que l’inertie dans les actions contre le réchauffement climatique n’est pas due à un manque de connaissance, de moyen, ou de technique. Elle est une question d’attitude. Il faut donc accompagner les acteurs dans leur démarche, en les encourageant à partager leurs connaissances et ressources, et en les mettant à contribution.
Comment se passe donc une séance de coaching ? L’acteur doit d’abord présenter son projet et ses problématiques. Le coach va ensuite l’aider à passer de l’action à la réflexion en travaillant avec lui sur ses craintes et limites. Parfois, celle- ci ne sont que psychologiques. Enfin, un calendrier avec des dates d’action précises est fixé. L’acteur s’engage à les respecter, et devra s’autoévaluer aux différentes étapes du projet.
Les coaches territoriaux présents à la COP22 ont déjà rencontré 400 personnes dans la Zone verte, espace Société civile.
Hub Africa donne sa chance aux entrepreneurs
Tout au long de la COP22 Hub Africa, la plateforme permanente au service des entrepreneurs et investisseurs africains lancée par le Maroc, présentera dans l’espace innovation de la zone verte différents projets innovants pour le développement durable, se distinguant par leur inventivité et leur diversité.
Les visiteurs pourront par exemple découvrir Shem’s for lighting, les lampes à énergie solaire conçues par Youssed Chakroun et Zakaria Rai. La gamme comporte deux produits : Shem’s Qendil, destinée aux personnes habitant dans des zones enclavées et sans source d’éclairage – la puissance de la lumière dégagée par les LED est impressionnante ; et Shem’s Luxe, la lampe en céramique 100% écologique dessinée par le meilleur artisan potier marocain 2014.
Un peu plus loin dans le stand, un aquarium contient un échantillon d’écosystème. Mustapha Réda Habiballah, président du comité scientifique de la Fédération Royale Marocaine de Plongée et Activités Subaquatiques (FRMPAS), explique : « sur terre, on sème et on récolte. En mer, on ne fait que prélever. On ne cultive pas ». C’est pour cela que la FRMPAS a lancé plusieurs projets : d’abord la réimplantation d’algues dans les fonds marins. Celles-ci absorbent en effet trois fois plus de CO2 que les forêts. En voie de disparition du fait de l’activité humaine, elles sont pourtant indispensables à la régulation du réchauffement climatique, et en outre de fabuleux viviers pour la faune et la flore.
Faune et flore que la FRMPAS veut également préserver grâce à une nouvelle génération de récifs artificiels, composés en partie de matériaux friables. L’idée est d’accélérer la multiplication de la biomasse, en permettant aux algues, crustacés et autres êtres vivants de s’approprier plus rapidement ces récifs. Enfin, la FRMPAS veut développer un réseau de cages de protection des alevins : faites de fer qui en rouillant nourrissent les algues, et remplies de coquilles d’huitres recyclées, ces cages doivent permettre de protéger les écosystèmes vulnérables.
Pour permettre un maximum de visibilité à tous les entrepreneurs, les projets présentés par Hub Africa changent tous les deux jours.