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2021, l’année où Macky Sall a dit : ‘’Je ne peux m'occuper du Sénégal au quotidien. Or, il faut s'occuper du Sénégal au quotidien’’
Le président du Sénégal Macky Sall - L'année 2021 s'achève aussi ou moment où le Sénégal s'apprête à entamer une nouvelle phase de son processus d’émergence économique et sociale, à la faveur de l’exploitation prochaine du pétrole et du gaz naturel
Dakar - Le Sénégal, un rare pays stable avec le Cap Vert dans la région de l'Afrique de l'Ouest, frappée durement par la menace terroriste, a connu durant l'année 2021 qui tire à sa fin, une série d'événements qui auront certainement un impact sur le développement socio-économique du pays et vont aussi influencer le paysage politique dans l'avenir.
L'année 2021 s'achève aussi ou moment où le Sénégal s'apprête à entamer une nouvelle phase de son processus d’émergence économique et sociale, à la faveur de l’exploitation prochaine du pétrole et du gaz naturel. Les premiers barils sont attendus, selon les prévisions, en 2023 avec le début d'exploitation de deux champs dans le pays, à savoir le champ pétrolier offshore Sangomar et le gisement gazier Grand Tortue Ahmeyim (GTA) partagé avec le pays voisin la Mauritanie.
Si le pays de la teranga a été durant toute cette année le théâtre d'une série de rencontres, de Sommets et de grands Forums internationaux, qui ont vu l'afflux de nombre de dirigeants et Chefs d'Etat et gouvernement étrangers, l'année 2021 a été marquée surtout par l'annonce par le président Macy Sall d'une importante décision qui aura certes un impact sur la vie politique, à savoir le rétablissement du poste de Premier ministre, un poste qu'il avait, lui même, supprimé il y a presque deux ans.
Supprimé au lendemain de la réélection de Macky Sall, en février 2019, le poste de Premier ministre vient ainsi de faire cette année sa réapparition dans le champ politique du Sénégal, à la faveur d'un projet de loi portant révision de la Constitution du pays qui a été soumis pour adoption aux députés de l'Assemblée Nationale, un texte qui a été facilement validé par la majorité.
En mai 2019, en guise d’explication, le président sénégalais avait alors invoqué un slogan anglo-saxon le "fast-track". «Quand on aspire à l’émergence et qu’on est tenu par l’impératif du résultat, l’urgence des tâches à accomplir requiert de la diligence dans le travail. Ce qui doit être fait aujourd’hui ne peut être remis à demain. Voilà le cap que j’entends fixer aux équipes qui m’accompagneront dans ce nouvel élan de réformes transformatives», avait avancé Macky Sall pour justifier la suppression de ce poste.
Deux ans après, le président Macky Sall informe son gouvernement qu’il compte ressusciter la fonction de Premier ministre, et ce à la veille de deux échéances, les Locales du 23 janvier prochain et les Législatives de juin 2022.
«Le Président de la République a par ailleurs informé le Conseil de sa volonté d’initier une révision de la Constitution en vue de l’instauration du poste de Premier ministre", avait-on indiqué dans un communiqué officiel rendu public à l'issue de la réunion du Conseil des ministres tenue le 24 novembre dernier. Le texte rétablissant ce poste de Premier ministre a été adoptée récemment par la majorité des députés de l'Assemblée nationale qui étaient présents lors d'une séance plénière: 92 voix pour, 2 contre 8 abstentions.
Le ministre de la Justice, Malick Sall, qui défendait le texte à l'hémicycle, a justifié le retour du poste de Premier ministre par "les impératifs de relance de l'économie nationale et d'une meilleure coordination de la mise en oeuvre des politiques publiques".
Le chef de l'Etat avait, pour sa part, évoqué la mission de sa prochaine Présidence de l'Union africaine (UA) à partir de février 2022, et ce dans une interview accordée dernièrement à RFI et France 24, en marge du Forum international de Dakar sur la Paix et la Sécurité en Afrique, tenu les 06 et 7 décembre.
Je ne peux m'occuper du Sénégal au quotidien. Or, il faut s'occuper du Sénégal au quotidien, il faut donc un Premier ministre pour le faire", a-t-il déclaré, tout en révélant que la nomination du futur chef de gouvernement interviendra après les élections locales du 23 janvier janvier. Il a ajouté en outre qu'il a "déjà dans la tête le nom", du futur chef de gouvernement.
En effet, cette révision réintroduit la responsabilité du gouvernement devant l'Assemblée nationale, supprimée en même temps que le poste de Premier ministre en 2019, et restitue le pouvoir présidentiel de dissoudre l'Assemblée nationale, selon le texte adopté par les députés.
A signaler que la restauration du poste de Premier ministre intervient dans un contexte politique marqué par des tensions enregistrées récemment à l'approche des élections locales de janvier 2022, lesquelles doivent être suivies des législatives en juin de la même année et de la présidentielle en 2024. Elle intervient aussi au moment ou les spéculations vont par ailleurs bon train sur la candidature de M. Macky Sall, au pouvoir depuis 2012, à un troisième mandat en 2024.
Interpellé par une journaliste de RFI sur sa candidature pour un 3-ème mandat Macky Sall a répliqué: "Le débat de ma candidature en 2024, je le traiterai en temps voulu et les Sénégalais seront édifiés. Ce qui est sur, c'est que je ne poserai jamais un acte qui soit anti-démocratique, anticonstitutionnel parce que je suis profondément démocrate. Je décidé de parler quand le moment sera venu, pas maintenant".
Sur le plan économique et social, le Sénégal qui ne fait pas encore partie des pays producteurs d’or noir, se prépare à entrer dans cette liste d’ici 2023, grâce notamment au projet pétro-gazier Sangomar, situé à 100 km au sud de Dakar, censé donner un coup d’accélérateur au développement économique du pays.
Le Sénégal place en effet beaucoup d'espoir dans l'exploitation future des champs de gaz et de pétrole découverts dans l'Atlantique ces dernières années en l'occurrence le champ pétrolier offshore Sangomar et le gisement gazier Grand Tortue Ahmeyim (GTA) partagé avec la Mauritanie.
Macky Sall a, à cet égard, convoqué mardi prochain un conseil présidentiel sur le projet de loi relatif à la répartition des recettes issues de l’exploitation des produits pétroliers et gaziers .
"Dans une démarche d’ouverture et de transparence, le Président de la République convie toutes les forces vives de la Nation, y compris l’opposition et la société civile, au Conseil présidentiel sur le projet de loi relatif à la répartition et à l’encadrement de la gestion des recettes issues de l’exploitation des hydrocarbures", a indiqué un communiqué du ministère des finances et du budget, ajoutant que les conclusions de la concertation nationale sur la gestion des revenus futurs du pétrole et du gaz, tenue en juin 2018, ont servi de base de travail à l’élaboration dudit projet de loi.
Les premiers barils sont attendus par le Sénégal en 2023. Selon les estimations de la Direction de la prévision et des études économiques (DPEE), relevant du ministère de l'Economie, du plan et de la coopération, l'exploitation du pétrole et de gaz allait générer au Sénégal une croissance de 11,5% en 2023.