Le Monde?: Un trafic qui contribue ? d?truire la m?moire des peuples et aide ? financer le terrorisme islamiste.
Depuis la guerre d?Irak de 2003 et surtout depuis l?av?nement de Daech en Syrie et en Irak, des dizaines de milliers d?objets d?art antiques ont ?t? pill?s dans des sites arch?ologiques de la r?gion. ?Un trafic tr?s lucratif qui non seulement porte atteinte ? l?histoire mill?naire de la r?gion en la pillant de son patrimoine mais qui contribue ?galement ? financer le terrorisme.
Malgr? l?interdiction par l?Union Europ?enne de tout commerce d?antiquit?s provenant d?Irak et de Syrie, le trafic d??uvres d?arts antiques ?provenant de pillages massifs est un business qui rapporte. ?Selon les estimations de la CIA, ??le volume d?antiquit?s trafiqu?es par l?Etat islamique depuis son av?nement serait de 6 ? 8 milliards de dollars??. Un trafic tr?s rentable, contr?l? par des r?seaux bien ?tablis aussi bien dans le pays d?origine que dans le pays de vente, qui se place en troisi?me position apr?s le trafic d?armes et de drogues et dont l?une des plaques tournantes se trouve ? Munich. ?Un trafic qui n?existerait pas sans march? et acheteurs qui se trouvent pour la plupart aux Etats-Unis, en Europe et dans les pays du Golfe
Interrog? par le Monde qui traite de ce sujet dans son ?dition du 3 avril, l?arch?ologue allemand Michael M?ller-Karpe explique ??
ces commer?ants et ces collectionneurs doivent d?urgence prendre conscience que non seulement ils contribuent ? d?truire la m?moire des peuples, mais qu?ils aident probablement aussi ? financer le terrorisme islamiste??.
Un trafic qui fait le bonheur des maisons de ventes de New York ou de Paris qui, une fois les objets acquis de la main des trafiquants ? Munich, turcs pour la plupart, les revendent ? un prix sup?rieur avec un certificat de la maison de vente de Munich qui permet de rassurer les collectionneurs. La client?le ?compte m?me des princes saoudiens et ?miratis qui raffolent de ce genre d?objets et tiennent ? d?corer leurs palais avec des antiquit?s authentiques qu?elles proviennent des cit?s sum?riennes du 3?me mill?naires avant JC ou qu?elles datent de l??poque islamique m?di?vale.
Un commerce illicite facilit? par le peu d?int?r?t que leur portent les services de douanes. Selon Nathan Elkins, professeur d?histoire de l?art gr?co-romain ? l?universit? Baylor au Texas et interrog? par Le Monde, ??
c?est tr?s facile de faire entrer ill?galement des biens antiques aux Etats-Unis. Il y?a peu d?embargos et les douanes sont trop accapar?s par les drogues et les bombes pour s?int?resser aux antiquit?s??. Un autre facteur qui facilite la t?che aux trafiquants est surtout le fait que ??ce n?est pas au commer?ant de prouver la l?galit? de la provenance mais aux autorit?s d?apporter la preuve de son ill?galit頻. ?De ce fait, m?me si un objet vient ? ?tre saisi, les commer?ants ne sont presque jamais condamn?s.
La donne pourrait, toutefois, bient?t changer conclut l?article du Monde qui explique que ??l?ampleur de la catastrophe au Moyen-Orient a d?clench? une prise de conscience?? qui a pouss? l?Allemagne ? annoncer pour 2016 ??un projet de loi qui obligera les commer?ants ? prouver la l?galit? de la provenance des biens et non l?inverse??.