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Algérie : Le Haut Conseil de Sécurité, institution consultative, glisse vers des fonctions de direction politique (collectif de partis)
Réunion du HCS, Il s'agit d'une politique, qui mène à "l’impasse et à la régression de notre pays" (Collectif de partis
Alger - Une "véritable guerre" est menée contre les libertés fondamentales en Algérie, ont dénoncé les forces du Pacte de l'Alternative Démocratique (PAD), un collectif de plusieurs partis politiques, personnalités et représentants de la société civile.
"Le glissement du Haut Conseil de Sécurité (HCS), qui est une institution légalement consultative, vers des fonctions de direction politique du pays promulguant des décisions impératives, est l'ultime dérive de cette stratégie du tout sécuritaire visant à pérenniser un climat de terreur permanent" dans le pays, critique ce collectif dans une déclaration rendue publique mercredi.
Dans ce sens, le collectif constitué dans la foulée du mouvement populaire "Hirak" et regroupant notamment le Parti du Travail, le Parti Socialiste des Travailleurs, le Rassemblement pour la Culture et la Démocratie, l’Union pour le Changement et le Progrès, le Mouvement Démocratique et Social et le Front des Forces Socialistes, ainsi que la Ligue Algérienne pour la Défense des Droits de l'Homme, a alerté sur les dangers de "la politique anti-démocratique, antipopulaire et antisociale du régime" sur place.
Il s'agit d'une politique, qui mène à "l’impasse et à la régression de notre pays", a-t-il mis en garde.
Le même mouvement politique, qui a exprimé son rejet des prochaines élections locales prévues le 27 novembre, a tenu à rappeler que "des centaines de détenus politiques et d’opinion, dont des militants et des dirigeants politiques à l’instar du coordinateur national du Mouvement Démocratique et Social Fethi Ghares, sont maintenus arbitrairement en prison".
Il a également déploré que "des journalistes, des avocats et de jeunes activistes du Hirak populaire et des réseaux sociaux sont incarcérés par une justice aux ordres".
Selon le mouvement, "la rentrée sociale s’effectue dans un contexte marquée par une accentuation de la répression et de la dérive autoritaire du pouvoir".
"La double gestion catastrophique des derniers feux de forêts et de la crise sanitaire engendrée par la pandémie du Covid-19, d’une part, et la résurgence des sempiternelles pénuries de l’eau potable, ainsi que la chute vertigineuse du pouvoir d’achat pour la majorité du peuple algérien et le développement continu du chômage endémique des jeunes, d’autre part, constituent les éléments clés de la conjoncture", lit-on dans cette déclaration.
Tout en exprimant ses inquiétudes en dressant un constat peu reluisant de la situation politique, sociale et économique en Algérie, le PAD a appelé à "se rassembler et de constituer, dans l’unité et sans exclusif, le plus large front démocratique contre la répression et les atteintes aux libertés démocratiques".
Et d'exiger, entre autres, "la libération de tous les détenus politiques et d’opinion", "la levée et l’annulation de toutes les mesures qui entravent l’exercice effectif des libertés démocratiques", "le respect de la liberté de la presse" et "l’ouverture des médias à toutes les opinions politiques et citoyennes".
La situation sur le plan économique est aussi "alarmante", aux yeux du PAD, qui dénonce "la mise en œuvre des politiques économiques antinationales et antisociales qui consistent en premier lieu, comme annoncées officiellement, à privatiser et à liquider ce qui reste du secteur public, notamment les banques, et à brader les richesses nationales au profit d’une nouvelle oligarchie et des puissances étrangères et leurs multinationales".