International
Climat : Le monde seul face à Trump
« Aujourd'hui, c'est une journée triste pour la communauté mondiale », a déploré Canete, commissaire européen à l’Action pour le climat après la décision du président américain Donald Trump de retirer les Etats-Unis de l’Accord de Paris sur le climat, signé en décembre 2015 par 195 pays, et qui vise à réduire les émissions de gaz à effet de serre
« Afin de remplir mon devoir solennel de protection de l'Amérique et de ses citoyens, les Etats-Unis vont se retirer de l’Accord de Paris sur le climat », a indiqué le président américain dans une allocution depuis la Maison Blanche, qualifiant le texte d’ « injuste » pour son pays.
Donald Trump a souligné, à cet égard, que les Etats-Unis entendent renégocier les termes dudit accord ou tout autre traité qui prend en considération les intérêts économiques de « l’Amérique, de nos compagnies, nos travailleurs, et nos contribuables », rappelant que l’accord pourrait coûter 3.000 milliards de dollars à l’économie US et causer la perte de plus de 6 millions d’emplois d’ici 2040.
« Je ne veux rien qui puisse se mettre en travers de notre chemin pour redresser l'économie américaine », a-t-il insisté, assurant que le traité de Paris « désavantage les Etats-Unis » et n’est pas assez dur avec la Chine et l'Inde.
Pour plusieurs analystes, la décision du président Trump de faire sortir les Etats-Unis de l’accord de Paris sur le climat va isoler davantage le pays sur la scène internationale et risque de porter atteinte à la crédibilité de la première puissance mondiale qui ne respecte pas ses engagements. Ce qui a amené des médias à titrer : «Trump seul face au monde ». La vérité c’est qu’aujourd’hui, en raison des rapports de force, c’est le monde qui est seul face à Trump.
Salaheddine Mezouar très déçu par cette décision
Le président de la COP22, Salaheddine Mezouar, a exprimé « sa profonde déception » suite à la décision de retrait des États Unis d'Amérique de l'Accord de Paris sur le climat.
Dans un communiqué de la présidence de la COP22, Mezouar souligne que « malgré cette décision, la dynamique de l'action climatique reste indéniable et irréversible », ajoutant que « les efforts collectifs de lutte contre le changement climatique ne s'arrêtent pas là, pas aujourd'hui, bien au contraire ».
« Les nations du monde, les acteurs étatiques et non étatiques, gouvernements, société civile, entreprises, ONG, villes ou universités sont déjà pleinement engagés dans la transition vers un futur propre et durable, riche en emplois et en opportunités économiques, tout en étant respectueux de l’environnement », a affirmé le président de la COP22.
« Nous garderons notre esprit d’ambition et de collaboration et poursuivrons nos efforts pour la mise en œuvre de l’Accord de Paris, conformément à la proclamation de Marrakech », a-t-il assuré. « Le futur de nos enfants et de notre planète en dépend », a conclu Mezouar.
L’Union Européenne « regrette profondément une décision unilatérale »
Des pays comme le Canada, la Finlande et la Chine ont exprimé leur déception et regret de cette décision. Le président français Emmanuel Macron qui s’est également adressé en anglais aux américains, a fait savoir qu’il « regrette » cette décision et estime que « Trump a commis une erreur pour les intérêts de son peuple et une faute pour l’avenir ».
Le commissaire européen à l’Action pour le climat, Miguel Arias Canete n’est pas en reste. Il a déclaré, après l’annonce du président américain, que l’UE « regrette profondément la décision unilatérale de l'administration Trump de retirer les États-Unis de l'Accord de Paris ».
l a souligné que l’accord de Paris est « dans l’intérêt commun de tous » et est « la clé de la protection de notre planète ».
« L'Europe et ses partenaires solides à travers le monde sont prêts à ouvrir la voie et nous travaillerons ensemble pour faire face à l'un des défis les plus importants de notre époque », a promis Miguel Arias Canete.
« L'accord de Paris nous a réunis dans des moments très difficiles. C'est un partenariat multilatéral sans précédent entre près de 200 pays, soutenu par des entreprises et des communautés à travers le monde, pour résoudre un problème qui nous menace tous. Cela démontre la responsabilité de notre génération à l'égard de cette et des générations futures », a-t-il rappelé.
Réagissant à la décision américaine, le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, l’a qualifiée dans un Tweet de « gravement erronée ».