International
Cuba: manifestation à vélo et en voiture contre l'embargo américain
Des Cubains dans une vieille voiture américaine, comme on en trouve qu’à Cuba, passent devant l'ambassade des Etats-Unis lors d'une manifestation à La Havane pour réclamer la levée de l'embargo américain en vigueur depuis 1962, le 28 mars 2021
Plusieurs centaines de Cubains ont manifesté dimanche à vélo et en voiture sur la promenade du front de mer de La Havane pour réclamer la levée de l'embargo américain en vigueur contre l'île depuis 1962.
A grand renfort de klaxons et de slogans, les manifestants ont parcouru sept kilomètres sur le "Malecon" de la capitale cubaine, d'ordinaire rempli de touristes étrangers, de pêcheurs et de promeneurs mais actuellement déserté pour cause de pandémie.
Des Cubains à moto manifestent sur le Malecon, le 28 mars 2021 à la Havane, pour réclamer la levée de l'embargo américain en vigueur depuis 1962
"Ce blocus est inhumain et je crois que des campagnes similaires ont lieu dans différents pays. En tant que Cubains, il est de notre devoir de soutenir cette campagne" contre l'embargo, a déclaré à l'AFP Ana Fidelia Quirot, ex-championne du monde et double médaillée olympique du 800 mètres, qui participait à la manifestation.
Adversaires depuis la révolution menée par Fidel Castro en 1959, les Etats-Unis et Cuba ont opéré sous la direction des présidents Barack Obama et Raul Castro un rapprochement historique qui a permis en 2015 le rétablissement des relations diplomatiques.
Mais après l'arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche en 2017, les Etats-Unis ont durci l'embargo, invoquant les violations des droits de l'homme à Cuba et le soutien de La Havane au gouvernement chaviste du Venezuela.
Des Cubains à vélo passent devant l'embassade des Etats-Unis à La Havane, lors d'une manifestation pour réclamer la levée de l'embargo américain en vigueur depuis 1962, le 28 mars 2021
Et l'espoir que les tensions s'apaisent avec l'élection de Joe Biden s'est peu à peu évanoui, tant il semble que Cuba ne soit en rien une des priorités de la nouvelle administration américaine.
"Pendant la pandémie de Covid-19, le blocus n'est pas uniquement criminel, illégal, immoral, extra-territorial et une violation flagrante du droit international. Son caractère génocidaire s'en voit aussi renforcé", a déclaré le ministre des Affaires étrangères Bruno Rodriguez à la presse lors de la manifestation à La Havane.
Cuba, qui compte 11,2 millions d'habitants, a recensé plus de 72.000 cas de coronavirus, dont 415 décès, depuis le début de la pandémie.