France: au moins 216.000 mineurs victimes d'abus sexuels dans l'Eglise depuis 1950 (rapport)

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Le rapport de 500 pages, assorties de 1.500 pages d'annexes, fruit d'une enquête de deux ans et demi sur un échantillon représentatif de Français, comporte une marge d'erreur estimée par la Ciase à "plus ou moins 50 000" personnes

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Paris - Au moins 216.000 mineurs avaient été victimes d'abus sexuels de clercs ou religieux depuis 1950 dans l’Eglise française, selon le rapport de la commission indépendante sur les abus sexuels dans l'Eglise (Ciase), dont les conclusions ont été présentées mardi.

Le nombre de victimes atteint « 330.000 si l'on ajoute les agresseurs laïcs travaillant dans des institutions de l'Eglise catholique » (aumôneries, enseignants dans les écoles catholiques, mouvements de jeunesse), a précisé le président de la commission, Jean-Marc Sauvé, lors d'une conférence de presse.

Sur la même période, il y aurait eu autour de 3.000 prêtres prédateurs sexuels, note le rapport, élaboré sur demande de la Conférence des évêques catholiques de France.

En 2019, les évêques catholiques de France ont demandé à Jean-Marc Sauvé, 72 ans, ancien vice-président du Conseil d'État, de présider une commission d'étude sur les abus sexuels sur mineurs commis par des membres du clergé.

Ils lui ont demandé de les aider à comprendre l'ampleur du phénomène de 1950 à 2020, ses causes majeures mais aussi de formuler des recommandations pour que ces scandales ne se reproduisent plus.

Ce rapport de 500 pages, assorties de 1.500 pages d'annexes, fruit d'une enquête de deux ans et demi sur un échantillon représentatif de Français, comporte une marge d'erreur estimée par la Ciase à "plus ou moins 50 000" personnes, a précisé le président de la commission.

Toutefois, le rapport n'inclut pas les victimes décédées depuis les faits.

"Réparer" le mal fait aux victimes implique "la reconnaissance de la qualité de victime des personnes, par une institution indépendante mise en place par l'Eglise", a estimé M. Sauvé, pour qui "la question de l'indemnisation n'est pas un don, c'est un dû" et plaidant pour cette solution plutôt qu'un allongement des délais de prescription.

Le rapport ne pose pas seulement un état des lieux de la pédocriminalité dans l'Eglise, mais présente 45 propositions portant notamment sur l'écoute des victimes, la formation des prêtres et religieux ou encore la gouvernance de l'Eglise.