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Golfe : un poste de surveillance maritime européen sera basé à Abou Dhabi
Le poste de commandement européen pour la surveillance maritime dans le Golfe, où les tensions se sont accrues avec l'Iran, sera installé au sein de la base navale française d'Abou Dhabi, aux Emirats arabes unis, a annoncé dimanche la ministre française des Armées.
Sur fond de crispations sur le dossier nucléaire iranien, ces tensions dans le Golfe ont augmenté ces derniers mois avec des attaques de pétroliers et des frappes contre des installations pétrolières en Arabie saoudite, pour lesquelles l'Iran, qui dément, a été accusé.
"Nous avons officialisé ce matin (dimanche) l'accueil sur le territoire (émirati) du poste de commandement de l'initiative de surveillance maritime prise avec les Européens, en cours de constitution", a dit à l'AFP la ministre Florence Parly, lors d'une cérémonie pour les dix ans de la base navale française d'Abou Dhabi.
Mme Parly a précisé que ce poste de surveillance comprendrait "une dizaine, une quinzaine d'effectifs" afin de "contribuer, nous aussi, à rendre la navigation maritime dans le Golfe la plus sûre possible".
La date à laquelle ce poste sera opérationnel n'est pas encore connue --certains pays doivent encore attendre l'aval de leurs parlements, a ajouté la ministre française.
La France et plusieurs pays européens ont refusé de participer à la mission des Etats-Unis pour protéger les navires dans le Golfe, en particulier dans le détroit stratégique d'Ormuz, essentiel à l'approvisionnement mondial en pétrole.
L'initiative européenne "n'est pas du tout séparée, comme j'ai pu l'entendre dire, des Etats-Unis. Nous allons nous coordonner avec les Américains", a toutefois souligné la ministre.
Samedi à Bahreïn, Florence Parly avait fait part de son inquiétude au sujet du "désengagement progressif et délibéré des Etats-Unis" au Moyen-Orient.
Elle a également déploré l'absence de réaction aux récentes attaques dans le Golfe, notamment celles contre des installations pétrolières majeures en Arabie saoudite en septembre.
Ryad avait alors sollicité le soutien de plusieurs de ses partenaires internationaux pour perfectionner son système de défense.
"Nous allons déployer un radar français qui permettra d'améliorer cette protection", a déclaré Florence Parly, précisant que les Emirats arabes unis n'avaient pas exprimé de "demande équivalente".
La ministre a rencontré samedi soir le prince héritier d'Abou Dhabi, cheikh Mohammed ben Zayed, dirigeant de facto du pays, selon l'agence officielle WAM.
La France et les Emirats sont liés par des accords de défense et Paris dispose dans le pays de plusieurs implantations (bases navale et aérienne, unités terrestres) avec plus de 700 militaires au total.