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Horst Köhler, prochain envoyé spécial de l’ONU pour le Sahara ?
Des rumeurs de plus en plus insistantes désignent Horst Köhler comme prochain envoyé spécial de l’ONU pour le Sahara. Nous avons contacté le porte-parole de l’ONU, Stéphane Dujarric, voici sa réponse.
A en croire plusieurs médias algériens et espagnols, Antonio Guterres, secrétaire général de l’ONU aurait proposé Horst Köhler, ancien président allemand, au poste d’envoyé spécial pour le Sahara. Le journaliste Ignacio Cembrero, a affirmé de son côté, que le Maroc comme le Polisario se seraient “montrés prédisposés mais ils n’ont pas encore donné leur accord définitif”.
Contacté par le Quid, Stéphane Dujarric, porte-parole de l’ONU, nous a affirmé qu’il “ne peut pas confirmer” ces rumeurs. Il ne les a, toutefois, pas infirmé non plus, chose qui dans la profession tend à donner plus de crédit à ces bruits de couloir.
Köhler pourrait ainsi succéder à Christopher Ross. Membre du parti chrétien-démocrate d’Angela Merkel , cet économiste de 74 ans a aussi eu à occuper de hautes fonctions au FMI et à la BERD.
Pour rappel, la présidence américaine du conseil de sécurité doit s’appuyer sur le rapport concernant la situation au Sahara, fourni par Guterres le vendredi 7 avril dernier, pour rédiger un projet de résolution qui sera soumis à la Russie, la France, la Grande-Bretagne et l’Espagne avant les consultations prévues pour le 25 avril prochain. Quant au vote de la résolution et le renouvellement du mandat de la MINURSO, ils doivent avoir lieu le 27 avril prochain.
Une nomination qui dérange l’Algérie
“Sa nomination serait une énorme surprise. Spécialiste des questions économiques et financières, rien n'indique dans son CV qu'il possède une quelconque expérience de la pratique de la diplomatie”, c’est en ces termes que le journal algérien “L’expression”, connu pour être le porte-parole des généraux, a qualifié les rumeurs concernant la nomination de Köhler à la place de Christopher Ross.
Dans un article intitulé “Horst Köhler, nouvel envoyé spécial de l'ONU pour le Sahara occidental: une fausse piste?”, le média se demande si “le nouveau secrétaire général de l'ONU prendra le risque de confier une telle mission à un néophyte des questions internationales?”. Affichant clairement sa préférence, et donc celle des généraux, le journal affirme que Köhler est un “spécialiste des questions économiques et financières, (et que, NDLR) rien n'indique dans son CV qu'il a une quelconque expérience de la pratique de la diplomatie. Au contraire de ses trois derniers prédécesseurs, les Américains James Baker, Christopher Ross et le Hollandais Peter Van Valsum, qui furent des diplomates chevronnés.”
Il est vrai que les trois noms cités avaient des attitudes tendancieuses, poussant souvent Rabat à les accuser de proximité avec l’Algérie. Le dernier en date, Christopher Ross, était ambassadeur des Etats-Unis à Alger entre 1988 et 1991. Ce n’est pas une raison pour laisser croire que Köhler n’aurait aucune expérience diplomatique. L’argument est ridicule, l’homme était tout de même président de l’Allemagne.