Israël bombarde Gaza, flambée de violences à la frontière avec le Liban, Biden, pour ne rien changer, blâme les Palestiniens

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Une enfant, au milieu pleure ses parents, une collègue (en haut) d'une infirmière de l'hôpital Ahli Arab, qui a été tuée lors d'un bombardement israélien la nuit précédente dans le camp de réfugiés de Shati, pleure son corps enveloppé d’un linceul dans les locaux de l'hôpital dans la ville de Gaza, le 14 juin 2024. Et ce sont toujours les Palestiniens que Biden blâme.(Photo Omar AL QATTA / AFP)

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L'armée israélienne a bombardé vendredi la bande de Gaza dévastée et assiégée, la perspective d'une trêve rapide dans la guerre d’Israël contre les Palestiniens, si jamais. Ils ont été à l’ordre du jour, s'éloignant malgré les efforts internationaux.

Au neuvième mois de la guerre, le front nord d'Israël, à la frontière avec le Liban, connaît une nouvelle flambée de violences avec des échanges de tirs transfrontaliers intenses entre le Hezbollah, et l'armée israélienne.

Aux premières heures vendredi, des témoins ont fait état de frappes israéliennes sur le petit territoire palestinien, en proie à une crise humanitaire majeure avec une famine de plus en plus répandue et où 75% des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés affirme l'ONU.

L'armée concentre principalement ses opérations à Rafah (sud), où elle a lancé le 7 mai son offensive terrestre en vue de maintenir sa pression les contraignant au choix entre le départ et la mort, car quelques soient les arguties des uns et des autres, la finalité de la guerre d’extermination des Palestiniens menée par Tel-Aviv est là. D’ailleurs les bombardements et les combats continuent ailleurs dans la bande de Gaza.

"Assez"! 

"Nous étions assis à la maison et nous mangions. Soudain la maison s'est effondrée sur nous", touchée par une frappe nocturne israélienne sur la ville de Gaza (nord), a raconté à l'AFP Anwar Harz, blessé et soigné à l'hôpital Al-Ahli. "Assez, assez de guerre et de destruction."

Plusieurs Palestiniens blessés parmi lesquels des enfants ont été transportés dans cet hôpital, l'un des rares à fonctionner, a minima, dans le territoire palestinien. A la morgue de l'établissement, plusieurs corps enveloppés dans des couvertures sont placés à même le sol.

A l'hôpital des Martyrs d'Al-Aqsa à Deir al-Balah (centre), des membres de la famille Hegazi pleurent la mort de Eyad, 10 ans, décédé selon eux de malnutrition. Des images montrent sa soeur tenant dans ses bras son corps très amaigri.

Selon l'Organisation mondiale de la santé, plus de 8.000 enfants âgés de moins de cinq ans ont été soignés à Gaza pour malnutrition aiguë, "dont 1.600 enfants souffrant de malnutrition aiguë sévère"

"Il y a déjà eu 32 décès attribués à la malnutrition, dont 28 parmi les enfants de moins de cinq ans", a déclaré mercredi le chef de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus.

Les troupes israliennes à Rafah "ont éliminé (ce qu’elle appelle) des terroristes, localisé de grandes quantités d'armes et des ouvertures de tunnels souterrains" et "détruit des sites d’infrastructures du Hamas".

Biden blâme les Palestiniens

Un plan de trêve à Gaza annoncé le 31 mai par le président américain Joe Biden, principal allié d'Israël, est jusque là resté lettre morte, le gouvernement israélien et le Hamas campant sur leurs positions intangibles.

Cette guerre qui a pour but de pousser les Palestiniens à quitter leur terre a fait jusqu’ici 37.232 morts, pour l’essentiel des civils dont plus de 30.000 enfants et femmes. Mais ces chiffres restent partiels et ne rendent pas compte de l’ampleur véritable des massacres. Maintenant que la parole commence à se libérer, des experts considèrent, en appliquant des techniques faibles de projections, le véritable nombre des tués dépasse les cent mille, sachant que les chiffres déclarés par Hamas ne tiennent compte que des morts identifiés, alors qu’au moins 12. 000 disparus sont déclarés et que les morts sous le décombres n’ont pas encore été recensés.

Le plan de Biden prévoit, dans une première phase, un cessez-le-feu de six semaines accompagné d'un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, de la libération de certains otages retenus à Gaza et de la libération de Palestiniens emprisonnés par Israël.

M. Biden a présenté ce plan comme émanant d'Israël. Mais le Premier ministre Benjamin Netanyahu l'a jugé incomplet en réaffirmant la détermination de son gouvernement à poursuivre la guerre jusqu'à ce qu’il atteigne ses objectifs génocidaires.

Le Hamas a lui transmis aux pays médiateurs une première réponse, qui selon une source proche des discussions, contient des "amendements" au plan, incluant "un calendrier pour un cessez-le-feu permanent et le retrait total des troupes israéliennes de Gaza". Des exigences qu'Israël a toujours rejetées.

En marge du sommet du G7 en Italie, M. Biden, pour ne rien changer, a blâmé jeudi le Hamas. "J'ai soumis une proposition approuvée par le Conseil de sécurité, par le G7, par les Israéliens (sic), et le principal obstacle à ce stade est le Hamas qui refuse de signer, même s'ils ont proposé quelque chose de similaire."

Sirènes d'alerte 

Accusée par les autorités israéliennes de soutenir le Hamas, la chaîne qatarie Al Jazeera a vu son interdiction en Israël prolongée de 35 jours par la justice.

Dans le nord d'Israël, des sirènes d'alerte aux roquettes ont retenti vendredi, la police parlant de la chute de plusieurs projectiles tirés du Liban dans les environs de la ville de Kiryat Shmona.

Dans la nuit, des frappes israéliennes ont coûté la vie à deux civils dans le sud du Liban, selon l'Agence nationale libanaise, après des attaques à la roquette et au drone du Hezbollah libanais contre des cibles militaires dans le nord Israël. (Quid avec AFP)

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