International
Jeux de vilains au Parlement panafricain, une assemblée à l’image du continent
Ces députés en mini-guerre civile lors des travaux du parlement panafricain
Johannesburg - La dissolution, mardi à Johannesburg, des travaux de la quatrième session ordinaire de la cinquième législature du Parlement panafricain (PAP) a entrainé un vide au niveau de la direction de cet organe de l'Union africaine (UA), a affirmé le Secrétaire général de l’Institution parlementaire, M. Vipya Harawa.
«Il y a actuellement des postes vacants à tous les niveaux de la direction politique du Parlement panafricain», a écrit M. Harawa dans une lettre adressée mercredi au président de la Commission de l'UA, Moussa Faki Mahamat.
La suspension des travaux du PAP «fait suite à des désaccords et des perturbations survenus lors de la Plénière tenue les 31 mai et 1er juin 2021 en vue d'élire le président et les vice-présidents de son Bureau», selon le Secrétariat général.
Les violences survenues au siège du Parlement panafricain à Johannesburg «ternissent l'image de cette honorable institution», a encore déploré le Président de la Commission de l’Union africaine.
Le président de la Commission de l’UA a appelé, dans un tweet, les parlementaires à se ressaisir et à se conformer aux règles et procédures de l'institution.
«Les scènes de violence choquantes qui se déroulaient (...) au Parlement panafricain ternissent l'image de cette honorable institution. J'appelle tous les parlementaires à se ressaisir et à se conformer aux règles et procédures de l'institution», souligne Moussa Faki Mahamat.
La représentativité des pays de l’Afrique australe, conduits par l’Afrique du Sud, au Parlement panafricain était à l’origine des scènes de chaos et de violences entre délégations parlementaires, rappelle-t-on.
Dans l’attente de la reprise des élections et afin de respecter le Règlement du PAP et de créer des conditions de concurrence équitable entre les candidats, M. Vipya Harawa a recommandé que la dissolution des bureaux du Parlement soit maintenue jusqu’à de nouvelles élections.
Il a, à cet égard, expliqué qu’au moment de la suspension des travaux, tous les bureaux politiques du Parlement n'existaient plus, car ils avaient été dissous. Il s’agit notamment du Bureau du Parlement panafricain, des Bureaux de Caucus, des Bureaux des Commissions et des postes intérimaires, précise-t-on.
Le Parlement panafricain a ouvert les travaux de la quatrième session ordinaire de sa cinquième législature, le 24 mai, en présence de délégations parlementaires des pays africains, dont celle du Maroc.
Le PAP, qui est l'un des organes de l'Union africaine, est composé de cinq membres par État-membre ayant ratifié le protocole qui l'établit, dont au moins une femme par État membre.
Le Parlement, qui ne s'était pas réuni depuis octobre 2019 en raison de la pandémie du Covid-19, tient au moins deux sessions ordinaires pendant une période de douze mois.