Jordanie : Le frère du Roi désigné comme responsable de l’atteinte à la sécurité

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Le prince Hamza, demi-frère du Roi de Jordanie serait derrière le complot

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Amman - Le vice-Premier ministre jordanien et ministre des Affaires étrangères, Ayman Safadi, a déclaré, dimanche, que les services de sécurité du pays ont détecté, à travers des investigations globales, des interventions et des contacts avec des parties étrangères pour porter atteinte à la sécurité de la Jordanie.

S'exprimant lors d'une conférence de presse pour dévoiler les mesures qui ont été prises, samedi, notamment l'arrestation de personnalités pour des raisons de sécurité, M. Safadi a indiqué que "les services de sécurité ont suivi, à travers des investigations globales et intensives conjointes menées, pendant une longue période, par les forces armées jordaniennes, le Département des renseignements généraux et la Direction de la sécurité publique, des activités et des mouvements du prince Hamza Ibn Al Hussein, de Chérif Hassan Ibn Zaid, de Bassem Awadallah et d'autres personnes visant la sécurité de la patrie et sa stabilité".

Les enquêtes ont détecté des interventions et "des contacts avec des parties étrangères" sur le moment approprié pour entamer des actions visant à déstabiliser la sécurité de la Jordanie, a-t-il poursuivi, notant qu'à la lumière de ces enquêtes, les services de sécurité ont recommandé au Roi Abdallah II de déférer les personnes mises en cause devant la Cour de sûreté de l'État, d'autant plus que ces activités ont atteint un stade affectant directement la sécurité et la stabilité de la patrie.

Cependant, le Souverain jordanien "a décidé qu'une conversation devait avoir lieu avec le prince Hamza, afin de traiter la question dans le cadre de la famille, pour le dissuader de poursuivre ses activités qui (...) sont exploitées pour altérer la sécurité de la Jordanie et des Jordaniens et qui constituent une rupture avec les traditions et les valeurs de la famille hachémite", a ajouté le ministre.

Le chef d'état-major interarmées "a rencontré samedi après-midi son Altesse le prince Hamza pour lui transmettre ce message et lui a demandé d'arrêter tous les mouvements et activités visant la sécurité et la stabilité de la Jordanie", a-t-il révélé, précisant que le prince Hamza "a traité cette demande d'une manière négative sans prendre en considération les intérêts du pays".

Les enquêtes préliminaires ont prouvé l'existence de communications entre des personnes du cercle du prince Hamza transmettant des allégations et des messages à des "organes à l'étranger", comprenant la soi-disant "opposition à l'étranger", pour les utiliser à inciter à l’encontre de la sécurité intérieure et à déformer les réalités, a poursuivi le responsable jordanien.

Les investigations se poursuivent toujours et seront traitées conformément à la loi, en toute transparence et clarté, a dit M. Safadi, soulignant que ces mouvements ont été circonscris et mis en échec à leurs débuts.

De son coté, le demi-frère du roi Abdallah II, le prince Hamza, a lui annoncé samedi avoir été "assigné à résidence dans son palais à Amman, après avoir été accusé par l'armée d'activités contre "la sécurité du royaume".

Dans une vidéo transmise à la BBC par son avocat, le prince jordanien a affirmé que le chef d'état-major de l'armée s'était rendu à son domicile et lui avait signifié qu'il n'était "pas autorisé à sortir". Il a nié avoir pris part à un complot et accusé les autorités de son pays de "corruption" et d'"incompétence".

Agé de 41 ans, Hamza est le dernier fils du roi Hussein, né d'un quatrième et ultime mariage avec la reine Noor, d'origine américaine. Conformément au souhait de son père, décédé en 1999, il avait été nommé prince héritier lorsqu’Abdallah II était devenu roi. Mais en 2004, ce dernier lui avait retiré son titre pour le donner à son fils aîné Hussein.

Le chef d'état-major jordanien, le général Youssef Huneiti, avait précisé samedi soir dans un communiqué que le prince Hamza avait été "appelé à arrêter les activités qui pourraient être utilisées pour porter atteinte à la stabilité et la sécurité du royaume", mais avait démenti son arrestation.

"Personne n'est au-dessus de la loi. La sécurité et la stabilité de la Jordanie passent avant tout. Toutes les mesures qui ont été prises l'ont été dans le cadre de la loi et après une enquête approfondie", avait-il ajouté.

D'après un analyste jordanien qui ne veut pas être identifié pour des raisons de sécurité, le prince Hamza avait, ces derniers temps, "multiplié devant son cercle d'amis les critiques contre ce qu'il qualifiait de corruption au sein du pouvoir".

Selon cette même source, "il y a certainement de la rancœur de sa part, car il n'a jamais digéré d'avoir perdu son titre de prince héritier", il y a plus de 15 ans.