La situation financière critique en Algérie n’empêche pas les autorités d’être optimistes

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Selon le premier ministre algérien, Abdelmalek Sellal, la situation financière actuelle de l’Algérie va obliger le gouvernement à freiner le lancement des projets structurants. 

Devant les autorités locales et la société civile d’El Oued, Sellal, cité par TSA , a déclaré ce samedi 1er avril, que pour les projets de routes, de barrages et de ports, ce sera selon leurs moyens. « Nous allons maintenir les transferts sociaux comme nous allons continuer à construire des logements, assurer l’éducation et la santé », a-t-il dit avant d’avouer que les moyens ne leur permettent plus de couvrir toutes les demandes.

Par ailleurs, « la fiscalité pétrolière a chuté de 70% en trois ans mais nous ne sommes pas allés à l’endettement et nous résistons bien », a-t-il ajouté. « Si nous devions compter uniquement sur notre peuple, sa sagesse et son génie collectif, nous sommes alors tenus de lui faire confiance, de lui dire la vérité et de l’associer à la construction de son pays », a poursuivi Abdelmalek Sellal qui a évoqué la réduction des importations en précisant qu’il ne s’agit pas d’interdire certaines marchandises.

Maintenir les transferts sociaux, arrêter les projets structurants

Le choix exprimé par Sellal, de maintenir les transferts sociaux tout en arrêtant les investissements dans les projets structurants en dit long sur les priorités de l’Etat algérien. Le pouvoir, comme l’appel le peuple algérien, opte pour la stabilité avant le développement. Une décision décevante pour ceux qui espéraient un développement rapide de l’Algérie à l’image du Maroc, certes, mais contre toute attente, pragmatique aussi.

Les maîtres d’Alger le savent. La stabilité dans ce pays ne tient qu’à un fils. Des réserves de 700 milliards de dollars  ont été dilapidés pendant le quatrième mandat de Bouteflika, “une manne historique, qui nous manquera cruellement au moment où nous devrons entamer le redressement du pays”, estime Ali Benouari, ancien candidat à la présidentielle d’avril 2014. Une somme qui manque cruellement aujourd’hui aux caisses de l’Etat, suscitant les interrogations des citoyens. Des interrogations qui se posent avec de plus en plus d’acuité, suite à la crise que connaît le pays depuis la chute des prix des hydrocarbures. Dans une situation où le pays est déclaré comme prochain champ de bataille de Daech et d’AQMI , retirer les transferts sociaux et créer une situation d'instabilité importante mènerait ce pays vers le chaos.

Mettre le développement comme priorité absolue est possible. Toutefois, cela nécessite un changement profond du régime, incluant l’armée. Car le peuple algérien est prêt à faire des sacrifice, et contrairement à ce que pensent certains, est aussi capable de travailler pour redresser la situation. Ce que le peuple algérien n’est pas prêt à faire, par contre, c’est de faire ces sacrifices, créer de la richesse, et la voire encore une fois dilapidée dans les poches du pouvoir en place, ou encore pour un conflit qui ne les concerne ni de près ni de loin.

 

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