La Suède a attendu 2021 pour avoir sa première Première ministre et 8 heures pour la faire démissionner

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La cheffe du Parti social-démocrate, Magdalena Andersson, le 4 novembre 2021 à Göteborg

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Le rigoriste Pakistan, la Turquie, l’Inde ou encore la Birmanie et bien d’autres pays qui passent pour des conservateurs misogynes, ont déjà eu à leur tête une femme.  La Suède, bien qu’elle se targue d’être la championne de l'égalité des sexes, n'a jamais jusqu'ici eu de femme Première ministre, contrairement à tous les autres pays nordiques. Il a dû attendre 2021 pour avoir difficilement la première Première ministre de son histoire.

Mais moins de huit heures après son élection par le Parlement, la nouvelle Première ministre suédoise Magdalena Andersson a été contrainte de démissionner mercredi après la défaite de son budget et le départ de ses alliés écologistes du gouvernement.

"Il y a une pratique constitutionnelle voulant qu'un gouvernement de coalition démissionne lorsqu'un parti le quitte. Je ne veux pas diriger un gouvernement dont la légitimité est remise en cause", a déclaré la dirigeante social-démocrate lors d'une conférence de presse, où elle a dit espérer être réélue à son poste lors d'un vote ultérieur.

La cheffe des sociaux-démocrates Magdalena Andersson a été élue mercredi Première ministre par le Parlement suédois, devenant la première femme à diriger le royaume nordique, à l'issue de plusieurs jours de négociations difficiles.

Jusqu'ici ministre des Finances du Premier ministre démissionnaire Stefan Löfven, elle lui succède par la plus petite des marges, grâce à un vote de députés à 117 voix pour, 57 abstentions et 174 contre. 

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Biographie de Magdalena Andersson, Première ministre de Suède

En Suède, un gouvernement est "passé" tant qu'une majorité absolue de 175 députés ne vote pas sa censure.

In extremis, cette économiste et ancienne nageuse de haut niveau de 54 ans a décroché mardi soir un accord avec le Parti de Gauche, le dernier soutien qui lui manquait pour prendre le pouvoir.

Visiblement émue, elle s'est levée sous les applaudissements de son camp pour se voir remettre sa charge par le président du Riksdag.

La succession à la tête de la Suède intervient à moins d'un an des législatives de septembre 2022 qui s'annoncent serrées.

Usé par sept ans au pouvoir et fragilisé par une crise politique au début de l'été, Stefan Löfven avait annoncé en août qu'il démissionnerait en novembre.

Bien que championne de l'égalité des sexes, la Suède n'a jamais jusqu'ici eu de femme Première ministre, contrairement à tous les autres pays nordiques.

Mauvaise surprise toutefois pour la nouvelle Première ministre: s'il a permis son accession au pouvoir, le parti du Centre a annoncé mercredi matin qu'il ne soutiendrait pas le budget gouvernemental en raison de l'accord noué avec le parti de Gauche.

Magdalena Andersson est donc menacée de gouverner sans le budget qu'elle avait préparé, mais avec le projet préparé par l'opposition de droite avec l'appui de l'extrême-droite anti-immigration des Démocrates de Suède (SD)

Seule candidate des sociaux-démocrates pour succéder à Stefan Löfven, "Magda" Andersson avait pris la tête du parti début novembre.

Sa nomination au rang de cheffe du gouvernement aujourd'hui acquise, son grand défi sera désormais de maintenir les sociaux-démocrates au pouvoir en septembre prochain.

Comme en témoigne le budget, elle doit faire face au rapprochement inédit du parti conservateur des Modérés, dirigé par Ulf Kristersson, avec les Démocrates de Suède de Jimmie Åkesson.

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