Frappes israéliennes sur Gaza, accord sur l'après-guerre entre le Hamas et d'autres groupes palestiniens, près de 40.000 tués identifiés 

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Des proches pleurent le corps de Ramez al-Halayqa, un Palestinien de 22 ans tué par les forces israéliennes, avant son enterrement dans le village d'al-Shiyoukh, à l'est de la ville d'Hébron en Cisjordanie occupée, le 23 juillet 2024, dans le cadre du conflit qui se poursuit à Gaza entre Israël et le Hamas. (Photo par HAZEM BADER / AFP)

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Israël a mené mardi des frappes dans le sud de la bande de Gaza, où des milliers de personnes ont fui dans la panique, au moment où le Hamas a conclu à Pékin avec d'autres groupes palestiniens un accord en vue de l'après-guerre.

Au grand dam du chef de la diplomatie israélienne, Israël Katz, a fustigé le Fatah, le parti du président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, pour avoir signé cet accord, et assuré que le Hamas "serait écrasé". "Au lieu de rejeter le terrorisme, Mahmoud Abbas étreint les meurtriers et les violeurs du Hamas, révélant ainsi son vrai visage", a-t-il dit.

Le mouvement islamiste palestinien, au pouvoir depuis 2007 dans la bande de Gaza, a annoncé avoir signé un accord d'"unité nationale" avec d'autres organisations palestiniennes qui prévoit, selon la Chine, une gouvernance commune après la guerre à Gaza.

Un total de 14 factions dont le Fatah, qui gouverne partiellement et sous la chape de plomb israélien, la Cisjordanie occupée, étaient réunies à Pékin dans le cadre d'une nouvelle tentative, parrainée par la Chine, de trouver des compromis entre les différentes composantes de la scène politique palestinienne.

Selon le chef de la diplomatie chinoise, Wang Yi, l'accord prévoit la création d'un "gouvernement intérimaire de réconciliation nationale".

Israël a toujours refusé de voir le Hamas jouer un rôle à Gaza et a promis de détruire le mouvement islamiste, ce qui lui sert de prétexte pour achever le nettoyage ethnique de la Palestine.

"Gaza est morte" 

Peu pressé donc à parvenir à un accord de cessez-le-feu permettant la libération des détenus israéliens retenus à Gaza, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, est en visite à Washington où il doit prononcer ce mercredi un discours devant le Congrès, puis rencontrer le président américain Joe Biden jeudi.

Principal allié d'Israël, Washington s'était agacé, du bout des lèvres il est vari, ces derniers mois des conséquences de la guerre israélienne contre les Palestiniens insistant à. Peine sur la protection des civils et l'entrée de l'aide humanitaire à Gaza.

La vice-présidente Kamala Harris, pressentie pour obtenir l'investiture démocrate, doit rencontrer elle aussi Benjamin Netanyahu.

L'armée poursuit pendant ce temps son offensive contre les Palestiniens,  notamment dans des régions dont elle prétendait avoir repris le contrôle.

Des bombardements ont encore visé mardi Khan Younès, la plus grande ville du sud du territoire, ainsi que la ville de Gaza et Jabalia, dans le nord, selon un correspondant de l'AFP.

La Défense civile, un organisme qui dépend du Hamas, a annoncé la mort de huit personnes, dont trois enfants, dans la ville de Gaza.

Lundi, l'armée a ordonné à la population de quitter à nouveau l'est de Khan Younès, une ville en ruines d'où elle s'était retirée début avril, en disant préparer une "opération contre les organisations terroristes" après des tirs de roquettes vers Israël.

L'aviation israélienne a frappé "plus de 50 infrastructures terroristes", a annoncé mardi l'armée.

Dans la ville voisine de Rafah, l'armée a indiqué avoir "éliminé des dizaines de terroristes dans des frappes aériennes ciblées et des combats rapprochés".

"Nous étions heureux de préparer le petit-déjeuner", et soudain "les obus tombent, puis les tracts d'avertissement", a raconté Hassan Qoudayh, qui a fui avec sa famille, comme des milliers d'autres Palestiniens. "Gaza est finie, Gaza est morte. Il ne reste rien", a-t-il lancé.

Risque d'épidémies 

La guerre a contraint l'immense majorité des 2,4 millions d'habitants de Gaza à se déplacer, pour beaucoup à plusieurs reprises, à travers le territoire assiégé par Israël.

Mardi, l'Organisation mondiale de la santé s'est dite "très inquiète" face à de possibles épidémies, en particulier après avoir isolé dans des échantillons d'eaux usées le virus de la polio, ajoutant que 14.000 personnes pourraient avoir besoin d'une évacuation médicale hors de Gaza.

La guerre d’extermination menée par Israël contre les Palestiniens, a fait près de 40.000 tués identifiés, en majorité des civils dont plus de 32.000 enfants et femmes.

La guerre a provoqué une flambée des tensions dans la région, notamment en Cisjordanie occupée où, selon plusieurs responsables palestiniens, cinq Palestiniens ont été tués mardi lors d'un raid de l'armée israélienne sur un camp de réfugiés de Tulkarem.(Quid avec AFP)

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