Kamala Harris, la candidate, part en campagne

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La vice-présidente Kamala Harris et le second gentleman, (c’est ainsi qu’on appelle aux USA le mari de la vice-présidente), Douglas Emhoff s'embrassent sur scène au siège de la campagne présidentielle de la vice-présidente Kamala Harris à Wilmington, Delaware, le 22 juillet 2024.  (Photo par Erin SCHAFF / POOL / AFP)

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Désormais quasi assurée d'être désignée candidate par son camp, Kamala Harris teste désormais sa candidature auprès d'électeurs: la démocrate a tenu mardi un meeting dans le Wisconsin, un Etat décisif pour son duel probable face à Donald Trump.

La vice-présidente, qui remplace Joe Biden au pied levé après l'un des plus grands bouleversements politiques de l'histoire moderne, a moins de quatre mois pour convaincre les Américains de la solidité de son profil.

Lors d'un événement de campagne lundi soir dans le Delaware, la quinquagénaire a donné un avant-goût de ce à quoi ressemblerait Kamala Harris, la candidate.

"Je vois bien le genre de gars qu'est Donald Trump", a lancé l'ancienne procureure, comparant le candidat républicain, condamné au pénal, à un "prédateur" et un "escroc".

"Nous allons gagner", a-t-elle promis, sous les applaudissements de militants démocrates.

L'ancienne sénatrice de Californie s'est aussi engagée à placer le droit à l'avortement au cœur de sa campagne et à se "battre pour le droit à disposer de son corps".

Le sacre de Trump à Milwaukee 

Autant d'arguments qu'elle devait tester désormais mardi auprès d'électeurs lors de son premier meeting de campagne, à Milwaukee.

Le choix de cette métropole du Wisconsin, donnant sur le lac Michigan, ne tient évidemment pas au hasard.

Cette ville de la région des Grands Lacs a accueilli la semaine dernière la convention des républicains, lors de laquelle Donald Trump a été investi comme le candidat de son parti pour l'élection.

Une grand-messe de quatre jours qui a illustré la mainmise absolue de l'ancien président sur les républicains. Le milliardaire, qui venait d'échapper à une tentative d'assassinat, a été reçu en héros et couronné en fanfare.

"Il faut que ce soit Kamala" 

Mais le Wisconsin fait aussi, et surtout, partie des cinq ou six Etats qui doivent décider du sort de l'élection présidentielle du 5 novembre.

Donald Trump a mené la course dans cet Etat face à Joe Biden, mais il est encore bien trop tôt pour dire s'il conservera son avance face à Kamala Harris, si tant est qu'elle soit bien choisie comme la candidate des démocrates.

Un choix qui ne fait plus guère de doutes: une majorité de délégués démocrates -- ces quelque 4.000 personnes en charge de désigner officiellement le ou la candidate du parti -- ont déjà annoncé leur intention de la soutenir, ont indiqué lundi soir des médias américains.

Kamala Harris s'est ainsi dite "fière d'avoir acquis le large soutien nécessaire pour devenir la candidate du parti" démocrate. "J'ai hâte de pouvoir bientôt accepter formellement cette nomination", d'ici à la convention du parti prévue mi-août à Chicago, a-t-elle ajouté.

La vice-présidente de 59 ans a déjà reçu le soutien d'une ribambelle de gouverneurs, dont certains étaient perçus comme de possibles rivaux, et d'autres poids lourds du parti, comme Nancy Pelosi et Hillary Clinton.

Mais l'ancien président Barack Obama, et les chefs démocrates au Congrès Hakeem Jeffries et Chuck Schumer, ne lui ont pas encore offert leur soutien explicite.

Joe Biden, qui a fait l'annonce choc dimanche qu'il abandonnait la course à la Maison Blanche, a exhorté lundi les démocrates à se rallier autour de la candidature de sa vice-présidente.

"C'est la meilleure", a assuré le président, qui sera de retour à la Maison Blanche mardi après s'être isolé dans sa maison de vacances, la voix encore enrouée par le Covid.

Pour Bill Leiner, militant démocrate rencontré par l'AFP en Pennsylvanie, la candidature de Mme Harris relève de l'évidence.

"Il faut que ce soit Kamala Harris", a-t-il lancé. "Parce que si on ne choisit pas Kamala Harris, on perd l'élection." Reste maintenant à vérifier ces espoirs dans les meetings, les sondages et en novembre dans les urnes.

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