Les droits numériques : Les experts de l’ONU (partiellement) à coté de la plaque

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Les droits numériques : Les experts de l’ONU (partiellement) à coté de la plaque

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Genève - Les droits numériques sont la clé de voûte d’un monde inclusif et résilient et doivent être une priorité absolue dans le cadre de la reprise post-Covid-19, ont estimé des experts des droits humains de l'ONU. Mais cette préoccupation, pour noble qu’elle soit, reste partielle. 

Aujourd’hui il ne s’agit plus que d’assurer la liberté des internautes face à leur gouvernement, mais également face aux plateformes qui édictent les règles et les lois à leur guise sans aucune subordination à une autorité de régulation, si bien qu’il faut craindre que ces mastodontes, de véritables machine à sous et un générateur hors normes de profits, ne devienne les ordonnateurs de l’expression dans le monde.

Partiellement à coté de la plaque, les experts de l’ONU croit avoir fait le travail en assurant que "malgré le rôle déterminant d'Internet et des technologies numériques, qui ont fourni de nouvelles voies pour l'exercice des libertés publiques et pour l'accès à la santé, aux informations la concernant et aux soins, en particulier pendant la pandémie de Covid-19, les États continuent d'utiliser ces technologies pour museler la dissidence, surveiller et réprimer les actions collectives en ligne et hors ligne, et les entreprises technologiques ont fait trop peu pour éviter de tels abus des droits de l'homme", ont déploré ces experts dans un communiqué de presse conjoint avant un sommet sur les droits humains à l'ère numérique, du 7 au 11 juin.

S’ils se sont dits préoccupés par le fait que ces abus, qui se sont accélérés pendant la pandémie, "vont perdurer et aggraver les inégalités dans le monde entier", ils sont restés muets sur les obligations et devoirs des différents opérateurs numériques pour assurer et entretenir la pluralité des idées et des opinions.

Certes, il faut appuyer les experts qui soulignent que les efforts de relance doivent s'attaquer aux menaces graves qui contribuent à la fermeture de l'espace civique et à la suppression de la liberté d'expression et de la liberté des médias. Mais il faut aussi examiner sérieusement les risques qu’ils font courir à ce qui peut paraitre à leurs yeux le penser incorrect livré à des robots et des logarithmes qui jugent et apprécient ce qui se publie suivant des codes et des mots clés incapable de comprendre l’intelligence globale d’une publication.

Ainsi ils ont spécifiquement pointé du doigt les coupures d'Internet lors de manifestations pacifiques, la désinformation et la mésinformation, les attaques contre les médias indépendants, les menaces en ligne contre les défenseurs des droits, la surveillance massive et ciblée, et les cyberattaques. Autant de données qui restent subjectives et sujettes à caution.

Pour le reste, les experts ont noté que la pandémie avait particulièrement accentué les inégalités numériques et la discrimination.

Ils se sont également inquiétés de la répression des manifestations pacifiques dans le monde et d'un pic de signalements d'abus sexuels sur des enfants en ligne.

Selon eux, les États et le secteur des technologies doivent prendre des mesures systémiques supplémentaires afin que leurs efforts profitent à ceux qui risquent d'être touchés de manière disproportionnée.

Les experts ont réaffirmé la nécessité pour les États de promouvoir et de protéger les droits humains, notamment par le biais de réglementations respectueuses des droits imposées aux entreprises technologiques.