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« Ne pas être payé pour faire ce que l’on aime »
“(Not) getting payed to do what you love”, littéralement, « ne pas être payé pour faire ce que l’on aime ». C’est ce que dénonce une chercheuse américaine. Parmi les jeunes virtuoses de la « blogosphère », certains deviennent riches, même très riches parfois, mais disons-le clairement, pour l’instant, la majorité travaille presque gratuitement.
Pour comprendre le débat, il faut d’abord expliquer ce qu’est un « influenceur », un bloggeur. Un influenceur, c’est donc une jeune personne qui tente de poster le plus souvent du contenu sur la toile, plus précisément sur un blog ou sur les réseaux sociaux. Pour gagner sa vie, il réalise des images, des vidéos, articles et toutes sortes de produits, et ce pour une marque, sur ses plateformes. En contrepartie, il perçoit de l’argent ou reçoit des produits de la marque.
Le job rêvé ? Non… selon la chercheuse américaine, Erin Duffy. Selon elle, ces blogueurs travaillent beaucoup et gratuitement. Car beaucoup commencent par le faire de façon spontanée, pour leur vie sociale, mais aussi, dans un petit coin de leur esprit, dans l’objectif de décrocher un contrat un jour, et d’aboutir sur plusieurs autres jobs similaires qui représenteraient alors, pour eux, une véritable mine d’argent. Pour autant, cette activité, aussi ludique qu’elle soit, ne débouche en réalité que rarement sur un travail rémunéré. Quant à percer réellement dans le domaine, il faut attendre et beaucoup investir.
Oui, investir. Prenons l’exemple d’un compte Instagram bien établi, il faut qu’il soit alimenté en permanence, par des photos de voyage, des vêtements, des accessoires, il faut aussi un photographe, un caméraman, des appareils photos et téléphones portables dernière génération, et équipés spécifiquement pour les besoins du métier de jeune bloggeur. Peut-être même des agents, des avocats etc.
Eh oui, tout cela, c’est un investissement que les entreprises n’ont pas toujours les moyens de réaliser et c’est donc c’est de ce type de bloggeur dont elles profitent énormément. Les jeunes influenceurs sont utilisés comme de véritables médias, ou outils médiatiques. Cependant, il faut arriver à relativiser, car pour une passion, lorsqu’on vous donne un produit valant 600 euros, et que le post vous prend deux heures de votre temps libre, c’est une passion qui a du bon. « Ca en vaut la peine », remarque Outhman Badissi, directeur de projets à l’agence Tiz.
Mais si vous êtes déjà addicts à l’idée et nourri de l’espoir d’être un jour une success story du métier, sachez qu’il y a de nombreux concurrents. Erin Duffy affirme même que le marché est saturé, « Il regorge de jeunes qui sont prêts à travailler en tant que soi-disant influenceurs ».
Simplement, un petit conseil d’Outhman Badissi, « On observe aussi des phénomènes de niches, le fitness par exemple est un secteur où il reste de la place. Il s’agit de bien choisir »