Présidentielles 2024: Trump, favori chez les républicains, promet ‘’d’empêcher – et très facilement – la 3ème guerre mondiale''

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Donald Trump est donné favori par les sondages dans la course à l’investiture républicaine, même si une éventuelle candidature du gouverneur de Floride, Ron DeSantis, peut changer la donne

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Par Jihad BENCHEKROUN (Pole Amérique du nord MAP)

Washington - A vingt mois des prochaines élections présidentielles américaines, l'ancien président Donald Trump est donné favori par les sondages dans la course à l’investiture républicaine, même si une éventuelle candidature du gouverneur de Floride, Ron DeSantis, peut changer la donne.

"Je suis votre guerrier. Je suis votre justicier", a lancé M. Trump dans une allocution lors de la Conférence annuelle d'action politique conservatrice.

"Je suis le seul candidat qui peut faire cette promesse: j'empêcherai – et très facilement – la troisième guerre mondiale", a poursuivi l'ancien président, qui a présenté la course présidentielle de 2024 comme "la bataille finale" et suggéré que s'il n'était pas élu "notre pays sera perdu à jamais".

La course présidentielle de 2024 est donc lancée et un remake du duel de 2020 entre l'actuel président Joe Biden et Trump reste une forte possibilité.

M. Biden, qui aura 82 ans à la fin de son actuel mandat, n'a pas encore annoncé officiellement sa candidature pour rempiler à la Maison Blanche, mais il ne devrait pas tarder, selon des analystes.

Toutefois, la course à l'investiture républicaine suscite le plus d'attention. Les deux principaux noms confirmés à ce jour sont Trump et l'ancienne gouverneure de Caroline du Sud, Nikki Haley.

Plusieurs autres prétendants devraient annoncer leur candidature dans les mois à venir, dont le gouverneur de Floride Ron DeSantis.

M. Trump, qui aura 77 ans en juin prochain, a lancé sa campagne en novembre 2022, même si sa candidature ne fait pas l'unanimité au sein du GOP.

Certaines personnalités influentes au sein du parti républicain qui s'opposent à l'ancien président se mobilisent déjà pour bloquer son chemin vers la nomination.

C'est dans ce cadre que M. Trump a été omis d'une liste de candidats invités à prendre la parole lors d'un week-end de retraite des principaux donateurs conservateurs.

Néanmoins, de récents sondages d'opinion placent le magnat de l'immobilier devant ses rivaux républicains.

L'ancien président devancerait même le gouverneur de Floride, Ron DeSantis, de 15 points lors d’un face à face aux primaires du parti républicain, selon les résultats d’une nouvelle enquête.

L'enquête réalisée par Fox News a révélé que Donald Trump est en tête des principaux challengers républicains potentiels avec 43%.

M. DeSantis, qui n'a pas officiellement annoncé sa candidature aux élections présidentielles de 2024, est crédité de 28% des votes des républicains.

Lors des élections de mi-mandat de novembre 2022, les électeurs américains avaient rejeté un nombre important de candidats républicains soutenus par M. Trump.

Ce dernier a été considéré comme largement responsable de la défaite décevante des républicains lors de ces élections, après de la défaire de plusieurs candidats qu'il avait soutenus, y compris dans la course au Sénat et aux postes de gouverneurs du Michigan, New York et Wisconsin.

David Urban, un conseiller de longue date de M. Trump, ou encore l'ancien député Peter King, un républicain de Long Island qui soutenait depuis longtemps l'ancien président, n'ont pas hésité à le critiquer publiquement.

"Je crois fermement qu'il ne devrait plus être le visage du Parti républicain", a souligné M. King.

"Pour être à nouveau un parti au pouvoir, nous devons nous passer de Trump," a estimé Larry Hogan, l'ancien gouverneur républicain du Maryland, dans une interview accordée à ABC.

Toutefois, l'ancien locataire de la Maison Blanche bénéficie toujours d'un large soutien auprès de la frange radicale du parti républicain.

Les principaux électeurs favorables à l'ex-président, souligne Jeffrey C. Herf, professeur d'histoire à l'Université du Maryland, "l'aiment pour avoir exprimé leurs ressentiments et pour avoir pointé des cibles tangibles pour leur colère".

Les républicains à la Chambre et au Sénat, selon l'universitaire, se sont joints aux pressions créées par Donald Trump et ses partisans au sein de l'électorat.

Sans la base soutenant l'ancien locataire de la Maison Blanche, le G.O.P. serait probablement condamné à devenir un parti minoritaire permanent au niveau national, estime-t-il.

Même son de cloche chez Gary Jacobson, politologue à l'Université de Californie à San Diego, qui estime que le Parti républicain ne peut pas remporter des victoires électorales sans le fervent soutien de la faction MAGA (Make America Great Again).

De son côté, Joseph Uscinski, politologue à l'Université de Miami, affirme que "la personne à surveiller est DeSantis".

Selon cet analyste, le gouverneur de Floride évolue dans le même terrain idéologique de Trump et pourrait séduire une large partie de la base des électeurs de l'ancien président.

Pour sa part, Adam Enders, politologue à l'Université de Louisville, note que Donald Trump a réussi à pousser une partie assez large de la population américaine à s'identifier à lui.

Lors de la conférence annuelle d'action politique conservatrice, l'ancien président a promis de mettre fin à la guerre en Ukraine "en un jour" et éviterait "la troisième guerre mondiale".

"Avant même d'arriver au Bureau ovale, j'aurai réglé la guerre désastreuse entre la Russie et l'Ukraine. … Je vais résoudre le problème. Et je vais le résoudre rapidement et cela ne me prendra pas plus d'un jour", a affirmé M. Trump.

Son potentoel rival, DeSantis, dont les opinions sur la politique étrangère ne sont pas claires, a toutefois estimé dans une récente interview avec Fox News que l'administration Biden n'avait "aucun objectif stratégique clair identifié" en Ukraine et qu'il n'était pas dans l'intérêt des États-Unis de s'impliquer dans une guerre par procuration avec la Chine.

Les opinions des deux hommes forts du GOP sur l'Ukraine ne sont néanmoins pas partagées par l'ensemble des républicains.

De nombreux présidents de comités clés de la Chambre des représentants soutiennent l'aide actuelle ou même accrue pour l'Ukraine et appuient l'appel de Kiev pour des avions de combat F-16 que Biden a refusé d'envoyer.

Plusieurs candidats potentiels à la primaire républicaine appuient également le soutien américain en faveur de l'Ukraine. L'ancienne ambassadrice des États-Unis aux Nations Unies, Nikki Haley, qui a lancé sa campagne électorale le mois dernier a clairement affiché son soutien à Kiev.

"Ce n'est pas seulement une guerre pour l'Ukraine, c'est une guerre pour la liberté", a tweeté Haley l'année dernière.

Mercredi dernier, Haley a appelé à modifier l'âge de la retraite et à limiter les prestations de sécurité sociale et d'assurance-maladie pour les Américains les plus riches.

"La première chose que nous devons faire est de modifier l'âge de la retraite des jeunes qui arrivent afin que nous puissions essayer de mettre en place une sorte de système pour eux", a déclaré Haley à Council Bluffs, Iowa.

Tout en appelant à des changements pour sauver les programmes qui, selon elle, se dirigeaient vers la faillite, Haley a affirmé que les Américains plus âgés ne devraient subir aucune réduction de leurs prestations.

Les propos de Haley interviennent alors que le président Joe Biden attaque les républicains pour avoir voulu réduire la portée des programmes de sécurité sociale et d'assurance-maladie.

Haley a également appelé mercredi à étendre les packages pour les plans Medicare Advantage, qui sont gérés par des assureurs de soins de santé privés, afin d'accroître la concurrence.

Pour sa part, Ron DeSantis a profité d'une apparition à la bibliothèque présidentielle Ronald Reagan en Californie pour canaliser la même colère conservatrice face à ce qu'il qualifie de prise de contrôle par l'élite de gauche de l'éducation, du Covid-19, de la politique de santé publique et des grandes entreprises, puisant dans la force idéologique motrice du Parti républicain moderne.

M. DeSantis et Mme Haley ne sont pas les seules alternatives possibles à M. Trump, puisque l'ancien secrétaire d'État Mike Pompeo ou encore l'ancien gouverneur de l'Arkansas, Asa Hutchinson, pourraient aussi se joindre à la course à la Maison Blanche.

Selon plusieurs analystes, la multitude de candidats républicains risque de diviser les votes et donner un clair avantage à Donald Trump, dans une réplique du scénario de 2016.

Toutefois, l'annonce de la candidature de Ron DeSantis et l'aboutissement des enquêtes sur les tentatives de l'ancien président d'annuler les résultats des élections de 2020 ou encore sa gestion de documents confidentiels, entre autres affaires, risquent de tout chambouler.