Pandémie
Des informations comme on les aime (ou pas)
Jamma El Fna, une appellation qui se vide de plus en plus de son sens
Une information succulente par ces temps de moral dans les talons. La Chine a atteint, lundi, le plus haut niveau de nombre des contaminations à la Covid-19, depuis mars 2020, en dépit des mesures strictes qu'elle applique à l'intérieur et à l'entrée du pays, et ce à trois semaines des Jeux olympiques (JO). A cette lecture, on devrait normalement paniquer et on panique avant d’aller plus loin. Parce que le poids de la Chine compte, dans la balance de la pandémie mais aussi dans la balance commerciale mondiale.
Après avoir lu un reportage dans un journal français qui se délecte des jours tristes de la ville de Marrakech déserte de ce qui la fait vivre, on se dit qu’avec cette nouvelle on n’est pas sorti de l’auberge vide de ses touristes.
Essayer de deviner le plus haut niveau des contaminations en Chine depuis mars 2020, un pays d’une population de près de 1 milliard et demi de personnes ? 223 nouveaux cas documentés, dont 80 dans la ville portuaire de Tianjin, neuf autres à Canton (sud) et 68 dans la province centrale du Henan. Enfin une poignée de cas d'Omicron à Zhuhai.
Avec de chiffres de cet ordre de grandeur au Maroc on aurait ouvert toutes les frontières, terrestres et célestes, et offert un séjour gratuit à un million de touristes dans la ville ocre. A condition qu’ils consomment local et rapportent au départ quelques produits de l’artisanat national. Histoire de donner un peu d’air aux sinistrés de l’échelle la plus basse du tourisme marocain. En chine on renforce les mesures, on restreint la circulation, on renonce à la vente de tickets au grand public pour le JO d’hiver, on met sous cloche des millions de personnes et en place une politique de "coupe-circuit" selon laquelle les itinéraires sont interrompus si le nombre d'infections importées est trop élevé.
Dans l’empire du milieu qui s’apprête tout de même à recevoir pour les jeux olympiques d’hiver les athlètes du monde entier, personne ne proteste. Mais c’est la Chine. Au Maroc tout le monde se demande pourquoi on continue de fermer les frontières si l’Omicron est prédominant, s’il est si contagieux, pas si dangereux et si en prime il est endogène et pas exogène.
On se dit aussi, n’est-ce pas vrai que cette manière de jouer au yoyo avec l’ouverture-fermeture des frontières contraignant à chaque fois les peu de touristes qui s’aventurent dans nos contrées à repartir en catastrophe, si elle signe notre aptitude à la réactivité, elle révèle aussi et surtout nos fragilités. A la longue, et ça risque d’être long, il va falloir trouver une alternative à l’économie du tourisme, et abolir de l’organigramme gouvernemental un département qui a de plus en plus la même valeur qu’un ministère de la marine dans un pays sans mers.